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Citations sur La Nuit du bûcher (37)

Les vieux confortateurs ne soulevèrent aucune contradiction. Ils étaient d'accord : le livre représentait un énorme danger car, pour beaucoup de gens, il était susceptible de provoquer la terrifiante possibilité d'une réflexion indépendante. D'accord également quand le padre, soufflant et transpirant, déclara que le seul moyen de lutter efficacement contre le danger était d'incarcérer tous les suspects. D'accord aussi pour dire que la méthode souveraine dans le combat contre l'hérésie était de réduire à néant tous les livres, auteurs et lecteurs louches parce qu'il n'y aurait pas d'ordre dans le monde tant que vivraient des hommes qui feraient l'expérience de penser par eux-mêmes. (p. 84)
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Le véritable ennemi n'est pas celui qui possède les armes. Celui-là ne représente qu'un danger passager... En revanche, l'autre, celui qui n'a aucune armée, pas d'armes à feu ni d'armes blanches, pas de janissaires munis de poignards ni de mercenaires païens ou suisses non plus, est plus pernicieux... Car il dispose d'une presse à imprimer... Quand, quelque part, on imprime un livre, un pamphlet, sans l'autorisation et la surveillance du Saint-Office, il n'est plus possible de conclure un accord car la contamination se répand immédiatement.
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2. « Je crois et je confesse aujourd'hui, en toute humilité, que la Créature est parfaite et que le Créateur a fait l'homme à son image. Mais je ne suis pas sûr que l'homme ressemble à ce que son Créateur voulait. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit tel que le diable l'a voulu. Je suis d'avis que, pour être un homme, un homme doit n'en faire qu'à sa tête. Qu'en sera-t-il alors de nous, pauvres et zélés inquisiteurs ? » (p. 252)
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Cette pensée me fit frissonner. Le doute peut-il s'emparer de l'âme d'un croyant : se pourrait-il que Notre Seigneur Jésus-Christ sur sa croix n'ait pas pardonné à Dieu ? Il est vrai que ses dernières paroles furent "Que ta volonté soit faite..." -, mais cria-t-il ces mots avec humilité ou désespoir ? C'est péché mortel ne serait-ce que de penser ainsi. Et pourtant, quand je me rappelle l'expression de l'hérétique ligoté, je suis saisi d'un doute affolant : se produirait-il, dans les profondeurs obscures de l'âme humaine, un moment où l'être ne pardonne pas à Dieu ? Un tel moment doit être plus sinistre que tous les abysses de l'enfer.
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Ce peuple romain est absolument différent du nôtre. Les citoyens romains sont des gens à l'esprit tellement pratique qu'ils n'arrivent même pas à s'imaginer que l'on puisse agir sans égoïsme et sans idée derrière la tête. Si quelqu'un prétend dire ou faire quelque chose sans en attendre un avantage, on l'écoute avec méfiance : on le soupçonne, soit de s'engager en l'air, soit de nourrir un dessein secret.
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Il est à craindre que tant qu’un tel homme existe quelque part, il soit vain de faire frire les autres sur le gril, de les cuire dans l’huile et de les casser sur la roue. J’avais appris que la Sainte Cause était plus important que tout, qu’il fallait un Seul Berger et un Seul Troupeau. Mais c’était avant d’être frappé comme par la foudre par un doute effrayant : un homme peut compter plus qu’un troupeau.
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Après le travail de la nuit, ils rentraient chez eux à l'aube, l'âme sereine, avec le sentiment du devoir accompli : ils avaient aidé un hérétique à gagner l'autre monde.
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Tout pouvoir suprême, prince ou despote, tyran étranger, se trouve souvent impuissant face à la volonté de la famille. Celle-ci constitue une alliance secrète par le sang, une structure établie sur une toile d'araignée des intérêts et des expériences archaïques. L'Inquisition sait qu'une puissance qui s'oppose aux intérêts de la famille n'a finalement aucune chance. C'est pourquoi, ... , il faut tout faire pour démasquer à temps les intentions suspectes tapies dans les recoins secrets des solidarités familiales.
Page 66
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Les enfants ont une propension à observer, disait le padre Pistoia, ...
Ces petits malins sont capables de duplicité, ils sont inventifs et habiles et ils comprennent vite la véritable signification des paroles lâchées à la table du déjeuner ou la nuit, dans l'intimité de la chambre à coucher commune. Ce que disent vraiment ou ce que cachent les parents, les frères et sœurs aînés, la parentèle et les visiteurs, quel est le contenu secret de remarques apparemment anodines mais à l’ambiguïté suspecte. Les enfants sont les petits observateurs directs de la famille, cette communauté étroite, et le padre soulignait avec quelle joyeuse et vive attention ils s'emparaient des paroles imprudentes des adultes pour ensuite signaler à la Sainte Inquisition ce qu'ils avaient entendu !
Page 64-65
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La méthode souveraine dans le combat contre l'hérésie était de réduire à néant tous les livres, auteurs et lecteurs louches parce qu'il n'y aurait pas d'ordre dans le monde tant que vivraient des hommes qui feraient l'expérience de penser par eux-mêmes.
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