AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,19

sur 59 notes
5
8 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
1918, quelques mois avant l'armistice. La grippe espagnole balaie toute la planète notamment les Etats-Unis. Les ravages sont terribles au point qu'une petite ville industrielle, Commonwealth, au coeur d'une forêt reculée au Nord de Washington, vote une quarantaine absolue pour tenter de se protéger de la contamination : personne ne peut en sortir, personne ne peut y entrer. Des tours de garde sont organisés par des volontaires pour veiller au respect du confinement.

La très réussie scène inaugurale introduit l'élément perturbateur : un étranger vêtu d'un uniforme sale de soldat s'approche et demande asile. Philip, seize ans, et Graham, vingt-cinq ans, son ami marié et jeune père de famille, sont de garde ce jour-là. Une décision est prise, lourde de conséquences.

Evidemment, le contexte du récit ( épidémie, guerre, confinement, privation de liberté ) résonne avec le monde actuel. Pourtant, il s'agit là du premier roman de Thomas Mullen, publié aux Etats-Unis en 2006, bien loin d'un quelconque opportunisme littéraire. En fait thème de la ville pestiférée, avec ses accents camusiens, permet à l'auteur de conduire une réflexion quasi existentialiste sur les choix d'une vie lorsque celle-ci est confronté à l'absurde et au chaos, ici représenté par un fléau.

Le récit est lent. Il peut même sembler répétitif parfois, mais c'est ainsi que s'installe une atmosphère étrange, flottante, pleine d'une menace sourde. Thomas Mullen fait avancer très subtilement son intrigue sur des détails qui passent quasi inaperçus avant de rebondir et prendre sens plus loin. Il décortique avec une acuité saisissante comment tout se désagrège.

D'abord la communauté de Commonwealth, ville vertueuse qui s'était érigée sur des idéaux quasi socialistes d'égalitarisme autour de la scierie où les ouvriers sont bien traités, bien payés, écoutés. Comment continuer à appliquer ses valeurs progressistes lorsque les temps sont aussi durs et dangereux ? le contrepoint comminatoire du massacre d'Everett ( terrible répression policière d'une manifestation organisée par des membres du syndicat Industrial Workers of the World le 5 novembre 1916 ), vécu par un des personnages et raconté en analepse, rappelle la fragilité des idéaux les plus nobles.

« La quarantaine conçue pour empêcher la grippe de pénétrer en ville n'avait eu pour résultat que de la couper de ses idéaux premiers. C'était une ville en pleine éclipse et il serait obligé de naviguer par ses propres moyens au milieu des ténèbres. »

La fragilité collective du consensus politique est ainsi parfaitement analysé, tout comme celle des personnages. le huis clos imposé par le confinement modifie les rapports humains à mesure que la peur, la suspicion, la paranoïa et l'aliénation entraînent les personnages dans un maelstrom d'émotions et de sentiments qui bouleversent leur être en profondeur.

Le lecteur est happé par leurs interrogations et leurs dilemmes dans toute leur complexité, sans aucun manichéisme. Chacun des personnages pensent agir selon des principes de rationalité, de moralité et de bonté, mais de bonnes intentions peuvent engendrer des actes néfastes. Ce qui est remarquable ici c'est ce sont les drames personnels de chacun qui façonnent l'intrigue plutôt que l'inverse. La force motrice du roman ce sont les choix des hommes mis à nu par la situation terrible qu'ils vivent. Parmi les nombreuses voix du roman, celle des adolescents, Philip et Elsie, m'a particulièrement touchée.

