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Un livre que l'on devrait mettre entre toutes les mains, pour que plus jamais ça !!!

Chaque fois que je tombe sur un témoignage dénonçant un génocide, comme celui de Nadia Murad, j'essaie de le lire, non que je sois attirée par la souffrance ou poussée par une sorte de curiosité malsaine, mais je pense qu'il est primordial d'en parler. Il faut que cela se sache. Il faut le dénoncer. Plus il y aura de personnes au courant, plus il y aura de chances que cela ne se reproduise pas. Et à chaque fois, je désespère car je sais pertinemment que cela continue aujourd'hui et qu'à l'instant où j'écris ces lignes, des massacres, des viols, des enlèvements ont lieu. Et cela me révolte… Alors, achetez ce livre « Pour que je sois la dernière », lisez-le, prêtez-le ! Ce n'est peut-être qu'une goutte d'eau dans l'océan ou un grain de sable dans le désert mais ne dit-on pas que « le battement d'ailes d'un papillon peut provoquer une tornade ».

Je remercie NetGalley ainsi que Les Éditions Fayard qui m'ont envoyé ce service presse qui m'a permis de découvrir le témoignage de Nadia Murad. de tout temps, les Yézidis ont été persécutés et victimes d'exterminations à cause de leur religion. le yézidisme est une religion monothéiste très ancienne qui se transmet oralement. Nadia dans la première partie de son livre nous raconte sa vie toute simple dans le village de Kocho, au nord de l'Irak. Une vie rude mais heureuse car elle était entourée de sa famille. Elle nous explique également les grands principes de sa religion. « le mariage en dehors de notre religion n'est pas autorisé, la conversion non plus. » Avec elle, nous assistons à la montée de L'EILL (l'"État Islamique en Irak et au Levant"), ancêtre de l'EI que nous appelons Daech. le 3 août 2014, ils sont aux portes de Kocho. Dans la seconde partie, Nadia nous dévoile le calvaire de son peuple, comment des centaines d'hommes furent assassinés en quelques heures et parmi eux six de ses frères, comment sa mère ainsi que soixante-dix-neuf femmes plus âgées furent exécutées, comment toutes les jeunes femmes et jeunes filles furent enlevées pour être vendues comme esclaves sexuelles, et tout cela dans l'indifférence la plus totale de leurs voisins quand ils n'étaient pas complices. Dès lors, Nadia n'est plus qu'une sabiyya, une fille que l'on peut vendre, acheter, offrir, torturer, tuer… Elle n'a plus aucun droit sauf celui de subir et de se taire. Frappée, brûlée avec des cigarettes, fouettée, humiliée, déshumanisée, obligée de porter le niqab ou de se déguiser en prostituée, de faire semblant de se convertir pour survivre, les trois mois que Nadia a passés prisonnière de Daech ne sont que souffrance et abomination. Dans la troisième partie, Nadia échappe à l'enfer, d'abord en s'enfuyant malgré les risques qu'elle court, puis grâce à une famille sunnite qui la prend en pitié.

Nadia Murad est pour moi une jeune femme d'un courage hallucinant. Son témoignage est bouleversant et il en appelle à chacun, chacune d'entre nous. Cela ne s'est pas passé dans un autre siècle, cela se passe aujourd'hui ! Alors pour que les Yézidis ne soient plus décimés, pour que leur religion soit reconnue et ses fidèles protégés, lisez ce livre et faites-le connaître ! Pour que Nadia Murad soit la dernière fille au monde à avoir à raconter une histoire pareille !
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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Bienvenue en enfer...

L'enfer de Daesh, l'enfer des viols, l'enfer de la destruction, l'enfer de la barbarie, l'enfer des hommes qui se sentent tout puissant et dont la conduite n'a plus de raison (même s'ils se plaisent à invoquer Allah, il doit sûrement y en avoir plusieurs parce que ce n'est pas le même que celui des pacifistes ni des réformateurs ni de ceux qui croient sans détruire autrui) et qui mène à l'abject.

C'est à croire que l'humain n'a suivi aucune évolution et est resté coincé aux temps des invasions des Barbares, des Huns et des Vikings.

L'auteure raconte avec beaucoup d'humilité ce qui lui est arrivé, à elle et sa communauté, et comment elle est arrivée à se sortir de toute cette horreur même si les cicatrices resteront profondes. Un témoignage crédible, humble et en toute franchise sans que la sang ne dégouline des mots. Un probable long combat.

J'aimerais lui dire que cela n'arrivera plus mais connaissant l'humain et sa sauvagerie, ça m'étonnerait!
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J'ai lu ce livre avec tristesse, déchirement, colère et impuissance. Ce témoignage déchirant d'une rescapée du mal du siècle (Daech) nous apprend ce qu'il faut savoir sur la tragédie de la minorité yézidie en Irak et sous l'occupation de DAECH... Une chercheure spécialiste du yézidisme écrivait dans un article scientifique que "nous (les chercheures) n'avons pas de documents authentiques sur les origines exactes du yézidisme"...Je crois que le témoignage de Nadia Murad dans son ouvrage "Pour que je sois la dernière" peut être lu comme une source authentique pour comprendre l'histoire des Yézidis et ainsi mesurer l'enjeu du rejet de l'autre en soi...Un document authentique à lire, à étudier et à enseigner pour un monde meilleur....
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Chère Nadia Murad,

Merci d'être revenue de l'enfer. Merci d'être là. Merci d'avoir accepter de témoigner. Pour ce livre glaçant qu'on ne peut pas juger. Ne serait-ce parce qu'il s'agit d'un témoignage, d'une réalité plus que difficile à imaginer pour l'occidentale que je suis.

