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sur 994 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec « le voyage de Cilka », Heather Morris poursuit son entreprise de retracer le destin exceptionnel de certains survivants de l'Holocauste, déjà commencé avec « le tatoueur d'Auschwitz » dont il constitue une suite indirecte.

Cette fois-ci, elle s'intéresse au sort de Cecilia Klein, dite « Cilka », que Lale Sokolov avait évoquée à plusieurs reprises dans son témoignage, en indiquant que celle-ci était l'être humain le plus courageux qu'il lui avait été donné de rencontrer (elle lui avait sauvé la vie). Et force sera de constater dans le roman que c'est le cas : Cilka a été déportée à Auschwitz à seize ans en 1942, où elle ne devra sa survie qu'à l'innommable, soit des viols répér par les directeurs du camp, et en étant la « cheffe » du Bloc 25, le baraquement où les détenues passaient leur dernière nuit avant d'être tuées. À la libération du camp, ses malheurs ne s'arrêteront pas là puisque les Soviétiques la condamneront, pour collaboration avec l'ennemi, à quinze ans de réclusion dans le plus terrible des goulags, celui de Vorkouta. Elle y liera des liens particuliers avec la doctoresse du camp, Yelena Georgiyevna, qui l'embauchera en tant qu'infirmière. Cilka pourra ainsi y trouver un certain apaisement à l'un de ses traumatismes, puisque cette fois-ci elle guérira les malades, au lieu de les envoyer à la mort.

Je sors mitigée de la lecture de ce roman. On y retrouve les éléments qui ont fait le succès du « Tatoueur d'Auschwitz » : un personnage, Cilka, incroyablement héroïque mais qui n'en a pas conscience, qui a la chance insolente du survivant (dans ces univers concentrationnaires où le moindre petit rien pouvait vous condamner à la mort, le facteur chance jouait également un grand rôle), pour qui tout semble alors curieusement facile. Cilka comprend tout, a les bonnes informations au bon moment, fait tout bien, avec tout le monde. Cela a sûrement été le cas, mais tout comme dans « le Tatoueur d'Auschwitz », cette facilité et une certaine mise à distance des événements horribles, m'a fait me questionner sur la crédibilité de l'histoire, je l'avoue. Cette question était moins prégnante dans « le Tatoueur d'Auschwitz », car Heather Morris a pu s'appuyer sur les propos de Lale Sokolov. Elle a eu nettement moins d'éléments sur Cilka Klein, et je trouve que la part de romance se sent beaucoup plus. Et pour être franche, c'est le gros point négatif du roman pour moi, car Heather Morris n'est pas une grande romancière : si elle arrive à rendre les personnages attachants, ils relèvent d'un certain manichéisme : les gentils sont gentils – j'ai trouvé Cilka un peu lisse dans ce courage inaltérable –, les méchants sont méchants, même s'ils le sont souvent « pour cacher au fond une grande souffrance » (Elena ou Hannah, les compagnes de dortoir de Cilka, Boris, le malfrat qui la choisit comme partenaire sexuelle, ce qui était gage de protection au goulag, le prisonnier qui la menace et qui en éprouve des regrets au moment de mourir).

En revanche, le roman pose une question qui m'a parue très intéressante et importante, tout en étant maladroitement traitées parfois : ce que l'on doit faire pour survivre, et le jugement que les autres, qui n'ont pas vécu l'expérience concentrationnaire et qui ne peuvent comprendre, portent sur ces actes, comme l'a expliqué justement Gita (l'un des personnages du « Tatoueur d'Auschwitz ») à Heather Morris : « Tout le monde dit qu'elle était ceci ou cela, mais elle devait juste obéir aux SS. Si Mengele lui disait que cette personne devait aller au Bloc 25, elle devait l'accepter, vous savez ? Elle ne pouvait pas affronter tant de gens. Ceux qui n'étaient pas là-bas ne peuvent pas comprendre. Et ils n'ont pas vécu de telles épreuves. Donc ils disent, celle-là était bonne, l'autre mauvaise, mais je vous l'ai répété : on en sauve un et l'autre continue à souffrir. Personne ne pouvait sortir du Bloc 25 ». C'est une version de la « chance morale » théorisée par Thomas Nagel (être jugé moralement responsable de faits qui ne relèvent pas de son contrôle). Svenja O'Donnell, dans un récit que j'ai lu en parallèle sur la même période, « Inge en guerre » (qui traite des horreurs que les Allemandes ont vécu pendant la guerre, et qui furent tues pendant longtemps) le résume très bien : « L'impératif de survie peut conduire à des choix difficiles qui n'apparaissent pas toujours sous leur meilleur jour quand ils sont racontés. Ce processus de la narration exige un examen, une compréhension et une acceptation de ces choix » (p. 335). Heather Morris rend ainsi cette justice à Cilka, de comprendre sa façon de se soumettre en apparence pour mieux adapter aux actions nécessaires à sa survie.