« Le sentiment de solitude s'était accru chaque fois qu'il avait vu son ami se comporter comme s'il ne le reconnaissait pas comme un proche ; il ne le saluait pas comme quelqu'un qui avait partagé les mêmes terreurs, ne voulait pas accepter le fait qu'ils étaient, qu'ils le veuillent ou non, liés par ces événements, surnageant dans ce tourbillon d'émotions déroutantes ; ou peut-être ne l'étaient-ils pas, peut-être le coeur et l'esprit de Graham seraient-ils à jamais incompréhensibles pour Philip ; peut-être que cette quarantaine les avait-elle séparés à jamais, les emportant sur des chemins différents qui ne se rencontreraient plus. »

Un récit à la fois intime et épique, violent et déchirant qui pose la question de l'intégrité et de la légitimité de nos choix, individuels ou collectifs, avec beaucoup d'intelligence.
Commenter  J’apprécie          12216
1918, État de Washington. Au coeur des bois de résineux se tient la petite ville industrielle de Commonwealth. Une ville bien particulière, ne figurant sur aucune carte, n'ayant ni maire, ni receveur des postes, ni shérif, ni hôpital, ni téléphone, ni église. Fondée par Charles Worthy, elle tire sa richesse de la scierie et des nombreux ouvriers qui ont tous choisi d'y habiter. Si ces derniers souhaitent acheter des marchandises que le seul magasin d'alimentation ne possède pas ou assister à des projections cinématographiques, ils doivent se rendre à Timber Falls, à 25 kms au sud-ouest. Mais, aujourd'hui, aucun des habitants de la ville n'est autorisé à sortir et personne ne peut entrer dans Commonwealth, la ville étant en quarantaine. En effet, une vilaine grippe s'abat violemment sur la pays. Encore épargnée par ce virus, des tours de garde sont confiés aux habitants afin de se protéger. Ce jour-là, Philipp Worthy, 16 ans, le fils adoptif de Charles et Rebecca, et Graham, son ami, sont en poste sur l'unique route menant à la ville. Leur garde se passe bien jusqu'à ce qu'un soldat s'approche d'eux et leur demande l'hospitalité. Devant son obstination, les deux amis vont devoir prendre une décision qui va les ébranler...

Bien que Commonwealth soit une ville imaginée par Thomas Mullen, ce dernier souligne, dans ses notes, que plusieurs localités de l'ouest des États-Unis n'ont pas été infectées grâce au blocage de tous leurs accès. Certaines sont d'ailleurs ressorties indemnes de l'épidémie de grippe espagnole en s'isolant. Une grippe qui tua entre 500 000 et 675 000 personnes. À partir de cela, l'auteur imagine que deux gardes sont soumis à un affreux dilemme : laisser entrer ou non un homme affamé et fatigué, en quête d'un refuge. Leur décision aura, évidemment, un impact sur la suite des événements, fragilisera la petite ville de Commonwealth, déjà en proie aux doutes quant à cette quarantaine pourtant approuvée à l'unanimité, et c'est dans une ambiance propice à la méfiance, à la paranoïa, à la peur, à l'appréhension que nous plonge l'auteur. Sur 550 pages, s'il dépeint, avec force et sensibilité, la vie au sein de la localité, il ne manque pas de s'attacher à quelques personnages, notamment Charles et Philipp Worthy, Graham, prêt à tout pour protéger sa famille, quelques ouvriers de la scierie ou encore Elsie, dont Philipp est amoureux. Des personnages qui nous font part de leurs doutes, de leurs questionnements, de leurs convictions, de leurs émotions d'autant que cet équilibre va être bousculé et va, peu à peu, basculer. Sur fond historique passionnant et porté par une plume riche, ce roman, psychologiquement complexe et haletant, se révèle aussi vertigineux qu'intelligent...
Commenter  J’apprécie          560
Alors que la Première Guerre Mondiale fait rage et que l'épidémie de grippe espagnole commence à se propager, il existe une petite ville récente nommée Commonwealth, et fondée par Charles, dans laquelle les habitants semblent isolés de tout. Et pour cause, Charles a décidé d'instaurer une quarantaine, empêchant ainsi quiconque de pénétrer dans cette localité, mais empêchant également ses habitants de quitter la ville pour qupi que ce soit. Son fils adoptif philip se porte alors volontaire pour monter la garde avec l'un de ses amis, Graham. Lorsque un soldat affamé et réclamant le gîte va se présenter, les deux jeunes hommes vont se retrouver confrontés à un véritable dilemme.