Merci de partager votre vécu. de l'EIIL (État islamique en Irak et au Levant ), on connaît beaucoup leurs attentats, leurs batailles de territoires...mais on entend pas assez parler des victimes directes de leur pensée, de celles qui vivent au plus proche de cette entité.

On lit vos mots et on baisse les yeux. Partagé entre la honte par rapport à ce que l'homme est capable de faire et le respect qu'on a pour vous. Vous êtes si jeune. Et vous avez vécu tant de choses difficiles et inacceptables. Ne regrettez pas de ne pas vous être rebellée. Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela vous a sauvé la vie. Sans cela, je serais passée à côté de beaucoup de choses. Autant j'ai lu des romans, parfois inspirés de faits réels, se déroulant au Moyen-Orient mais on y parlait de mariage forcé, d'excision... S'il s'agit d'autres combats, aussi importants, il est aussi grand temps de dénoncer les autres monstruosités d'ici et d'ailleurs.

« Être la dernière fille au monde à avoir à raconter une histoire pareille. » Je ne pense pas que vous serez la dernière à vivre ça. Cela me désole mais j'espère que vous êtes la première à raconter cela et qu'il y en aura d'autres pour éveiller les consciences et travailler à l'arrêt de ces horreurs.

Si vous la croisez, remerciez Amal Alamuddin,. En Occident, on la connaît surtout pour être la femme de monsieur Nespresso, Georges Clooney. Grâce à vous, Nadia, j'ai aussi fait connaissance avec cette femme engagée pour les femmes, notamment yézédies, qui gagne à être reconnue comme telle. A l'international. Qu'elle continue son combat.


J'espère qu'un jour, je pourrais lire des récits inventés ou des témoignages plus positifs. En attendant, Pour que je sois la dernière est un livre essentiel à diffuser très largement et qui me donne envie de vous rencontrer.

Marie
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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Un magnifique roman qui n'a qu'un seul défaut : ce n'est pas un roman.

"Pour que je sois la dernière" de Nadia Murad n'est, malheureusement, pas un roman. Non, c'est son histoire comme celle de millions d'autres femmes vendues par Daech : servantes, prisonnières, esclaves sexuelles, voilà ce qu'est alors leur quotidien.

Nadia, jeune Yézidie vivant dans un petit village d'Irak, voit sa vie basculer en enfer lorsque les djihadistes sont entrer dans son village, y ont tenu un siège d'une quinzaine de jours avant d'assassiner tous les hommes qui refusaient de se convertir et d'embarquer femmes et enfants. Les enfants pour leur faire subir un lavage de cerveau et les transformer en terroristes. Les femmes les plus âgées seront également tuées et jetées dans des fosses communes. Les plus jeunes, comme Nadia, sont vendues et violées quotidiennement. Toutes tentatives d'évasion étant presque impossible et non sans conséquences.

Tout commence relativement calmement. Nadia nous raconte son enfance dans son petit village natal. Elle nous présente sa famille, son mode de vie Yézidie, de quoi étaient faites ses journées, pas toujours faciles mais toujours entourées d'amour. Elle nous parle aussi des conflits qui agitent la région dans les années 90 puis dans les années 2000, elle montre à quel point ils sont importants et liés avec l'expansion de Daech dans la région mais surtout, ce que l'on ressent, c'est ce sentiment de sécurité qu'avaient les habitants de Kocho, se pensant loin de tout danger.

Jusqu'à ces jours où tout a changé. L'horreur, racontée de manière presque froide, nette, précise, juste des faits. Rien de voyeur, de glauque, juste la vérité dans son impitoyable réalité. C'est dur, choquant, impensable et pourtant cela se lit tout seul.

