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3,75

sur 438 notes
C'est la belle couverture qui a d'abord attiré mon attention et le résumé m'a mis l'eau à la bouche. Je me suis régalée dès les premières pages de l'album. Certes, les dessins aux belles couleurs chaudes y sont pour beaucoup mais j'ai surtout aimé son côté coquet avec quelques touches érotiques. Cette jolie histoire bretonne au temps de la Grande Guerre a été un vrai coup de coeur.
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Nous sommes sur une île bretonne, le 28/06/1914. C'est la mobilisation, tous les hommes quittent l'île pour la guerre.

Maël a un pied bot, c'est pourquoi il ne partira pas à la guerre et il deviendra facteur, facteur pour femmes. Lui, qui jadis était la risée de l'île suite à son handicap, va devenir le chéri de ses dames. Il va devenir un homme et il aime ça.

La guerre se passe et l'histoire reprend en 1958, nous ne sommes pas au bout de nos surprises...


C'est un amour de BD, un bon scénario, un personnage ambigu. le dessin est splendide.
On sent la Bretagne, on devine ses embruns, les ambiances sont magnifiques. le trait est fin, les paysages bretons réalistes; des tons orangés superbes.

Un roman graphique avec beaucoup d'humour, cynique parfois, pas toujours très moral qui nous réserve de belles surprises. Captivant.


Ma note : ♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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L'histoire débute sur une petite île bretonne. Tous les hommes en âge de porter les armes sont mobilisés pour la Première Guerre mondiale. Ils sont persuadés de partir pour quelques semaines seulement. Il ne va plus rester sur l'île que les femmes, les enfants, les vieux et ... Maël. Maël est un jeune handicapé par un pied bot qui ne peut combattre pour son pays.

Le maire doit organiser la vie sur l'île : la soeur qui fait l'école aux filles s'occupera aussi de quelques garçons (revenant ainsi sur la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État, pour la garde champêtre, aucun pb car c'est une femme. Il pense à Maël pour être le facteur : il sait faire du vélo (il en possède un) et il sait lire. Il faudra convaincre son père qui n'est pas facile et qui fait trimer son fils.

Maël adore sa nouvelle fonction. Il se pique au jeu et découvre peu à peu les échanges entre les femmes. Il lit les cartes qui arrivent mais très vite se rend compte qu'elle sont édulcorées et ne contiennent que peu d'informations. Alors Maël va s'attaquer aux lettres mais dans le but de protéger les femmes, afin de leur éviter de mauvaises nouvelles et pour les protéger.

Maël sait lire ce qui n'st pas le cas de toutes les femmes de son île. Certaines lui demandent de lire leur courrier et Maël va s'adapter en fonction des situations. Il va même passer à l'écriture.

Est-ce un faussaire ? Est-ce un être malveillant ? C'est juste quelqu'un qui cherche la reconnaissance chez les autres et qui veut que les femmes soient heureuses.

Peu à peu le regard des iliennes sur le seul homme présent change. Elles le trouvent instruit, drôle et finalement pas si laid que cela. L'absence des hommes se fait sentir et Maël se sent attiré.

Les auteurs nous retracent les difficultés de l'isolement et de l'absence d'hommes. Maël apporte à ces femmes la tendresse qui leur manque, il les regarde comme des femmes et apporte sa candeur et sa douceur. Les premières vont lui faire profiter de leur expérience et vont le "former".

Maël va devenir un redoutable "chasseur" et ses conquêtes seront nombreuses. D'initié, il deviendra initiateur. Mais il fera en sorte de ne pas se trahir et de faire en sorte que les femmes conquises ne soient pas au courant de la présence de Maël auprès des autres. Pour ces femmes, si elles ont besoin de tendresse, elles ont aussi besoin de secret. Ce sont des choses que l'on cache.

Le scénario de Didier Quella-Guyot est limpide et la fin en surprendre plus d'unes ou plus d'uns. J'ai beaucoup apprécié les insertions d'extraits de lettres de poilus à leurs femmes mais aussi les réflexions ou les réponses de Maël. J'ai adoré le graphisme et les couleurs de Sébastien Morice. que ce soit les paysages de l'île, les vues des ports, les scènes intérieures, j'ai adoré la finesse du trait et la subtilité des couleurs. La variété, la diversité des angles choisi favorisent la lecture et attire l'oeil du lecteur. Les jeux d'ombre et de lumière sont très intéressants et nous plonge dans les paysages bretons dont Sébastien Morice a su rendre la diversité de la palette des couleurs.

J'ai aimé la délicatesse des scènes intimes. Il n'y a aucune vulgarité, aucun voyeurisme, juste du respect pour ces corps qui se découvrent avec beaucoup de tendresse.

