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Critique de SebastienFritsch


Née en Roumanie, au sein de la communauté germanophone, et émigrée en Allemagne, Hertha Müller a reçu le Nobel de Littérature en 2009.
Je pense alors à Patrick Modiano, Toni Morisson, Mario Vargas Llosa, Doris Lessing, ou Camus, Hemingway, Steinbeck... et je me dis que je n'ai jamais été déçu par les Prix Nobel dont j'ai lu des oeuvres. Hertha Müller est parvenue à briser cet a priori positif.
L'Homme est un grand faisan sur terre est, comme son titre l'indique sans ambiguïté, un roman rural à tendance poétique et totalement incompréhensible.
En réalité on comprend bien qu'il s'agit de l'histoire d'un village roumain, du temps de Ceaucescu que les germanophones veulent quitter ; ce qui les contraint à soudoyer les autorités qui fournissent les documents nécessaires, en l'occurrence le curé et le policier. Et pour soudoyer, il faut donner des stocks d'objets ou de produits alimentaires, ou encore sacrifier sa femme ou sa fille aux deux notables précités, aussi lubriques l'un que l'autre.
Je ne doute pas que ça s'est passé et ça se passe encore comme ça en de multiples endroits de notre planète, mais cette ignoble utilisation du corps des femmes comme monnaie d'échange ne gagne rien à être présentée dans les tentatives poético-surréalisto-oniriques dont Hertha Müller les enrobe.
J'en reviens donc au titre, pas plus compréhensible quand il est déclamé par un vieux veilleur de nuit un peu timbré, et dont le style se retrouve dans les cochons volants de la voisine ou le cerisier qui mange ses propres fruits à la nuit tombée.
Je n'ai rien contre un peu de loufoquerie (Vian, Dac, Desproges, Fabcaro ou Groucho Marx ont leur place dans ma bibliothèque), mais dans ce livre, ce n'est ni drôle, ni beau sur le plan du langage. Ça dessert plutôt le thème central et ça noie les 2 ou 3 pages, poignantes, où les femmes victimes se remémorent les moments où des hommes de pouvoir les ont violées pour des papiers ou de la nourriture.
Deux pages qui auraient mérité d'être imprimées à part. Ou alors je n'ai vraiment rien compris.
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