Quel roman époustouflant. Si au départ, je n'ai pas su dans quelle direction l'auteur voulait m'emmener, je me suis finalement laissée porter par une intrigue puissante et très subtile, dans laquelle tout passe par la psychologie aboutie des personnages.

En effet, ici, ne vous attendez pas à de l'action, sinon vous risqueriez de vous retrouver déçus. Ce roman prend le temps de s'installer et si au début de ma lecture, j'ai pu ressentir quelques petites longueurs, je me suis aperçue qu'elles étaient nécessaires afin de faire croître ce climat de tension présent à chaque page du roman.

L'auteur va proposer en quelque sorte un huis clos très particulier, et montrer comment les habitants vont perdre pied peu à peu, de par les épreuves auxquelles ils sont soumis. J'ai craint à chaque page des débordements de cette population éprouvée par les événements.

Ce récit est puissant, et une fois commencé, il m'a été très difficile à lâcher. L'auteur réussit un habile mélange entre suspense et contexte historique. Je suis bluffée par la qualité de son intrigue, et j'ai ressenti un attachement très grand pour certains personnages, notamment Philip et Elsie.

La plume de l'auteur m'a conquise. Avec un style très fluide et puissant, il arrive à décortiquer les émotions de chacun de ses personnages, et à les faire ressentir au lecteur. le roman est long, mais je ne me suis jamais ennuyée, bien au contraire.

Un roman puissant, dans lequel l'auteur fait passer toutes les émotions au travers de personnages remarquablement dépeints, le tout dans un contexte historique très bien décrit. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          300

« Il se demanda s'il existait un point de non-retour, une ligne tracée dans la terre, un fardeau de douleur et de souffrance au-delà duquel on ne pouvait jamais aller. »

Est-ce que La dernière ville sur terre saura trouver sa liberté, malgré le point de non-retour, malgré la douleur, malgré la limite?
Peut-on échapper à une épidémie? Peut-on échapper à la guerre? Peut-on réellement échapper aux fantômes? Jusqu'où peut-on aller? Tel sera le noeud de questions qui vont venir tour à tour prendre le souffle, enlever les convictions, terrasser les illusions quand l'inconnu.e s'invite sur les lieux…Bienvenue à Commonwealth. Ou pas.
Parce que personne n'est à l'abri même confiné, parce que toute personne est confrontée à l'autre, parce que la conscience viendra toujours tourmenter les hommes, il est important de reprendre les tenants et les aboutissants des décisions prises, pour ne pas à avoir à réitérer les mêmes erreurs que par le passé…La vie a tôt fait de nous rappeler nos finitudes, nos vulnérabilités, nos pires travers, peut-être qu'en allant à Commonwealth, voir ceux qui y vivent, travaillent, aiment, gèrent, protègent, vous soyez aussi pris, d'une gêne respiratoire, d'une peine de coeur, d'un sentiment malaisant tenace…Et pourtant, ce n'est « que le passé », un siècle nous sépare: 1918, la première guerre mondiale, l'épidémie de grippe espagnole mais les mots sont encore et toujours, similaires, à mon grand dam: quarantaine, violence, pénurie…Superposition étrange, écho réminiscent? Coincidence, hasard? Je ne crois pas, ça sonne trop juste, trop fort, trop intensément pour que l'on reste insensible à cette histoire, à ces familles, à ces drames. C'est trop récent pour ne pas y voir les miroirs du temps, qui nous mettent face à nous-mêmes…C'est tellement immersif, que l'on songe à nos propres manquements, à nos amours, à nos pertes incommensurables…Et pourtant, je crois que cette lecture est bienvenue. Une bienvenue pour réfléchir à l'Histoire, aux petits et grands événements qui changent des vies, irrémédiablement…Alors certes, il y a cette menace qui rôde, cette menace de fin, cette menace de mort, puisque c'est La dernière ville sur terre, mais c'est tout de même une bienvenue parce qu'il y a toujours l'opportunité de rencontrer des personnes attachantes, des valeurs fondamentales, des paysages sylvestres, des objections fuyantes et des situations démentielles propres à ce type d'épidémie meurtrière planétaire…Et qu'il est toujours intéressant de se confronter à ces dynamiques qui nous touchent de près, simplement parce que ça nous rappelle notre humanité et ce qu'on en fait, en période de crise…

