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Weirdworld tome 1 sur 1
EAN : 9781302900434
136 pages
MARVEL - US (09/08/2016)
3.75/5   2 notes
Résumé :
From the pages of SECRET WARS, now in the ALL-NEW MARVEL U! Imagine being trapped in a world of sword and sorcery. With no sword and sorcery experience to speak of. This is the story of BECCA, a girl stuck in WEIRDWORLD, with only one mission: get home alive! Marvel's own twisted fantasy realm comes alive before your eyes! Barbarians! Wizards! And tricked out sports cars!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
D'une certaine manière, ce tome fait suite à Weirdworld: Warzones, la minisérie parue pendant Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il n'est pas indispensable d'avoir lu ce tome pour comprendre l'intrigue, le personnage principal n'étant pas le même ; par contre sa lecture apporte une meilleure compréhension quant aux agissements de Morgan le Fay. Il comprend les 6 épisodes de la série, initialement parus en 2016, écrits par Al Ewing, dessinés, encrés et mis en couleurs par Mike del Mundo, avec l'aide Marko d'Alfonso pour les couleurs. Ces épisodes forment une histoire complète.

Becca Rodriguez voyageait à bord d'un avion de ligne à destination de Guadalajara au Mexique, pour y apporter les cendres de sa mère, décédée récemment. En cours de vol, l'avion s'est écrasé dans un pays inconnu. Elle en est la seule rescapée, et se retrouve face à des monstres cauchemardesques, avec fort heureusement une énorme guerrière qui vient s'interposer pour trucider le sorcier responsable de cette attaque. Elle s'appelle Goleta la Tueuse de Sorcier (Wizardslayer) et elle vient d'occire Ogeode… enfin presque. Il reprend du poil de la bête rapidement, mais dans une forme physique fortement diminuée qui le rend quasi inoffensif. Mais c'est pas tout ça, Becca Rodriguez aimerait bien rentrer chez elle, à condition qu'elle puisse survivre à ce pays étrange et létal.

Pour assurer sa survie, Becca Rodriguez manipule la grande guerrière Goeta, afin que celle-ci daigne l'accepter comme écuyère. Une fois ce point acquis, elle arrive à la convaincre de laisser Ogeode s'exprimer (sans l'occire une deuxième fois) car celui-ci prétend pouvoir aider Becca à regagner la Terre 616. En plus, il promet de guider Goleta jusqu'à la vallée des Hommes Déchaînés, c'est-à-dire la vallée des sorciers qu'elle pourra alors occire à sa guise. Tout irait comme sur des roulettes, si Weirdworld n'était pas sur le point de devenir encore plus bizarre, du fait d'une guerre imminente impliquant des créatures du marais (Man-Thing), des hommes de lave, la Reine des Marais (Jennifer Kale) et Morgan le Fay (rescapée de la série précédente). En plus, il y a cette question de Graine Wuxian qui a échoué entre les mains de Becca Rodriguez.

Dans le tome précédent, Jason Aaron avait accepté de concocter un scénario pour répondre à une commande : rattacher le monde de Weirdworld (initialement apparu dans Weirdworld: Warriors of the Shadow Realm) à la Terre 616, à l'occasion du grand remue-ménage des Secret Wars. Il avait construit son récit autour du voyage d'Arkon, en rapatriant également d'autres personnages obscurs ayant bénéficié de courtes séries publiées par Marvel dans les années 1970 (Skull the Slayer) ou 1980 (Crystar). À l'occasion de l'après Secret Wars, le scénariste Al Ewing se voit confier l'écriture de plusieurs séries, certains proéminentes dans l'univers partagé Marvel (Ultimates: Omniversal Vol. 1: Start With the Impossible et New Avengers: A.I.M. Vol. 1: Everything is New), d'autres plus secondaires comme Contest of Champions Vol. 1: Battleworld ou Weirdworld. Par contre, les responsables éditoriaux confient la mise en images de la série à Mike del Mundo qui avait déjà illustré la minisérie précédente.

Mike del Mundo adresse d'ailleurs un clin d'oeil aux lecteurs de la série précédente, en reprenant la même composition pour la couverture, mais cette fois-ci avec une main féminine tenant un éclair, plutôt qu'une main masculine tenant une épée. le lecteur retrouve avec grand plaisir cet artiste complet (dessins + couleurs, à l'infographie), avec une forte personnalité graphique. Toutes les pages donnent ainsi l'impression d'avoir été réalisées en peinture directe, avec un mélange d'aérographe et de peinture acrylique. Cela donne des planches à l'apparence très sophistiquées, pleines de textures et de couleurs attirantes. du fait de cette technique, l'artiste peut s'affranchir de détourer les contours avec des traits encrés, en affectant des teintes spécifiques à chaque surface, ce qui renforce encore l'aspect peinture directe. Il utilise les couleurs pour faire ressortir les frontières entre chaque forme, pour sculpter leur volume, et pour rendre compte de l'ambiance lumineuse. Ce mode de travail fait immédiatement ressortir ces pages au-dessus de la production mensuelle des comics.