Puis commence le plus difficile à lire. L'après. L'après son évasion, l'après sa libération. Lorsque Nadia Murad si forte, si courageuse, réalise ce qui lui est arrivé, qui pensant nous montrer ses faiblesses nous montre sa force. Avec Nadia, nous réalisons réellement l'horreur de son histoire et de celles de toutes ses femmes toujours prisonnières
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Vu le thème abordé et le fait qu'il s'agit d'un témoignage, vous comprendrez bien qu'il ne m'est pas possible de rédiger un "avis", une "chronique" et encore moins une "critique".
Je peux parler de ce livre, je peux donner mon sentiment de lecture, je peux espérer vous donner envie de le découvrir, parce que c'est un témoignage important. Mais je me retrouve bien embêtée, parce que c'est compliqué. Je n'ai pas envie de ne pas rendre justice à ce qu'il faut de force et de courage pour relater cette expérience tragique qu'a vécu Nadia Murad.
Un peu de sobriété et de retenue pour aborder ce qu'il se passe dans notre monde à nous, sûrement encore en ce moment même et dont on parle bien trop peu.
Nadia Murad avait une vie, avant. Pauvre, certes, mais pleine de joie de vivre, de promesses d'avenir, d'espoirs, de rêves. Elle avait une famille, unie, soudée, des amis. Elle faisait partie d'une communauté solidaire, qui essayait de vivre en harmonie avec ses voisins au mépris des différences de culture.
Puis Daesh est arrivé.
Les habitants de son village ont été parqués, tués, vendus, torturés, violés, utilisés, battus. Objectifiés. Assassinés, même pour ceux qui restaient. Quand on est réduits à moins qu'un animal, moins qu'une plante verte, est-ce qu'on est encore vivant ?
Nadia Murad ne fait pas dans le voyeurisme, dans le sensationnel. Elle s'en est sortie, elle a eu de la chance. Mais la culpabilité du survivant hante chacun de ses mots. La culpabilité de la victime aussi. Quand elle se reproche de ne pas s'être débattue davantage, de ne pas avoir crié, frappé, mordu, impossible de ne pas se remplir d'empathie. Chacun réagit comme il peut, et essayer de se retrancher dans une partie de soi qui demeure inaccessible à l'extérieur est une manière de se défendre aussi valable qu'une autre, et pas forcément moins efficace.
Mon coeur s'est serré plus d'une fois à la lecture de ce texte, parce que je sais que c'est arrivé. Ce n'est pas de la fiction, même si ça pourrait ressembler à ce que n'importe laquelle de ces dystopies qui traîne dans votre bibliothèque dénonce.
Vous n'aurez pas le détail de ce que cette jeune femme a pu vivre de glauque, de scabreux. Vous aurez un témoignage sobre et sans fioritures. Un de ceux qui marque et qui révolte.
J'espère que vous le lirez. Que ce texte sera partagé, qu'il fera du bruit et qu'il sera un véritable coup de poing dans la figure pour chacun de ses lecteurs. Mais surtout qu'il participera à ce que notre monde change un petit peu.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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Ce livre ne fait clairement pas partie de ceux que j'aime habituellement acheter. Pas parce que les biographies m'ennuient, mais parce qu'elles me crèvent souvent le coeur lorsqu'elles racontent l'horreur. Celui-ci est passé entre les mailles du filet, parce qu'une fois commencé, je n'ai pu fermer mon coeur à ce témoignage. Comment critiquer ce livre à la manière des romans que je lis généralement ? Je n'ai pas à juger son histoire puisque l'intrigue n'est pas imaginée et calculée. Je n'ai plus qu'à te dire, à toi cher lecteur ou chère lectrice, ce qui m'a bouleversé et tenu en haleine jusqu'à la dernière page.

Un franc cri du coeur
Nadia et moi, on a seulement deux ans d'écart. Je me sens donc incroyablement proche d'elle par la génération, mais aussi par certains traits de caractère. Nous sommes toutes les deux têtues et pleines de rage de vivre. C'est tout au long de ce témoignage qui est, je dois le dire, vraiment bien écrit ; que retentit le cri d'injustice de l'autrice. Elle dénonce au monde sa douleur d'avoir perdu, en plus d'une grande partie de sa famille, une part d'elle-même, qu'elle sait ne jamais retrouver un jour. le but de ce livre n'est pas simplement de décrire les sévices et le désespoir auxquels la jeune Nadia a goûtés. Ce livre, c'est d'abord un cri d'amour pour ses proches, son enfance, ses souvenirs et la culture minoritaire dont elle est issue.

Une résilience incroyable
Ce qui m'a sans doute le plus marqué, c'est cette résilience et cet histoire qui ont habité la jeune femme et qui l'ont fait tenir. Bien des fois, je me suis dis qu'elle allait se briser pour de bon et que personne ne lui viendrait en aide. Dans les histoires, les héros obtiennent souvent de l'aide en dernière minute. Dans la vie, c'est souvent tout autre chose. On se retrouve parfois à mourir seul.e.s avec la peur au ventre.

En conclusion, si tu cherches un témoignage percutant, touchant et encourageant, c'est celui-ci que je te conseille ! Nadia a ce petit quelque chose pour raconter ses souvenirs de manière réaliste et pour te parler de ceux et celles qu'elle a aimé.e.s et perdu.e.s. Lire ce livre, c'est redonner couleur à son histoire, pour que personne n'oublie que les Yézidies ont payé cher l'arrivée au pouvoir de Daesh en Irak.
Lien : https://allezjelis.com/jai-l..
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POIGNANT
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Je n'ai plus de mots... Ce livre est juste indispensable pour découvrir en détail l'un des génocides les plus atroces du 21e siècle. J'ajouterais que le livre se lit d'une traite et l'écriture est très subtile.
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Un témoignage terrible qui rappelle tout ce que l'homme est capable d'accomplir pour le meilleur et pour le pire.
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