Le rêveur

Bon la couverture est très moche mais passé le cap, c'est un très beau livre, tant dans son contenu (l(enfance d(un poète et ce qui va faire de lui un des plus grands poète d'Amérique latine) que par sa forme : les illustrations qui accompagnent le texte, le texte lui-même qui se déforme, devient poétique; c'est superbe!
Il y a des moments magiques notamment lorsque le petit garçon découvre la forêt, sa flore et sa faune; l'auteur arrive à transmettre cette émerveillement de l'enfance face à la beauté de la nature. J'ai beaucoup aimé aussi lorsque le petit garçon reçoit du libraire avec lequel il se lit l'adresse d'un endroit caché au milieu de la nature qui va devenir un refuge pour lui, un endroit où rêver, loin de la tyrannie de son père et de sa cruauté. C'est là qu'il trouve un couple de cygnes blessés dont il va vainement essayer de s'occuper.
La troisième partie du livre quitte l'enfance du poète pour évoquer comment il réussit à quitter sa famille et surtout l'emprise de son père pour devenir poète et ses débuts dans l'écriture.
Sur le récit plane l'ombre de ce père immense par sa taille, par le pouvoir qu'il possède sur les membres de sa famille : le fils aîné qui a une voix magnifique mais qui ne peut chanter car son père trouve cela frivole, la mère qui comprend ses enfants mais ne s'oppose en rien à ce mari qu'elle craint, le jeune héros que son père trouve trop fragile et qu'il veut endurcir, notamment en le faisant nager dans une mer glacée et effrayante. le père décide de tout et surtout de l'avenir de ses enfants. Notre jeune héros doit donc lutter de toutes ses forces pour suivre sa vocation d'écrivain, de poète.
C'est donc un livre magnifique mais pas toujours facile à suivre, signe peut-être de son exigence et parce que cela parle de poésie; ce qui n'est pas un sujet facile mais c'est c'est si beau quand c'est bien traité!

A partir de 13 ans

Voici un roman différent des autres. Il nous rapporte l'histoire de Neftali, un enfant chilien, rêveur et poète. Lui qui voit la poésie de chaque objet qu'il rencontre, et peuple le quotidien de mille chimères, grandit auprès d'un père qui condamne toute faiblesse et considère l'imagination comme un mal inutile et comme l'apanage des fous ou des imbéciles. C'est l'enfance de Pablo Neruda qui nous est ici rapportée, avec délicatesse et fantaisie. Un très joli livre qui se prêterait sans doute bien à une lecture à voix haute, chaque étape de l'enfance de Neftali étant de surcroît ponctuée d'un passage poétique.

Une petite pépite comme on aime en découvrir.
Tout d'abord l'objet en lui-même est vraiment une réussite : la mise en page est aérée, les textes sont joliment illustrés, le papier est de qualité... C'est un très bel objet.
Du point de vue du contenu, c'est une très belle histoire qui, sous la forme d'une fiction, reprend des éléments réels de l'enfance de Pablo Neruda. le texte est poétique et le lecteur s'immisce dans les rêves dans cet enfant tête en l'air qui préfère lire et contempler la nature plutôt que de jouer avec des amis ou de faire du sport, au grand regret de son père qui dessine pour lui un avenir tout tracé.

Je comprends aisément qu'il soit lauréat du prix Sorcières mais je ne peux me demander qui osera l'emprunter dans mon CDI.