Les deux auteurs se sont penchés sur les dommages collatéraux de la guerre. Mais la guerre ne dure pas toujours. Comment va se passer le retours des hommes ? Comment ses femmes vont-elles pouvoir retourner dans la vie d'avant ? Comment vont-elles accepter d'oublier ?

Ce choix des auteurs de montrer la vie à l'arrière loin du front, la vie des femmes et leur rôle dans cette guerre est intéressant. Ils ont pris un angle un peu tendancieux mais le résultat est pour moi lumineux. C'était ma seconde rencontre avec le duo Quella-Guyot / Morice après "L'île aux remords" et le résultat me plait toujours autant.





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En juin 1914, cette petite île bretonne loin de tout, voit subitement sa tranquillité voler en éclats. Les gendarmes débarquent du continent pour annoncer la mobilisation générale. « Tous les hommes de vingt à cinquante ans doivent y aller. Tous... » Enfin, non, pas tous. Maël, avec son pied bot est laissé seul avec son père qui le considère comme un bon à rien. Pourtant, lorsqu'il faut réorganiser les fonctions, c'est lui qui est choisi, puisqu'il est vaillant, qu'il possède son propre vélo et qu'il sait lire. C'est ainsi qu'il devient le « facteur pour femmes ».
Je l'ai déjà dit, parmi mes passions, les îles, le courrier. Cette bande dessinée est faite pour moi. On suit l'histoire avec intérêt, car c'est la revanche de ce pauvre gosse qui a été le souffre-douleur des autres lorsqu'il était enfant, qui est toujours moqué par eux, devenus adultes et qui sert d'esclave à un père dur et brutal.
Il peut sillonner ce bout de terre en devenant le confident de ces dames, et parfois un peu plus.
Mais à la fin du volume nous attend un rebondissement inattendu. Les années ont passé, on est en 1958, Linette Prigent revient au pays après la mort de sa mère et va découvrir des secrets bien gardés.
Le récit met en parallèle la paisible vie dans ce monde clos et protégé de l'extérieur et les horreurs de la Grande Guerre qui sont évoquées à travers les lettres des poilus.
En même temps que les femmes se débrouillent pour assumer seules leurs responsabilités, le timide Maël prend de l'assurance et, peu à peu, va se permettre des actes qu'il n'aurait pas dû commettre.
J'ai beaucoup aimé les dessins de Morice : les personnages sont très expressifs, les paysages parfois impressionnants, surtout la dangereuse pente du Nioul. Soudain, un épisode terrible du front est représenté dans des tons gris-bleus glaçants, au contraire des couleurs de l'île, fraîches et tendres. J'ai souri en voyant s'immiscer le personnage de Monsieur Hulot dans un des dessins, ce qui m'a fait penser que la représentation de Maël, pédalant par tous les temps, avec ses mouvements brusques et son corps dégingandé, était un hommage au film de Tati « Jour de fête ».
J'ai adoré cette bande dessinée.
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° Voici un ‘'joli roman graphique insulaire pur beurre salé'', comme dirait Titania (elle se reconnaîtra j'espère).
° ‘'Facteur pour femmes'' n'est pas passé comme une lettre à la poste, comme dirait Dider Q-G.
° ‘'Ne cherchez pas cette île sur une carte, vous ne la trouverez pas. Pourtant elle existe bel et bien. Elle est dans ma tête, dans mes souvenirs'', comme dirait Sébastien M.

Maël, un peu Quasimodo, un peu Don Juan…

La Première guerre mondiale vient de sonner et Maël, du fait de son pied-bot, est le seul homme sur l'île – le coq dans le poulailler. Comme il sait faire du vélo et lire, c'est un artiste aussi à sa façon et il a été désigné pour distribuer le courrier. Il lit même les missives et n'apporte que les joyeuses. Il garde les cartes postales les plus jolies et réécrit certains passages. Il est attendu par les femmes et profite, profite !

Les couleurs pastels et chaleureuses ont l'air d'un autre siècle. Tandis que le scénariste n'oublie pas de parler de tous ces morts pour rien à la guerre.