« L'homme possède rien qui puisse pas lui être retiré. »

Qu'est-ce qu'on possède et qu'est-ce qu'on perd? Et comme je n'échappe à rien, je préfère laisser…Je laisse bien peu ce matin, parce que je me suis détachée du combat, des armes, et des masques…Je laisse bien peu, ce matin, parce que j'ai peur que la vie me retire les choses qui me qualifie, les gens que j'aime, une respiration déjà hachurée, un paysage enneigé que je n'aurai peut-être plus l'occasion de voir au vu de l'état du monde et de l'effort de guerre…Je laisse bien peu ce matin, que l'avant-poste d'une ville en plein désarroi, et peut-être l'espoir que d'autres décisions se prennent avec plus d'intelligence et de recul effectif, que la voix de Rebecca soit moins murmure, que les hommes cèdent moins à l'obscurité, qu'on apprenne à mieux vivre ensemble…Je laisse ce matin, c'est vrai, qu'un peu de dépouillement et quelque chose de grand à construire sur cela…Je laisse un peu de la conviction inébranlable que nous pouvons y arriver…Et le Coeur enrôlé à cette idée, je préfère aller jusqu'à laisser échapper vers vous ce sentiment d'urgence qu'il vous faut découvrir La dernière ville sur terre! Juste parce que rétropédaler peut déterminer la fenêtre de tir de nos futurs chemins…Je laisse quelques mots ce matin, tellement peu, peut-être, mais rien que de moins que la vérité: c'est une lecture qui va marquer les esprits et réveiller quelques fantômes!
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          190
Les coups de coeur 2023 des bibliothécaires, les chouchous du comité de lecture polar
A la suite d'une épidémie de grippe espagnole, les habitants de Commonwealth sont mis en quarantaine. Un jour, alors qu'il est en poste sur l'unique route menant à la ville, Philip Worthy, le fils adoptif du fondateur de la bourgade, est confronté à un soldat affamé qui demande l'asile.
Une communauté de bûcherons dans une région frappée par la grippe espagnole à la toute fin de la guerre de 14-18 et la gestion compliquée de la pandémie… La psychologie des personnages est très finement écrite, les conditions sociales de l'époque et la dureté de la vie d'une scierie sont évoquées au fil du récit. On s'attache aux différents personnages et on s'émeut de leurs cas de conscience et de leurs prises de positions. Les éléments historiques et sociaux sont présents, fidèles sans pour autant créer de distance. Un excellent roman policier historique !
Par Véra, bibliothèque Valeyre
Commenter  J’apprécie          180
Un roman génial à tout point de vue.

D'abord l'idée de raconter une fiction historique sur la terrible grippe espagnole dans un petit patelin des Etats-Unis. Thomas Mullen s'est inspiré plus de son imagination que d'une documentation existante, très pauvre sur cette pandémie. le résultat est époustouflant, la ressemblance est troublante avec la pandémie Covid-19 qui surviendra une décennie après la sortie de son roman.

La petite ville de Commonwealth est menacée par la grippe espagnole. La quarantaine est décrétée, les accès sont interdits, des volontaires armés y veillent. Ces derniers n'hésitent pas à abattre un jeune soldat qui refuse d'obtempérer. Ce qui était jusque-là un havre de paix va devenir le théâtre d'une série d'événements désastreux.

