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MON DIEU…..
Un livre comme celui-ci ne se critique pas. Il ne se chronique pas. On n'en donne pas son avis (aussi humble soit-il). On ne le commente surtout pas. On ne le résume aucunement. On ne le développe pas non plus.
On le lit, seulement. On l'absorbe, si on y arrive. On le pleure, on le souffre et, à la rigueur, si on a suffisamment de foi et de courage, on prie pour ses intervenantes. Toutes des victimes.
Et on dit « merci ». Alors, j'y vais…
@Netgalley : merci de me permettre de poursuivre mon aventure.
@l'éditeur (Editions Fayard): merci d'avoir publié ce livre, ce cri, ce hurlement de douleur. Vous êtes l'une des armes susceptibles d'éveiller la conscience d'un monde endormi sur l'horreur et l'injustice. Merci aussi de m'avoir permis de le lire.
@ Maitre Amal Clooney : merci d'être le porte-parole des femmes yézidies. En les représentant, vous devenez une héroïne et vous cessez d'être seulement « l'épouse de… », quoi qu'en disent la presse people et autre médias du même acabit. Je vous avoue que, bien que reconnaissant le charme indéniable de votre cher et tendre, il va certainement finir par être, lui aussi, « l'époux de… ». À vous deux, engagés comme vous l'êtes, vous formez un couple digne de respect, par votre travail humanitaire, votre talent et, bien sûr, votre plastique irréprochable (juste pour faire plus léger !).
@Melle Nadia Murad : j'ai lu votre témoignage la rage au coeur. Je n'oserai jamais prétendre vous comprendre ou partager votre douleur, physique et psychologique. Je n'imagine même pas les horreurs que vous avez souffert. J'ai honte, au nom du genre humain. de savoir qu'il existe des monstres capables de commettre des atrocités pareilles me laisse bouleversée. Pendant ma lecture, j'ai voulu entendre votre voix. J'ai vu plusieurs interviews que vous avez données. Vous êtes si jeune. Vous êtes tellement fragile et forte à la fois. Votre tristesse n'a d'égale que votre courage. Une de vos phrases, lue dans le livre, m'a terriblement fait mal : pour résumer, vous affirmez que vous regrettez de ne pas vous être rebiffée, de n'avoir pas assez réagit aux agressions que vous ont fait subir vos bourreaux. Vous vous sentez quasiment coupable d'avoir enduré au lieu de vous être rebellée ….Je vous en supplie, n'y pensez même pas. Vous avez assez souffert et vous vous battez aujourd'hui et toujours. Pour témoigner, pour secourir, pour aller de l'avant malgré tout, pour vivre. Vivez, Nadia ! Ne survivez pas seulement ! Vivez et soyez heureuse : c'est votre meilleure révolution !
@l'une des journalistes de France24 qui a interviewé Melle Murad : Mme-de-qui-je-n'ai-pas-retenu-le-nom, je vous avoue que vous m'avez laissée pantoise ! Je sais que vous faites votre métier de votre mieux mais ne devenez pas un vautour. Je m'explique : le ton que vous avez employez pour interroger Melle Murad m'a semblé franchement déplacé quand vous lui avez demandé comment elle avait vécu « les QUELQUES semaines de captivités » aux mains de ses tortionnaires. QUELQUES ? Vous ne trouvez pas que ça amoindri les choses ce « QUELQUES » ? Ne serait-ce qu'une minute de ces souffrances serait de trop pour n'importe quelle femme. Et comment croyez-vous que l'on vive des semaines comme ça ? Vous avez lu le livre ? Si vous voulez des détails malsains, ne le lisez pas. Il vous faudra choisir un autre genre de littérature...
@ma Princesse : ma chérie, comme toutes les petites filles de ton âge, tu as déjà modifié tes projets d'avenir des centaines de fois. Tu me fais sourire quand tu hésites candidement entre coiffeuse ou avocate. Quand tu liras « Pour que je sois la dernière », tu n'hésiteras certainement plus. Que Dieu te vienne en aide.
@tous les Babeliotes qui ont eu la patience de me lire jusqu'au bout : pardon d'avoir été trop longue.
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Ce livre est un cri hurlé au monde, souvent, chuchoté parfois à l'oreille de nos ceurs ! Ce témoignage nous fait passer de l'insouciance de Nadia et des siens à sa crainte, puis à la peur, la douleur, la colère, vertige de l'abandon, la désespérance d'une descente aux enfers où elle ne peut plus compter que sur ses forces intérieures et sur ce tison de vie qui se consume en toute personne et qui, par rage de vaincre, par chance et bonheur se laisse parfois ranimer. Oui, ce récit est dur, indicible. Pourtant, Nadia MURAD nous le dit. Son histoire commence par des moments de tendresse, de bonheur, de vie simple et partagée, dans la pauvreté de Kocho, mais aussi dans la richesse de l'esprit de famille de Nadia, puis le récit se tord et nous livre ce qu'on a trop souvent envie de réléguer dans un coin de nos consciences alors qu'il se doit d'être une pierre salvatrice jetée dans la mare des pensées qui devraient nous empêcher de dormir. C'est une pierre philosophale. Composé de pépites d'or tirée de la vie de l'auteure mais de scories aussi, cet amalgame est capable de nous communiquer la vie, une vie nouvelle qui vaut d'être défendue et promue. Ou nous la rejetons, sous prétexte que nous, ici, 'nous ne pouvons tout de même rien faire, pas vrai ?' ou nous la choisissons comme 'caillou dans nos godasse', comme 'petit pois sous le matelas de nos certitudes' ... alors, cette pierre lancée vers nous deviendra pierre angulaire pour notre humanité ! Car c'est bien d'humanité qu'il s'agit. Nadia MURAD, jeune yézidie a été enlevée à 21 ans et réduite à l'état d'esclave, pire, d'objet sexuel. Ses bourreaux ? Les combattants de l'état islamique. Ce Daech aussi fou que fondamentaliste a su insuffler à ses combattants l'idée que leur devoir était de terroriser le Monde, de rayer de celui-ci la communauté yézidie sous prétexte que cette croyance était impie, n'avait pas de Livre sacré et que ses membres pouvaient être réduits à l'appellation "adorateurs du diable", donc, à ce titre pouvaient être utilisés comme esclaves sexuels, vendus, torturés, battus et abattus.

