Surprise, je bondis du siège et me précipitai à l’endroit exact où il se tenait quelques instants plus tôt. Plus aucune trace. Il s’était volatilisé et personne n’avait rien vu. Personne sauf moi.
Tout à coup, le pendentif vibra contre ma peau et la lumière se fit dans mon esprit. C’était l’homme que j’avais croisé lors du deuxième voyage, l’homme qui m’observait dans la rue bondée.
Et il en était un lui aussi.
Un voyageur …
« Sur la page, devant mes yeux ébahis, les mots s’animèrent. Les uns à la suite des autres telle une armée de soldats marchant au pas, ils se déplacèrent, doucement d’abord puis
de plus en plus vite, jusqu’à former un tourbillon de mots qui m’aspira. Prise dans cette folie et incapable de m’en échapper, j’étais malmenée, ballottée comme si je me trouvais dans le tambour d’une machine
à laver en plein essorage. Impossible de me raccrocher à quelque chose pour me stabiliser, je ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre que ce cauchemar cesse.
Un jour, en littérature, j'ai lu qu'un écrivain est un démiurge, c'est-à-dire un créateur. Je n'imaginais pas à quel point cette phrase était vraie...