J’aimerais bien explorer le monde, moi. C’est la faute au cinéma. Il te fourre des merveilles sous le nez, sur le grand écran des canyons vertigineux et des cactus géants, des plaines infinies décoiffées par le vent, tu cavalcades là-dedans pendant deux heures et quand la séance est finie, tu es censé retourner gentiment à la maison. C’est sadique. (Page 23)
« Je me suis assis autour de la table avec les autres et j’ai tout recousu solidement, point par point, tête baissée, sur mes genoux les uniformes froissés troués disloqués, de loin je ressemblais à rien, à un larbin (…). De près c’est tout autre chose de coudre : fermer les plaies, effacer les blessures, remettre dans le circuit, sous le nez des salauds sauver des jambes, des bras et se sauver soi-même, faire durer les vêtements et les gens qui les portent, et nous qui les raccommodons – réparer c’est résister et résister encore, le temps qu’il faut. »