1Q84, tome 3 : Octobre-Décembre

Vous êtes douée pour vous dissimuler comme une sole qui se cache au fond de la mer, dans le sable. Cela s'appelle du mimétisme. Mais même comme ça en fin de compte, vous ne parviendrez pas à fuir. Quelqu'un viendra et vous ouvrirez la porte

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Du temps où il était écolier, il ne s'exprimait pratiquement pas. Il savait qu'il était capable, le cas échéant, de se montrer éloquent. Mais à cette époque, il n'avait jamais eu personne à qui parler à cœur ouvert, et pas la moindre occasion de montrer ses capacités oratoires. Aussi avait-il toujours gardé la bouche close. Et il avait pris l'habitude de tendre l'oreille à ce que racontais les autres - quelles qu'aient été leurs histoires. Il s'était constamment efforcé d'apprendre quelque chose. Dans sa vie, plus tard, cette habitude s'était avérée utile. Un outil qui lui avait permis de découvrir un bon nombre de vérités précieuses. Entre-autre, que la plupart des gens sont incapables de réfléchir avec leur propre tête. Et que ce sont précisément ces gens-là qui ne savent pas écouter les autres.

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P97 « L’espoir est le combustible que les hommes brulent pour pouvoir vivre. Impossible de vivre sans espoir. Mais c’est comme une pièce qu’on jette en l’air. Pile ? Face ? On le saura quand elle sera retombée, pas avant. »

Ce n'est pas un Dieu qui a une forme. Il n'a pas de longs cheveux. Avec ce Dieu, il n'y a pas de doctrine, pas de livre sacré, pas de norme. Pas plus de récompense que de châtiment. Il ne nous donne rien, ne nous enlève rien. Aucun paradis à atteindre, pas non plus d'enfer dans lequel on est précipité. Qu'il fasse chaud ou qu'il fasse froid, Dieu est simplement là.

Du plus loin qu'elle s'en souvienne, elle n'avait cessé de haïr tout ce qui s'apparentair à Dieu. Pour l'exprimer en termes plus précis, elle avait rejeté les hommes et les systèmes qui s'étaient interposés entre elle et Dieu.

Le temps avait-il vraiment la forme d'une ligne droite?

L'espoir est le combustible que les hommes brûlent pour pouvoir vivre.

A ce que savait Uskikawa aucune catégorie humaine ne détestait payer des impôts autant que les riches.

La jeune fille était visiblement concentrée sur ses mouvements. On aurait dit qu'elle avançait comme si elle devait traverser l'immense étendue d'un lac sans soulever la moindre ride. Grâce à cette foulée particulière, elle pouvait évoluer au-dessus de la surface sans s'enfoncer dans l'eau ni se mouiller les chaussures. Il semblait qu'elle maîtrisait certains arcanes.
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Peut-être ne devrions-nous pas nous rencontrer ? Ne serait-ce pas mieux que nous gardions tendrement en nous l'espoir de nous revoir un jour, sans pour autant nous retrouver ? De la sorte, ils continueraient à vivre à tout jamais avec leurs espoirs intacts. Des espoirs, semblables à une flamme toute petite, mais unique, qui leur réchaufferait le cœur. Une flamme minuscule qu'il faudrait enclore dans la paume de la main, pour la protéger du vent. Car les violentes bourrasques de la réalité risqueraient de l'éteindre.
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