Citations sur Trois jours (42)
- Tes imbéciles de compatriotes ont lancé une bombe dans la maison d’Ataturk à Thessalonique.
Vassilis n’arrivait pas à parler. Il se contentait de hocher la tête, entre indignation et abattement.
- Je ne sais pas ce qui me fait le plus enrager, continua le commissaire. La bombe qu’ils ont lancé dans la maison natale du fondateur de la République turque ou de devoir passer toute la nuit dehors pour tenter de contenir la foule en colère.
Trois jours.
- Mon oncle avait deux visages, monsieur le commissaire. Un pour sa famille et un pour les étrangers. Avec les étrangers, toujours amical et poli. Avec sa famille, vaniteux et prétentieux. C’était pareil avec ma tante. Devant les étrangers, il était tout miel avec elle. Mais une fois seuls, il n’arrêtait pas de l’humilier du matin au soir.
L’assassinat d’un Immortel.
Je me contentai d'acquiescer en silence car je savais que les Rums-les Grecs de la ville- traînent derrière eux la malédiction propre à tous les minoritaires: ils ne se sentent bien nulle part. A la ville, c'est la faute des Turcs, en Grèce, celle des Grecs. Ils confirment ainsi le proverbe turc : " le présent fait regretter le passé", qui montre que l'avenir n'est jamais rose.
On n’entre pas à l’Académie en prenant un ticket ou par ordre de priorité, m’informe l’éditeur avec un regard qui, en étant optimiste, me range parmi les ignares, et au pire parmi les débiles mentaux.
J’avais très peu de contacts avec mon oncle. Il ne pouvait pas me sentir et c’était réciproque. Quand j’ai fini le lycée, je voulais faire des études de mathématiques pour enseigner dans le secondaire, mais mon oncle a réussi à convaincre ma mère que je n’étais pas faite pour les études et qu’il valait mieux que je devienne coiffeuse si je voulais gagner ma vie. Je suis donc devenue coiffeuse, puisque mon oncle faisait la loi dans la famille.
Il croyait qu'en Allemagne, quand on a l'argent et l'autorisation légale, on peut construire ce qu'on veut sans être empêché. Ce qui est vrai s'agissant des Allemands mais pas des minorités. Celles-ci ont leurs propres lois.
Les fanatiques peuvent tuer, et même de façon atroce, mais de tels meurtres pour l’exemple ne sont pas dans leurs habitudes. Ils viennent en principe du crime organisé. Son père, donc, n’était sans doute pas menacé par des islamistes fanatiques, mais par la pègre.
Il s'installa devant le poste de radio et attendit anxieusement les nouvelles de Londres. Il entendit Fatin Rüştü Zorlu, le ministre des Affaires étrangères turc, affirmer que l'insistance des Grecs à demander le rattachement de Chypre à la Grèce était le plus grand obstacle à la sortie de crise, et que la Turquie défendrait toujours les droits de "ses frères, les Chypriotes turcs".
D'accord, mais je veux que toute la somme, celle des derniers jours comme celle de demain, me soit payée d'avance, avant que vous commenciez votre journée. Sinon, je vais appeler la télé.
Le directeur de la photographie lui jeta un sourire condescendant et lui dit :
- Tu veux dire la police ? - Non, la télé. Figure-toi que je n'ai pas encore perdu la boule. La police, on l'appelait dans les années 50. Maintenant c'est la télé qu'on appelle. p109
Les fanatiques peuvent tuer, et même de façon atroce, mais de tels meurtres pour l’exemple ne sont pas dans leurs habitudes. Ils viennent en principe du crime organisé. Son père, donc, n’était sans doute pas menacé par des islamistes fanatiques, mais par la pègre.