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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
ENFIN ! Enfin, un polar que j'emmènerais bien sur une île déserte ! C'est vous dire ! Tout y est insolite, à la marge.

Les personnages d'abord.
Mal en point, décalés, cabossés, à la marge de la société, de la loi, de la folie.

L'intrigue ensuite.
Une enquête atypique, un récit brillamment élaboré, un suspense distillé avec soin sans grosses ficelles pour vous faire regretter d'avoir consacré du temps à la lecture d'un polar. Des sujets de société abordés de manière intelligente.

Mais surtout, surtout …. Il y a l'écriture …

Une écriture taillée dans le roc, une belgitude assumée.
Le style de Caroline de Mulder pique votre curiosité dès les premières lignes, vous happe, percole à travers votre cerveau, exige attention et lecture en apnée.
Son pouvoir d'évocation convoque tous vos sens. Vous avez froid, vous sentez l'odeur de pourriture, vous êtes perdu dans les entrailles des vies brisées, les noires cavernes de l'âme humaine et le labyrinthe de la folie des hommes.
Puis, finalement, dans les dernières pages, Caroline de Mulder a pitié de vous et vous ramène à la lumière, hagard, désorienté, sonné par tant d'inattendu.
Mais pour vous, c'est trop tard, vous êtes contaminé par son style aussi puissant que l'odeur de charogne en décomposition. Curieusement, c'est l'absence d'hémoglobine qui finit par déranger le plus. C'est du noir intense. de celui qui vous colle à la peau.

En refermant ce livre, vous n'aurez qu'une envie : sortir pour réapprendre à votre corps à respirer à l'air libre.


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Quelle merveille !
Merci Madame de Mulder pour cette écriture ciselée.
Dans un univers en décomposition, le cycle de la vie y est superbement matérialisé.
Ce livre occupera une place de choix dans ma bibliothèque. Livre que je n'oublierai pas d'offrir également.
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Pas vraiment besoin d'être belge et bilingue de surcroit pour apprécier ce roman mais cela aide .
Une plongée dans un monde qu'on peut qualifier "à la marge" pour un récit qui fait froid dans le dos. Une histoire d'amour mêlant ex prostituées , policiers corrompus et entrepreneurs véreux .
Une écriture trash faite de phrases courtes parfois sans verbe mais qui font mouche .
Un récit rapide également qui laisse peu de temps de repos pendant la lecture tant cela va vite .
Pas beaucoup de choix soit on aime soit on décroche rapidement . J'ai littéralement adoré "Calcaire" de Caroline de Mulder qui est une des très belles plumes belges actuelles.
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Par strates successives, il se dépose dans ce roman une très étrange atmosphère. La langue est âpre, dure et puissante. Un peu cabossée aussi, comme le sont les personnages. On s'enfonce avec angoisse dans les profondeurs de ce récit car très vite les personnages sont devenus attachants, malgré leurs défauts, leurs troubles, leur incapacité à affronter le monde tel qu'il est.
Un texte court, dense et remarquable !
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J'ai acheté ce roman à La Comédie du Livre de Montpellier au mois de mai dernier. Je dois dire que je suis une lectrice assidue de ces livres à la couverture noire et rouge, généralement ornée d'une mystérieuse image en forme d'invitation à la plongée dans un monde obscur, et que l'on reconnaît entre mille dans un rayonnage de bibliothèque ou de librairie ou encore sur un étal de salon littéraire. le titre du roman, la quatrième de couverture (dès qu'on me parle de souterrains labyrinthiques, je fonds…), la photo dont on perçoit l'étrangeté au premier coup d'oeil et, bien sûr, les quelques mots échangés avec l'auteure (entre deux séances photos, il faut dire qu'elle est belle Caroline de Mulder…), m'ont donné envie de le découvrir… Et j'en suis ravie !
"Il reste une minute."
Au début du roman, les minutes s'égrènent. Lies attend son amant mais elle souffre, écrase une larme, se remaquille… Elle ne sait pas encore que la maison va s'effondrer. Nous, lecteurs, le savons… L'entrée en matière est une vraie réussite.
Frank Doornen n'a qu'une idée en tête, retrouver la belle Lies – celle qui fait chavirer son coeur, celle qui l'accepte tel qu'il est suite à son AVC, celle qui supporte ses accès de violence. Qu'est-elle devenue après l'effondrement de la Villa des Roses ? Il a beau cherché, la jeune femme a disparu… le commissaire classe l'affaire. Cause accidentelle. Alors Frank mène l'enquête, frappe aux portes, fouille dans les profondeurs… Quitte à s'y brûler les ailes…
L'écriture tout à fait singulière – à la fois créative et percutante – de l'auteure est impressionnante. de courts chapitres, des phrases parfois hachées, des mots soigneusement choisis, des proverbes et expressions en néerlandais qui s'invitent dans le texte, dépeignent l'atmosphère pesante, oppressante des lieux. À l'image même de l'histoire qui se déroule sous nos yeux. Comme si l'effondrement de la villa qui inaugure le roman balayait du même coup les codes d'écriture. Extrêmement bien menée, l'intrigue – noire, très noire – nous emmène au fin fond de la Flandre. Littéralement. Humour et poésie, de façon inattendue, font aussi partie du voyage.
Monde aérien et monde souterrain se répondent. Comme deux personnages indissociables. Au-dessus du sol, des êtres – vivants ou presque – évoluent à côté de leurs chaussures. Tchip et ses étranges « colocataires » semblent bricoler leur vie à longueur de journée. La femme d'Orlandini – celui qui a eu la brillante idée de stocker des déchets toxiques dans les carrières de calcaire – tient un journal à faire frissonner le plus aguerri des lecteurs, en révélant les obsessions, les déviances de cette femme à la dérive, abandonnée de surcroît par son mari. Celui-ci dont on pourrait se dire qu'il s'inscrit pleinement dans le monde économique – il n'a donc pas de souci à se faire – ressemble plus à un automate, produit d'un système qui le dépasse complètement, qu'à un homme accompli. Des personnages déstructurés, des déchets humains. Mis sur la touche. Par qui ? Pourquoi ? Qui est le plus à plaindre dans cette affaire-là ? Les informations sont livrées au compte-gouttes et pourtant le rythme du roman est trépidant. Au-dessous, ça grouille d'une vie microscopique. le sous-sol, témoin historique de premier ordre, voudrait riposter, hurler pour se débarrasser de toutes les saletés, passées et présentes. L'ordure finit par remonter, toujours, sous une forme ou une autre.

