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Citations sur 1Q84, tome 3 : Octobre-Décembre (233)

_ Et pourquoi pas "A la recherche du temps perdu" de Proust ? demanda Tamaru. Si vous ne l'avez pas encore lu, ce serait l'occasion rêvée.
_ Est-ce que vous l'avez lu, vous ?
_ Non. Je ne suis jamais allé en prison. Je n'ai jamais dû rester caché longtemps. Quelqu'un a dit qu'en dehors de ce genre de circonstances, il était difficile de lire ce roman dans son intégralité.
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Tous ces gens traversaient sans défense le champ de son téléobjectif. Malgré de petites différences en fonction de leur âge ou de leur situation, ils avaient l'air fatigués du quotidien, las de la vie. L'espérance était passée, l'ambition avait été oubliée, la sensibilité s'était émoussée, la résignation et l'apathie comblaient le vide. Tous avaient la mine sombre et le pas lourd, comme si on venait de leur arracher une dent deux heures plus tôt.
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"Voilà ce que vivre signifie", comprit Aomamé en un éclair. L'espoir est le combustible que les hommes brûlent pour pouvoir vivre. Impossible de vivre sans espoir. Mais c'est comme une pièce qu'on jette en l'air. Pile ? Face ? On le saura quand elle sera retombée, pas avant. Ses pensées angoissantes lui broyaient le cœur, si fort qu'elle sentait tous ses os crier.
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"Connaissez-vous l'histoire du dernier test que devaient subir les candidats qui voulaient être chargés des interrogatoires dans la police secrète de Staline ?
- Non.
Le candidat était introduit dans une pièce carrée. À l'intérieur se trouvait une petite chaise en bois, toute simple. Rien d'autre. Et le gradé ordonnait : "Arrange-toi pour que cette chaise te fasse des aveux. Après, tu en rédigeras le procès-verbal. Tu ne bougeras pas d'ici avant." Voilà.
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A cette pensée, une joie intense l'envahit. Ainsi, se disait-il, tout comme je n'ai cessé de penser à elle, elle aussi a pensé à moi. II avait pourtant du mal à croire que dans ce monde violent et labyrinthique, les coeurs de deux êtres - le cœur d'un jeune garçon et celui d' une fillette - aient pu rester unis alors qu'ils ne s'étaient pas rencontrés depuis vingt ans.
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Il s'approchait de la fenêtre, observait le paysage. Au-delà des pelouses du jardin s'étendait la noire pinède brise-vent, d'où montait le bruit des vagues. La houle violente de l'océan Pacifique. Résonnait la-bas une sombre et puissante rumeur, tel un attroupement d âmes, qui chacune murmurerait son histoire. On aurait dit que cette assemblée cherchait à s'adjoindre un nombre d' âmes toujours plus important, qu'elle cherchait à entendre toujours davantage d'histoires.
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Enfin, lorsque le soleil se coucha, elle sortit sur le balcon et surveilla le jardin. Avec une couverture légère, ses jumelles et son pistolet. Et sa batte métallique neuve aux reflets étincelants. Si Tengo ne se manifeste pas, pensa-t-elle, j'imagine que c'est ici, dans ce quartier de Köenji, que je verrai la fin de cette énigmatique année 1084. En menant ma petite vie monotone. Je cuisinerai je ferai de la gymnastique, J'écouterai les informations, je lirai quelques pages de Proust. Mais avant tout, je resterai dans l'attente que Tengo se montre. L'attendre est devenu le coeur de mon existence. C'est le mince fil auquel ma vie est suspendue.
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Je devrais dire quelque chose, pensa Tengo Mais les mots ne sortaient pas. Ses lèvres bougeaient faiblement, elles fouillaient l'espace en quête des mots qui convenaient au lieu et au moment. Mais il ne les découvrait nulle part. En dehors de son souffle blanc et embué, semblable à une île solitaire et vagabonde, ses lèvres ne délivraient rien. Aomamé le fixait toujours dans les yeux Elle secoua brièvement la tête, une seule fois. Tengo comprit ce que cela signifiait. Tu n'as pas besoin de parler. Elle continuait à serrer la main de Teng dan sa poche. Sa main ne le lâcha pas une seconde.
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Aomamé posa son oreille sur la poitrine de Tengo. "Tu sais, j'ai été complètement seule pendant très longtemps. Et j'ai été blessée de tant de façon. J'aurais aimé te retrouver beaucoup plus tôt. Je n'aurais pas eu à faire autant de détours. "
Tengo secoua la tête; "non, je ne le crois pas. C'est bien comme ça. C'est exactement le temps qui convient; Pour l'un comme pour l'autre."
Aomamé se mit à pleurer. Les larmes qu'elle avait réprimées pendant si longtemps débordèrent elle était incapable de s'arrêter. De grosses larmes tombèrent sur les draps bruyamment , à la manière d'une forte averse. Tengo toujours en elle, elle continua à pleurer et à trembler. Il l'entoura de ses bras, la soutenant fermement. Sans doute la soutiendrait-il toujours ainsi désormais. A cette pensée, il se sentait plus heureux que jamais.
"Il nous fallait tout ce temps, dit-il, pour que nous comprenions à quel point nous étions solitaires."
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Des yeux chargés de conviction, pleins d’un désir ardent. Des yeux qui savaient parfaitement ce qu’ils devaient voir et qui ne laisseraient personne les en empêcher. Ces yeux plongeaient droit dans les siens. Ils plongeaient dans son cœur.
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