Les femmes n'ont pas toujours le beau rôle, mais auront leur revanche…
« le 26 du mois d'août, sous un soleil implacable, on enterre le facteur. Un soldat de l'amour à jamais inconnu qu'aucune arche triomphale ne célébrera jamais... »

Une très chouette découverte.
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"Aucune île n'est à l'abri des continents imbéciles" ... Didier Quella-Guyot plante le décor en quelques mots : une île qu'on imagine au large des côtes bretonnes, un continent qui va peu à peu sombrer dans l'ignominie de la guerre 14-18. Une île balayée par les vents sur laquelle bientôt ne restera plus que les femmes, les enfants, les vieux et les difformes. Un continent qui va charrier tous ces hommes en âge de combattre comme une masse informe. Une île dont le jeune Maël, souffrant d'un pied-bot, va devenir facteur. A la noirceur de ces temps de guerre, Sebastien Morice va opposer la fraîcheur de ces couleurs pastel et nous emmener sur les chemins tortueux de ce bout de terre; de ferme en ferme et de femme en femme. Vers toutes celles dont la guerre a éloigné un mari, un amoureux, un confident, un amant. Et voilà que Maël, petit à petit, va en déposant les lettres, trouver les mots pour les remplacer un à un dans le coeur et le corps de ces belles. Un roman graphique qui sent bon l'iode au fil de ses planches chatoyantes et qui raconte à sa façon un peu légère (mais méfiez-vous des eaux trop calmes dirait tout îlien), une autre page de la Grande Guerre.
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1914, quand l'information de l'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche arrive tardivement sur une petite île au large des côtes bretonnes, elle semble par son éloignement assez anodine pour tout ce petit peuple breton. Mais bien vite, la mobilisation générale n'épargnera pas la région et l'île va se vider cruellement de tous les hommes en âge de se battre, n'y laissant que les femmes, les enfants et les vieillards sauf le jeune Maël, déclaré invalide avec son pied-bot. A court de jeune homme et sachant Maël, malgré son handicape bon cycliste, le maire l'embauche comme facteur. En distribuant le courrier des poilus, Maël va doucement entrer dans l'intimité des femmes. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois…

Des cases joliment illustrées, teintées de tons pastels, accompagnent un scénario solide, littéraire, presque poétique. Ne cherchez pas une morale à cette histoire mais plutôt de l'apparente légèreté. Peu à peu, on observe la progression de Maël qui tient sa revanche sur les hommes valides qui sont absents. Déniaisé, le jeune homme va se lâcher, prendre le pouvoir sur la gente féminine, en abuser à souhait. Il n'hésite pas détourner le courrier pour son intérêt personnel. La guerre semble loin, comme si son drame, en dehors de l'absence des hommes et parfois de l'annonce d'un deuil, elle n'atteignait pas l'île coupée du monde. La chute sera lourde, surprenante. Au final, l'auteur nous livre une magnifique bande dessinée, riche par son texte et son graphisme.
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Quelle surprise !!
Je ne m'attendais pas du tout à cette conclusion...
Mais l'histoire quoique assez immorale, est jolie. Après tout, quelle morale existait pendant cette guerre ?
Elle permet d'entrevoir un peu les difficultés de ces femmes restées seules. Mais celles-ci ont décidé de ne pas se morfondre, et Maël les a un peu aidé
Elle permet aussi d'évoquer rapidement les "difficultés" de ces soldats Bretons qui ne parlaient pas le français ou si mal, avec toutes les conséquences dramatiques que cela pu avoir.

En pour soutenir cette histoire un peu particulière de la première guerre, il y a un dessin très agréable : des couleurs froides pour les quelques images du front et des couleurs chaudes, et pleine de vie, pour la vie sur l'île.
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Une bande dessinée que j'ai particulièrement aimé découvrir. J'ai trouvé cette histoire touchante et le scénario tellement original. Les magnifiques dessins et et les couleurs apportent de la profondeur aux paysages que je trouve merveilleux. J'ai aimé voyager sur cette île bretonne avec le facteur bossu et pied bot qui se venge de la vie et séduit toutes les femmes devenues célibataires.
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1914, le début de la première guerre mondiale...et la mobilisation générale, tous les hommes de 20 à 50 ans réquisitionnés, même ceux vivant sur cette petite île bretonne. Tous...sauf Maël, à cause de son pied-bot. Il faut alors décider d'une nouvelle répartition des tâches. C'est ainsi que Maël deviendra le facteur. En distribuant le courrier, il va progressivement se rapprocher des femmes restées sur l'île. Et, seul homme vigoureux sur ce petit bout de terre, il va devenir un peu plus qu'un facteur auprès de nombre d'entre elles...

Une histoire étonnante, magnifiée par un dessin précis aux couleurs chaudes. Une histoire qui va durer le temps du premier conflit mondial... et au-delà ! le scénario, habile, distille ainsi d'étonnantes révélations. Quant au personnage de Maël...on ressent au fur et à mesure, un léger malaise concernant son attitude. Si on ne peut le blâmer de profiter un peu (beaucoup) de la situation, lui si souvent moqué avant la guerre pour son physique, on peut en revanche être gêné par les stratagèmes qu'il va progressivement employé pour s' attirer les bonnes grâces de ces dames.
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