Perdu au coeur d'un conflit qui sévit par les armes et/ou par les sanctions politiques qui pèsent avant tout sur la population bien plus que sur ses dirigeants, les yézidis ont fait l'objet de tentatives de récupération aussi bien de la part des arabes que des kurdes. Jamais ils n'ont été considérés pour eux-mêmes et la dignité qu'ils pouvaient revendiquer ne leur a pas été accordée en temps voulu. Il a fallu bien des années de sévices pour qu'une résolution onusienne, enfin, reconnaisse comme génocide l'attaque de Daech contre ce peuple.

Nadia MURAD a été une de ces trop nombreuses victimes du génocide. Dignement, voulant rester debout, elle a entamé un combat pour que ce génocide soit reconnu et que les responsables soient, un jour, appelés à rendre compte de leurs actes.

Elle nous raconte ici son parcours, sa vie dans le petit village de Kocho, les petits bonheurs partagés avec sa famille, malgré la pauvreté, la dureté du quotidien. Elle nous dit, là, la force d'une vie de famille, celle du lien qui relie chacun à l'autre. Mais elle nous dit aussi les tentatives de déstabilisation de la communauté yésidie. Elle nous explique les notions de bases qui font vivre cette communauté et puis, l'aveuglement occulte de Daech, la destruction de l'homme par l'homme et ce, 'au nom de Dieu'.

Nom de Dieu ! Que cela fait du bien d'être mis en contact avec cette vérité obscure qu'on devine à peine à travers nos journaux télévisés et qui est si vite remplacée par d'autres infos, bien plus futiles souvent !

Par ce livre, Nadia MURAD se fait passeuse de mémoire ! Elle nous dit l'importance et la fragilité de toute communauté humaine. Elle nous invite à être plus attentifs à ce que requiert l'appartenance à cette espèce humaine et aux combats qu'il nous faut mener pour accéder à la dignité d'hommes et de femmes capables de vivre en bonne ordonnance et entente avec les autres. Ce livre est un cri, il va droit au coeur ! Admiration et respect, Madame Nadia MURAD!
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Ceci n'est pas un roman.

C'est une histoire d'horreur, celui de la guerre de Daech et du traitement infâme subi par le peuple des Yézidis, des hommes fusillés et des femmes enlevées pour devenir des esclaves sexuelles. Des esclaves qu'on prend plaisir à battre, à fouetter et à humilier.

Mais c'est aussi une histoire d'espoir et de résilience. Des femmes qui ont réussi à s'enfuir, des Irakiens qui ont fait preuve d'humanité, des hommes et des femmes qui survivent pour aider les autres et à témoigner, qui travaillent pour que de telles atrocités soient choses du passé.