"LÀ-DESSOUS, dans l'obscurité, l'ordure de métal et d'électrodes s'accumule. Inutile matière, entassée pour faire plus petit, prendre moins de place, être oubliée. Entourée du poids de tout ce qui se pose et pèse et tombe, entourée de terre, dans l'envers du sol, de l'autre côté de la lumière. L'ordure se liquéfie, laisse couler des humeurs noires. […] On a oublié que c'est l'homme qui a creusé, creusé par centaines de kilomètres, galeries et labyrinthes. Des années et des siècles sans personne."
Nous pénétrons, à travers ce texte, au coeur de la psyché humaine, avec ses galeries, ses creux et ses pleins, ses doutes et ses espoirs. Une mise au jour des couches géologiques du cerveau. Calcaire est un roman policier, un roman noir, sans concession aucune, mais aussi et surtout une vue de l'intérieur, peu reluisante il faut le dire, de notre monde actuel. Fort heureusement, il y a la vie, il y a l'amour…
Un coup de coeur !
Lien : http://lecalepindunelectrice..
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Quatrième roman pour ma compatriote Caroline de Mulder.

Un roman noir, très noir je vous préviens de suite. Direction : le nord de la Belgique, Riemst dans le Limbourg pas très loin de Maastricht.

C'est la région natale du Lieutenant Frank Doornen, 34 ans, il se remet d'un AVC survenu dix-huit mois plus tôt. Suite à sa maladie, il est souvent impulsif, victime d'accès de violence, d'absences aussi.

Il est à la recherche de Lies dont il est tombé amoureux. Lies c'était aussi Mona lorqu'elle bossait comme prostituée au club Kiss. Lies était aussi une ancienne maîtresse d'Orlandini, un industriel pas très net. C'est le roi du déchet et de leur recyclage.

Lies logeait à la Villa des Roses appartenant à son ex amant, celle qui s'est effondrée assez étrangement. Il n'en reste rien mais Frank repère un drôle de signe rouge, une sorte de S, un Wolfsangel, emblême d'un parti nationaliste flamand. Il veut en savoir plus.

C'est de plus en plus étrange car ce n'est pas la seule propriété d'Orlandini à avoir explosé !

Aidé de Tchip, un as de la récup et de l'informatique, Frank va mener son enquête dans les sous-sols limbourgeois. Il y a en effet un véritable réseau de galeries souterraines, des galeries calcaires s'étendant sur des centaines de kilomètres. Que cachent-elles ? Elles ont servi de cachettes durant la guerre. Ce sous-sol calcaire sera un personnage à part entière du roman, ce sera un élément essentiel du récit.

J'ai beaucoup apprécié les petits proverbes en néerelandais, la dualité de la langue.

Des personnages atypiques, très noirs, particuliers. Un univers spécial mais je me suis attachée au personnage de Frank Doornen qui veut à tout prix sauver Lies qui le sauvera peut-être à son tour ?

Des personnages torturés, cabossés, comme les galeries glauques dans lesquelles nous emmènent Caroline de Mulder avec une plume âpre, dure, puissante qui n'est pas dénuée de poésie. La construction est maîtrisée, de courts chapitres continus, simplement numérotés nous entraînent au plus noir, au plus profond de l'âme humaine. Un sentiment d'angoisse grandit lors de la lecture qui sonne encore plus à voix haute. Une découverte très intéressante que je vous conseille vivement.

Mais que cache Orlandini et ses proches ? A vous de le lire pour le savoir.

Ma note : 8.5/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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La Villa de Roses, appartenant à Orlandini, un homme d'affaires utilisant les carrières avoisinantes pour stocker des déchets toxiques, s'effondre. On en fait peu de cas, elle est inhabitée. Mais Frank Doornen, policier cabossé, défiguré par un récent AVC erre devant les décombres: il sait que Lies, la jeune femme qu'il aime, y transitait, il devait venir la chercher, la tirer des pattes de l'entrepreneur. Pas de corps, pas d'affaire, Franck est seul dans ce coin hostile pour trouver une trace, comprendre ce qui est arrivé. Et trouver la signification d'un signe d'extrême-droite tagué sur les lieux...
Un roman âpre et sec, les descriptions sont superbement rendues, on patauge dans la gadoue, tout est sombre, froid, tranchant, minéral, les descriptions sont pourtant envoûtantes tant l'écriture est belle et originale.
Les dialogues sont eux habités par la gouaille de Tchip, une sorte de ferrailleur qui émaille sa logorrhée d'expressions flamandes hautes en couleur, qui observe tout ce qui se passe dans les environs, et qui est le fil conducteur de la quête du flic. Les extraits du  journal intime de la femme d'Orlandini donnent un autre angle d'approche, et sans hémoglobine ou action d'éclat, on est totalement absorbé par ce polar noir et vénéneux!
Une auteure belge dont j'avais déjà dévoré "Manger Bambi"!
Lien : https://instagram.com/danygi..
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