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J'avais lu le tatoueur d'Auschwitz, je me devais donc lire celui-ci.
Je n'ai pas été autant envoûté par ce roman que le précédent. Je ne sais pas… Il manquait de la réalité, des sentiments… Cilka était trop parfaite, trop de bonnes actions, trop de sacrifice… trop romancé… une fausse vérité…

Je vais m'abstenir de lire d'autre récit de cette auteure. Elle finit par me dégoûter de ses histoires et pourtant on se doit d'en lire, pour ne pas oublier leurs cris, leurs pleures et leurs bras tendus vers la liberté…

Même si j'ai appris certaines choses sur le goulag (surtout à la fin de l'ouvrage) je n'ai pas réussi à rentrer dans le récit…


Une chose est sûre, ses livres ont une grande qualité ne pas oublier… ne jamais arrêter d'en parler… de la monstruosité qu'on vécut ses femmes, ses enfants, ses hommes…


Bonne lecture !
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Je n'avais pas été particulièrement touchée par "le tatoueur d'Auschwitz". J'ai donc commencé celui-ci un peu à reculons.
J'ai ressenti ici, un peu plus d'émotions.
L'écriture est fluide.
Je trouve intéressant le contexte historique, les goulags, l'après guerre et toutes les cruautés qui en déroulaient.
Par contre frustrée de ne pas en savoir davantage sur Cilka.
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J'ai eu beaucoup de mal à écrire cette chronique.
J'ai vu que des très bons retours mais personnellement, j'ai trouvé ce roman extrêmement long. J'ai failli l'abandonner à de nombreuses reprises.
Je n'ai pas du tout accroché alors que j'avais beaucoup aimé "Le tatoueur d'Auschwitz".
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Ce roman est tiré d'une histoire vraie, d'une jeune juive nommée Cilka. Enfermée dans un camp de concentration, elle est considérée à la libération comme une traitre car elle était l'amante, non consentante mais les soviétiques s'en fichent bien, d'un nazi.
Elle a donc le droit de poursuivre son voyage en enfer dans un goulag de Sibérie, et le lecteur avec elle.
Tout y passe: les conditions de vie atroce, les viols, la violence, les morts (de faim, de meurtres, de maladies etc.), le froid, la faim.
Elle deviendra par la suite infirmière, pour notre plus grand bonheur. On découvre alors les bébés (issus de viols bien sûr) laissés pour mort à même le sol, les prisonniers qui avalent n'importe quoi pour être opérés et avoir droit alors à 1 jour de congé.
En postface, on apprend également que Cilka a eu le droit ensuite de faire un peu de prison en République Tchèque avant d'être libéré en 1956.

