Dès qu'une bouteille est sur la table, elle doit être débouchée . Ceci «pour laisser entrer l'air dedans et chasser les vapeurs noires».
-Le second est qu'une bouteille débouchée ne doit jamais être rebouchée car, selon la croyance, «le contenu se gâterait». Aucune bouteille de rhum ne s'est jamais gâtée à Terre-Neuve , mais aucune n'ayant jamais été rebouchée, il n'y a donc aucun moyen de vérifier l'exactitude de cette croyance .
Le troisième et dernier principe est qu'une bouteille ouverte doit être bue aussi vite que possible »avant que tout le bon ne s'évapore».
Le sreech est une boisson spécifiquement terre-neuvienne . Autrefois on la fabriquait en versant de l'eau bouillante dans les tonneaux de rhum vides afin de dissoudre les particules rhumiques résiduelles dont le bois restait imprégné . On ajoutait alors au liquide noirâtre ainsi obtenu des mélanges et des moûts. On faisait fermenter cette mixture durant le temps nécessaire avant de la distiller . Parfois , on procédait au vieillissement du produit en y laissant macérer pendant quelques jours une carotte de tabac à chiquer bien noire.
Les modes ont changé depuis et le sreech est aujourd’hui un tord-boyaux tout à fait différent......dans l’état quasi gazeux dû à l'addition d'eau chaude , le transfert de l'alcool au réseau sanguin est instantané . On en perd très peu dans le tube digestif.
Pour des raisons trop longues à expliquer , ce rivage s'appelle la "côte sud ", peut-être parce qu'il se trouve au sud de Saint-Jean et parce que Saint-Jean prétend être le centre de l'univers.
Parmi les caractéristiques héréditaires que je dois à mon père, il y a toujours eu une attirance romantique voire « conradienne » pour la mer et les navires. Comme lui, j’ai souvent trouvé un soulagement aux misères de ma chienne de vie (misères que j’ai d’ailleurs provoquées moi-même) en passant des heures plongé dans des récits de croisières et d’aventures océaniques à bord de coques de noix. (p.12-13)
Durant la guerre , il a servi sur une vedette lance-torpilles ainsi que sur diverses autres petites unités d'un confort très relatif. La paix revenue , il a repris la monotone vie des gens d'affaires, mais son âme est restée sur la passerelle d'une vedette. Il continue , en imagination , de cingler à travers les grises étendues de l'Atlantique , ses pièces crachant le feu sur les spectres des sous-marins allemands qui tentent désespérément d'échapper à leur destin.
"Rentrer? Dieu tout-puissant, c'est tout ce que vous êtes capable de faire! Si vous aviez seulement les c... d'un canari, vous garderiez ce cap. Vous avez donc peur de crever, espèce de trouillard?"
J'avais vraiment peur de crever, mais j'avais encore bien plus peur de vivre avec Jack les années à venir si je n'exécutais pas ses ordres.