Un livre touchant, révoltant, assurément pas un livre de chevet pour s'endormir sans cauchemars…
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Nadia Mourad est Irakienne. Elle est née dans le village de Kojo, au nord du pays. Prix Sakharov 2016, prix des droits de l'hommes 2016, prix Nobel de la paix 2018, mais que cache cette frêle jeune femme titulaire du Nobel, prix tellement sujet à caution de nos jours ?
Impossible de se dire que derrière cette belle jeune femme se dissimule autant de force, de détermination et d'espoir.
Son témoignage est aussi un document : Nadia prend le temps de nous expliquer ce qu'est vraiment le yezidisme, elle nous parle des Kurdes, des principaux événements de cette guerre contre la barbarie, de l'Irak. Avec pudeur, elle raconte son parcours d'enfant au milieu de l'horreur.
C'est une survivante qui nous parle, une battante, ou qui sait : peut-être un ange...
Nadia Mourad est Yézidie.
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Le livre "Pour que je sois la dernière" de Nadia Murad est une véritable leçon d'humanité et d'altérité. Ce témoignage poignant d'une rescapée yézidie de l'EI (plus précisément dans le village de Kocho dans le Sinjar en Irak) constitue une page malheureuse mais majeure dans l'existence d'une minorité condamnée au génocide pour ce qu'elle n'est pas. Ce que les Yézidis persécutés en 2014 à Kocho ne sont pas : des Musulmans sunnites.

Pour l'EI, cette minorité devait disparaitre du fait qu'elle n'appartient pas aux "gens du Livre". Ainsi, à la différence des Chrétiens, des juifs en Irak qui ont eu le droit de vivre en payant la djizia (impôt musulman)ou de partir, les Yézidis ont eu le choix entre se convertir ou mourir...Tous les hommes et les femmes âgées présent.e.s au village ont été tué.e.s et enterré.e.s dans des fosses communes et toutes les jeunes filles et petites filles sont devenues des esclaves sexuelles vendues au marché des "Sabaya": esclave en arabe...

Or, dans ces récits, la miraculeuse rescapée de Daech rédige l'histoire de sa religion, de son peuple et de son destin. Elle nous apprend que le Yézidisme que ces terroristes considèrent comme du paganisme"Kufr" est une religion qui a le droit à l'existence comme les autres en Irak. Les Yézidis ont un ange nommé "Tawusi Malek: l'ange Paon" qui les lient à UN seul DIEU (ce qui nous montre qu'il n'y a pas que 3 monothéismes mais 4), ils jeûnent, ils prient, ils font l'aumône, le pèlerinage, ils ont des interdits (les femmes sont obligées d'être vierges avant le mariage, d'où la culpabilité des survivantes).... Les Yézidis ont également des manières de célébrer les mariages, d'enterrer les morts ou encore de les pleurer... Bref, ils ne font rien de plus ou de moins que ceux qui croient détenir la VÉRITÉ, une vérité meurtrière qui nie l'altérité...

Je ne sais que dire d'autre de ce livre qui m'a déchiré, attristé et mis en colère à la fois. Déchiré de lire qu'en 2014 seulement, des centaines de milliers de Yézidis ont été victimes d'un aussi terrible crime contre l'humanité. Ce livre aurait pu être titré "pour que je ne sois pas la dernière" des Yézidies à exister!

Merci au site Netgalley qui m'a permis de découvrir ce poignant témoignage.
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Un témoignage difficile, poignant et courageux.
Je connaissais le sort abominable que subissent les Yezidies.
L'écriture est pudique, avec beaucoup de sobriété pour décrire toutes les horreurs.
Derrière les faits relaté, l'autrice nous montre le courage, la force, la solidarité et l'espoir.
Un livre qui doit être lu, pour ne pas oublier ce peuple trop souvent mis de côté.
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Difficile d'écrire un avis sur un récit aussi personnel... même si celui-ci s'inscrit dans l'histoire, avec un grand H. Murad se livre sans concession, sans tabou, sans censure, sans un mot de trop, ou pas assez sur son histoire, sur l'histoire de sa famille, sur l'histoire de son peuple. Un cri du coeur afin que jamais d'autres gens n'aient à vivre ce qu'elle a vécu. Un livre bouleversant, renversant, chamboulant... Une lecture dure, mais nécessaire.
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Quelle terrible histoire que celle de Nadia ! Enlevée par Daech pour être esclave sexuelle.
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Aux tortionnaires, violeurs et assassins islamistes des Yézidis :
" Nul pardon, nul oubli ! "
Que leurs crimes ne restent pas impunis.
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Difficile de donner une appréciation à ce témoignage. Ce n'est pas un "beau livre", son but est d'informer. Informer sur les violences faites aux femmes de la minorité Yézidie, dont fait partie Nadia Murad, qui raconte courageusement sa terrible expérience d'esclave sexuelle aux mains des soldats de Daech, et dont l'évasion tient presque du miracle. Certains passages sont répétitifs, puisque la violence qu'elle a subie était répétée.
Il faut s'accrocher, mais c'est un livre à lire, au moins partiellement.
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