Ce roman n'est pas qu'une histoire de grippe. On est en 1918, les États-Unis vivent une période trouble de leur histoire. le gouvernement traque les citoyens opposés à l'engagement de leur pays dans la 1ere guerre mondiale, les riches répriment sauvagement les revendications ouvrières et les activités syndicales.

Un roman rare où on apprend énormément sur cette époque.
Commenter  J’apprécie          71
Magistral ! Encore du très grand Thomas Mullen ! Avec lui, pas de rebondissements à outrance, d'actions sans arrêt mais une atmosphère qui s'installe durablement et des personnages dont la psychologie est finement étudiée.
On est en 1918, Commonwealth est une ville où il fait bon vivre. Elle a été conçue par Charles, il a installé la scierie où les ouvriers sont rémunérés et reconnus à leur juste valeur. Chaque salarié peut avoir un logement et construire une famille. Mais voilà qu'en plus de la guerre, la grippe espagnole est annoncée et tout le monde sait qu'elle fait de terribles ravages. La première bourgade est à vingt-cinq kilomètres, alors se confiner le temps de laisser passer le virus semble une solution plutôt pas mal. D'autant plus qu'à Commonwealth, rien ne manque : école, épicerie, médecin et hommes courageux, tout est là !
Voulant le soutien de la majorité, une réunion est mise en place et chacun peut donner son avis. Finalement, c'est oui, personne ne devra rentrer, ni sortir pendant quelque temps, histoire que la pandémie ne les touche pas. Des tours de garde sont organisés et Philip, un jeune homme de seize ans veut aider. Il est associé aux volontaires, notamment à Graham son ami plus âgé. La quarantaine ne devrait durer qu'un mois, tout au plus deux. Ils ont de quoi manger et rattraperont le travail plus tard.
Vu comme ça, cela paraît simple, un mauvais moment à passer, et peut-être pas si mauvais qu'on l'imagine puisqu'on restera entre personnes de connaissance. Et c'est là que l'auteur réussit un récit captivant. Il démontre combien ce presque huis clos modifie les rapports humains. Au début, tout est facile et puis une réflexion, une remarque et on peut se méfier du voisin, des décisions prises en remettant en cause leur légitimité. le déclencheur ? Un homme qui arrive de la plaine, de l'extérieur et qui demande de l'aide, gîte et couvert…. Que faire ? le chasser, l'accueillir en le tenant à l'écart ? Les ressentis ne sont pas les mêmes et il est pourtant nécessaire d'agir dans un sens ou un autre. Et une fois le choix fait, ne pas se laisser envahir par les questions, les regrets… Et tout cela peut être lourd de conséquences ….
Avec beaucoup de finesse, l'auteur décrypte les liens de cette communauté, leur évolution au fil des jours, des semaines.
« Tant de choses avaient changé depuis la quarantaine. Au coin des rues, les gens étaient peu loquaces, sur le pas des portes, les conversations vite interrompues, de brefs signes de tête remplaçaient les poignées de main. »
Les habitants n'osent plus sortir, la peur se diffuse même si personne n'est malade. La moindre toux, le plus petit reniflement…. Tiens ça ne vous fait penser à rien ? Bien sûr, on peut faire un parallèle avec le COVID. Lui aussi a modifié les relations entre les personnes. Mais attention, la parution de cet ouvrage en langue originale date de 2006 !
Dans ce roman, une réelle réflexion sur la guerre, les peurs humaines qui transforment les hommes, est menée. le contexte historique est intéressant. Avec son écriture profonde, porteuse de sens, Thomas Mullen aborde différents thèmes avec brio. Une fois commencé, on n'a qu'un souhait : tourner les pages et suivre les protagonistes, attachants pour la plupart. On les comprend dans leur complexité, leurs interrogations, leur faiblesse, leur force…. Philip, Elsie et quelques autres sont charmants et j'ai eu du plaisir à les découvrir et à passer du temps avec eux.
J'ai été captivée par ce livre du début et à la fin !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
Commenter  J’apprécie          70
Tu aimes les romans noirs ?
Tu aimes les histoires qui prennent places dans les recoins perdus d'une forêt ?
Tu aimes les bûcherons et leur franc parlé ?
Tu aimes les fictions comportant une part d'Histoire, les relations d'amitié compliquées, les histoires d'amour naissantes, le danger de la guerre et/ou de la maladie, les rebondissements en chaîne ?