L'habillage des formes par des couleurs permet d'assurer une unité à chaque scène, simplement par le biais d'un camaïeu déclinant une couleur principale tout au long de la scène. L'artiste peut alors varier le degré de consistance des décors, sans craindre de donner une impression de vide grâce à ces camaïeux qui assurent la présence d'une texture dans chaque case, et qui peuvent représenter un environnement avec plus ou moins de détail. Al Ewing raconte une histoire en bonne et due forme avec des personnages dégageant un bon degré d'empathie, dans un environnement sans cesse changeant, propice à l'intégration de nombreuses surprises. C'est donc également un terrain de jeu qui offre beaucoup de liberté pour un dessinateur qui souhaite en profiter. Effectivement d'entrée de jeu, les dessins sont délicieux.

Mike del Mundo fait le nécessaire pour que le récit soit appréciable au premier degré. Les monstres ont une apparence redoutable, avec des formes bestiales, inventifs quand il s'agit de monstres créés pour l'occasion, reconnaissables quand ils sont liés avec des créatures bien établies dans l'univers Marvel, comme par exemple Man-Thing (voir Man-Thing by Steve Gerber: The Complete Collection Vol. 1), ou les hommes de lave ennemis de Crystar. Morgan le Fay est magnifique, altière et terrifiante en vilaine sorcière. Ogeode dispose d'un corps totalement convainquant, un chat avec des ailes et des cornes de démon. Pour sa courte apparition, Skull the Slayer (Jim Scully) présente un corps doté d'une impressionnante musculature, évoquant celle de Conan, avec un regard farouche, et un maniement de hache qui maintient ennemis comme amis, prudemment hors de portée de ses moulinets.

Mike del Mundo profite également de la liberté de ton de la série pour introduire quelques exagérations comiques, en phase avec la personnalité du protagoniste, ou avec la nature du lieu. Goleta se présente sous la forme d'une femme à forte carrure, avec une musculature équivalente à celle de Skull, voire plus développée, des expressions de visage attestant d'une absence totale de retenue ou de gestion de ses émotions, un emportement dont l'exagération est de nature comique. À la fin de l'épisode 3, le lecteur découvre un village tout en sucrerie, rutilant de colorant vif et fluo, d'un mauvais goût à toute épreuve, en cohérence avec sa fonction de piège. Dans les séquences plus graves, l'artiste sait maîtriser les expressions et les postures pour revenir dans un registre plus mesuré et plus naturel, qui porte les émotions avec la gravité nécessaire pour que les personnages n'aient pas l'air d'acteurs en train de sur-jouer.

Dès la fin de la première moitié du premier épisode, le lecteur est conquis par la narration visuelle et sait qu'il ne regrettera pas de s'être plongé dans ce récit. Il apprécie le plaisir visuel que lui procurent les dessins, et suit Becca dans ses mésaventures. Il fait donc connaissance avec ce nouveau personnage, créé pour l'occasion, avec son objectif, et sa souffrance émotionnelle, suite à la mort de sa mère. Il apprécie l'humour généré par Goleta dans son rôle de bouffon. Il sourit devant les facéties d'Ogeode. Il remarque la manière intelligente avec laquelle Al Ewing intègre des références à la série précédente, et des éléments de continuité, une récompense pour les lecteurs familiers de l'univers Marvel, sans devenir pénibles ou une entrave à la compréhension pour les nouveaux lecteurs. Il s'amuse de l'inventivité du scénario qui tire lui aussi partie des libertés offertes par Weirdworld. Il voit comment le scénariste conçoit des scènes qui permettent au dessinateur de briller et de déployer son talent.

Rien que pour ces raisons, cette histoire constitue un bon récit d'aventure divertissant et inventif. Mais en plus, Al Ewing fait le nécessaire pour donner un peu de personnalité aux protagonistes, soit dans un registre humoristique, soit dans un registre plus complexe pour Becca Rodriguez. le lecteur s'attache rapidement à cette jeune fille pleine de ressources, capable de trouver comment survivre dans ce monde hostile, sans pour autant se transformer en une guerrière comme par magie. Il compatit à son chagrin, même s'il n'est pas étayé sur de nombreuses pages de retour en arrière. Il partage son sentiment d'énervement face à la survenance d'obstacles inattendus et ses colères pour faire bouger des adultes pas toujours assez concernés à son goût.

Ce récit n'est pas qu'une collection de jolies images réalisées par Mike del Mundo. Il contient aussi une solide intrigue, dans laquelle s'épanouissent plusieurs personnages à commencer par Becca Rodriguez. Dans un style moins flamboyant que celui de Mike del Mundo, Al Ewing prouve une nouvelle fois qu'il est un artisan compétent sachant concocter une histoire plus savoureuse que la soupe tiède et préformatée des comics de superhéros industriels 4 étoiles pour une histoire divertissante et originale, même si elle n'est pas indispensable.
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