Cet ouvrage est un témoignage indispensable. Mais autant de pages à lire autant de choses aussi horribles m'est trop pénible pour recommander l'ouvrage.
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« le voyage de Cilka » fait suite au « Tatoueur d'Auschwitz », de la même auteure, à savoir Heather Morris, dans lequel nous découvrons déjà le personnage de Cilka. le premier volet, vendu à plus de 4 millions d'exemplaires, a fait sensation en librairie, du fait d'être inspiré de l'histoire de Lale Sokolow. Dans ce nouveau récit paru aux éditions Charleston, on découvre que « l'après-Auschwitz » n'est pas forcément rose pour certains prisonniers du camp. Là encore, l'histoire s'inspirerait du vécu de Cecilia Klein. Toujours est-il que le lecteur y suit une femme courageuse, persécutée par les nazis. Mais ce n'est pas tout. Outre les horreurs de la guerre, Heather Morris évoque aussi le consentement, de par les traitements subis par Cilka, les abus et le viol.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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J'ai lu tout d'abord: "Le tatoueur d'Auschwitz", premier roman de la série, témoignage puissant et poignant de l'enfer vécu dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale.
Pour suivre, j'ai lu : "Le voyage de Cilka" qui décrit également les horreurs, les violences, les viols, la mort, la haine qu'elle va subir dans un goulag en Sibérie. Mon avis est plus mitigé car la façon dont sont relatés les faits peut nous amener à penser qu'au vu de tout ce qu'elle vit, elle s'en sort "toujours bien", "avec facilité". C'est bizarre de dire cela, et je m'explique peut-être mal mais j'ai fini le roman avec un sentiment de malaise entre l'histoire romancée et la réalité vécue.
Je ne pense pas que je lirai le troisième livre. Je vais en rester là.
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Du bloc 25 au bloc 29, de concentrationnaire à forçat, comme si ça ne suffisait déjà pas, Auschwitz-Birkenau ne sonna pas le glas pour autant, loin de là. Prise en faute sous prétexte qu'elle était de connivence avec les SS, ces scélérats, malversation des faits pour que riment viols à répétition et prostitution, d'autres s'y retrouvant également contre vent et gré pour n'avoir chapardé qu'un pain, rien de plus ni de moins. À un jet de pierre du cercle arctique, Cilka passera finalement les 10 prochaines années dans cet endroit austère et malfamé qu'est le goulag, devenant ainsi prisonnière de ses propres libérateurs. « Le voyage de Cilka » de Heather Morris, roman ayant comme prémices les témoignages de Lale Sokolov, lui-même tatoueur d'Auschwitz et survivant de la consternation, la dérision, dite Shoah.
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Heather Morris se concentre ici sur la destinée de l'un des personnages que l'on a pu croiser dans son précédent livre, "Le Tatoueur d'Auschwitz" (l'histoire vraie de Lale Sokolov), une destinée à la fois incroyable et effroyable : après avoir survécu à Auschwitz-Birkenau où elle est arrivée à l'âge de seize ans, et parce qu'elle a été accusée d'avoir eu des relations avec l'ennemi (comme si ça avait été un choix...), Cilka Klein est condamnée à quinze ans de Goulag et envoyée en Sibérie. D'un enfer à un autre, on peut sans conteste attribuer à cette jeune femme une volonté et une force hors du commun pour ne jamais avoir baissé les bras et gardé la tête haute en dépit du pire de l'humanité auquel elle a été confrontée : la violence, le froid extrême, les privations, les travaux forcés, la faim mais aussi les rapports avec les autres prisonnières, de la solidarité à la haine pure, de l'amitié à la jalousie. Car Cilka partout où elle passe semble attirer l'attention, et c'est ce qui lui causera à la fois beaucoup de tort et lui sauvera la vie.
Si les ouvrages d'Heather Morris ont fait l'objet de critiques quant à l'exactitude de certains faits et si elle a probablement beaucoup romancé autour de la véritable Cilka, le caractère poignant de l'histoire éclaire sur le sort et les conditions de vie de toutes ces femmes qui ont vécu au goulag dans des conditions terribles, et rien que pour cela il faut lire cette histoire.
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Le voyage de Cilka, que j'ai lu à la suite du Tatoueur d'Auschwitz, est un témoignage de la vie et de la survie de Cilka, prisonnière aussi à Auschwitz. Il est écrit, d'après le témoignage de Lalle (le tatoueur), par Heather Morris qui y ajoute d'autres témoignages de déportés.
Le roman passe rapidement sur sa vie dans le camp. Il commence en effet à la fin de sa captivité le 27 janvier 1945, jour de l'arrivée de l'armée Russe à Auschwitz. La liberté ? Mais elle est remarquée, comme étant la seule valide dans le camp. Les autres prisonniers ne sont que des squelettes ou des enfants. Interrogée par des agents du contre-espionnage. Il lui reproche d'être restée en vie en se prostituant, la rendant coupable d'avoir travaillé avec l'ennemi et espionne. Elle est condamnée à quinze ans de travaux forcés. Commence alors pour elle un nouveau voyage éprouvant vers le goulag de Vorkouta, situé en Sibérie où il règne un froid glacial et un nouveau baraquement l'attend. Encore des gens contre lesquels se battre pour obtenir le meilleur travail. Lors d'un passage à l'hôpital, grâce à sa connaissance des langues, elle obtient un poste à l'hôpital. Elle bénéficie alors d'une meilleure nourriture et de la chaleur des lieux. Avec la bonne volonté qui l'anime, elle gravit les échelons et parvient à être formée comme infirmière. Généreusement elle fait profiter son baraquement de la nourriture qu'elle récupère.
Elle rencontre aussi l'Amour d'Alexandr. Pourra-t-il survivre au camp et retrouver la liberté et vivre ensemble ?
Le récit de ce deuxième roman est moins réaliste que le tatoueur d'Auschwitz. Certains passages sont un peu excessifs, peine à être crédible. Mais le roman reste malgré tout agréable à lire.


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