Plonger dans ce roman que l'on a du mal à lâcher te conviendra pleinement.

J'ai passé un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          60
Thomas Mullen a révolutionné le code du polar en plein ségrégation avec Darktown. La dernière ville sur terre, écrit en 2006, semble avoir été écrit en 2021. La raison? Ce rapport direct avec une pandémie & la volonté d'une ville de s'isoler du reste du monde. La grippe espagnole sévit dans le Nord Ouest de l'Amérique. Se rajoute la guerre qui fait rage. La population est à bout, il suffirait d'une étincelle pour tout exploser.
L'auteur a du talent pour décortiquer des situations & pour dépeindre une nation divisée. Les personnages souffrent peut-être d'un classicisme & de cases pré-remplies. Mais La dernière ville sur terre peint une ambiance. Des longueurs se font sentir en cours de lecture avec des flash-backs dispensables, le récit aurait mérité d'être plus condensé pour maintenir le suspense tout du long. le charme des dialogues, les images qui viennent naturellement à la lecture de ce polar font de Thomas Mullen un grand auteur.
Commenter  J’apprécie          60
Nous sommes en 1918. La guerre, loin là-bas, en France, emporte avec elle les hommes et fils de la région. Mais cette guerre est bientôt finie. Personne ne le sait encore tant les nouvelles du front peinent à venir. Et puis, même s'ils le savaient, les habitants de Commonwealth ont une autre guerre à gagner. Invisible cet fois, l'ennemi est là, tout autour, presque invincible. 1918, c'est aussi l'arrivée partout dans le pays de la grippe espagnole. Nous sommes a Commonwealth, ville industrielle au milieu des forêts environnantes. Charles Worthy y a fondé sa scierie loin de toutes les exploitations existantes. Charles est devenu le maître à penser de la communauté sans pour autant imposer ses opinions. Ainsi lorsque la grippe menace de franchir les portes de la ville, les habitants votent. La majorité valida la quarantaine en apposant un avertissement à l'entrée de la ville. Des habitants armés monteront la garde pour empêcher quiconque, ami ou ennemi, malade ou en bonne santé, de franchir les portes de la ville. Philip, le fils adoptif de Charles se porte volontaire pour monter la garde. Il fait équipe avec Graham son ami. La situation va vite se tendre lorsqu'un soldat s'approche de la ville. Philip et Graham font leur devoir pour protéger la ville. Bien ou mal, ils l'ont fait. L'avenir de la ville va vraiment basculer lorsqu'un deuxième soldat se présente. Philip est seul pour gérer la situation. Que doit-il faire ? A son âge, qu'aurions nous fait dans la même situation ? Sa décision aura de lourdes conséquences, et pas seulement celle qu'on croit. La grippe franchit les portes de la ville et tous les regards convergent vers la même source. Mais la vérité est-elle toujours aussi évidente ? Quel avenir pour Philip, pour Graham, pour Charles, pour leurs familles et l'ensemble des habitants de Commonwealth ? Une lecture à dévorer très très vite. Dans une atmosphère que l'on connaît désormais pour l'avoir vécue récemment, on découvre la vie dans cette communauté, les avis de chacun, les peurs, les prises de décisions, bonnes ou mauvaises, les angoisses... Tout est là, suspense, histoire prenante, personnages bien décrits, peur suggérée ou réelle. Parfait. Bienvenue a Commonwealth. Venez vivre auprès de Philip, Graham, Charles, Rebecca, Elsie, Doc Banes et tous les autres, vous n'allez pas le regretter😊.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (239) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}