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Critique de ladesiderienne


Pas facile d'être la mère d'un auteur, demandez donc à mesdames Proust ou Flaubert ou encore à celle d'Arthur Rimbaud tout ce qu'elles ont dû supporter. Donc pas question pour Jo Picassiette (surnommée affectueusement "la Bogue" à cause des piquants) de céder à la dernière lubie de Charly, 20 ans, jusque là fils exemplaire, de déserter la ferme familiale pour tenter d'embrasser une hypothétique carrière d'écrivain. Sous prétexte qu'un éditeur a trouvé un intérêt aux quelques pages jusque là gribouillées sur un carnet, il ne peut pas partir à Paris, la plantant là toute seule avec les pommes à ramasser et tout son amour indéfectible de mère sur les bras. Rapidement, Jo va d'ailleurs trouver de l'aide parmi les autres habitants de Chandoiseau (12 maisons, un lac, une médiathèque), oubliant ainsi leurs querelles quotidiennes, car un bruit court que le jeune garçon a trouvé l'inspiration sur place et qu'il raconte dans son roman la vie des villageois, dénigrant à souhait tous leurs travers y compris ceux de sa propre mère. Les voilà donc tous unis contre le délateur, comme ils l'avaient été , il y a quelques années, contre l'implantation de l'hypermarché, qui, malgré tout, de force plus que de gré, avait bien fini par s'installer quand même...

La galerie de personnages que nous dépeint Véronique Mougin, auteure que je découvre, est pour le moins cocasse. J'avoue avoir beaucoup ri au cours de cette lecture. Deux thèmes s'entremêlent allégrement : l'amour maternel et la littérature. Pour le premier, évidemment, il est dépeint dans tous ses excès : cela se saurait si une mère savait le doser correctement. Quand au second, l'auteure l'évoque sous toutes ses facettes, depuis les problèmes au quotidien rencontrés par la bibliothécaire locale jusqu'aux diverses magouilles pouvant influencer l'élection des prix littéraires, en passant par l'inspiration, l'édition, etc, le sujet est si vaste. C'est loufoque, certes, mais entre les échanges verbaux savamment épicés, c'est le retour à l'essentiel et à la nature qui est prôné.

J'ai adoré la plume de Véronique Mougin qui mélange avec talent, tendresse, cruauté et humour, tout en étayant son texte d'exemples fort bien choisis. Quelques longueurs sur la fin m'empêchent d'accorder la note maximale mais c'est un 17/20 qui clôt cette ode à l'amour inébranlable d'une mère.
Ce roman entre dans la sélection pour le prix Charles Exbrayat 2021 remis à la fête du livre de St Étienne, auquel participe la médiathèque de ma commune, aux côtés de "Nord-Est" d' A. Choplin et d' "Ici commence le roman" de J. Berthier. C'est évidemment vers "Un fils à maman" qu'ira mon vote, sa drôlerie caustique aurait certainement séduit notre écrivain régional.
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