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3,89

sur 3356 notes
Aomamé n'a pas appuyé sur la gâchette. L'espoir de retrouver Tengo a été plus fort que le désir d'en finir définitivement avec le monde de 1Q84. Elle est retournée dans l'appartement où elle se terre depuis qu'elle a tué le Leader des Précurseurs et, tous les soirs, elle s'assoit sur le balcon pour guetter le toboggan où elle avait aperçu l'homme qu'elle aime. L'attente est longue mais la jeune femme n'est plus seule. Dans son ventre croît une Petite Chose, fruit de la rencontre de deux coeurs lors d'une nuit d'orage.
Mais Tengo, qui ne pense lui aussi qu'à retrouver Aomamé, a quitté Tokyo. Il est reparti pour la Ville des chats où son père attend la mort, plongé dans un profond coma. C'est là que la jeune femme lui est apparue, recroquevillée dans une chrysalide de l'air. Depuis, sous prétexte de veiller le mourant, il passe ses journées à l'hôpital en espérant la revoir.
Mais ces retrouvailles tant attendues sont compromises. Les Précurseurs ont lancé l'inquiétant Ushikawa aux trousses d'Aomamé. Petit et difforme, l'homme ne paie de mine mais il est intelligent et malin. A force de fouiner, de fouiller, de réfléchir, il est le seul à avoir fait le lien entre le professeur de mathématiques écrivain et l'instructrice sportive. Sûr de lui, il sait qu'en surveillant Tengo sans relâche, il finira par mettre la main sur Aomamé pour la livrer à ses commanditaires.

Tengo et Aomamé pourront-ils joindre leurs mains et les serrer très fort comme ils l'ont fait, il y a vingt ans de cela, dans une salle de classe de l'école primaire d'Ichikawa ? Telle est la question posée dès le livre 1 de 1Q84 et qui trouvera une réponse à la toute fin de ce livre 3.
Cependant, Murakami n'est pas homme à livrer rapidement tous ses secrets. Avant de réunir, ou pas, ces deux coeurs solitaires, il nous promène encore dans ce monde étrange où deux lunes illuminent le ciel nocturne. A la voix de Tengo et Aomamé, il ajoute celle d'Ushikawa, un individu peu recommandable qui pourtant est le plus à même de comprendre ceux qu'il piste, partageant avec eux les blessures des êtres qui ont vécu sans amour. En cette année 1Q84, ces trois-là se rapprochent, s'éloignent, se frôlent, se cherchent jusqu'à un dénouement forcément ouvert. On ne saura rien de la Petite Chose qui grandit dans le ventre d'Aomamé, de son rôle éventuel dans la secte des Précurseurs. de ceux-ci on ne saura rien non plus. Les Voix se feront-elles entendre à eux à nouveau ?
Et surtout, on ne saura pas s'il existe un chemin qui mène de 1Q84 à 1984 ou s'il y a un troisième monde, différent tout en étant si semblable. Mais c'est là toute la magie de cette fin qui n'en est pas une ! le retour au monde sans mystère de 1984 est possible, au même titre qu'une troisième voie, un monde sans soucis, sans épreuves, un monde où peut-être Aomamé retrouverait son amie policière toujours vibrante de vie et d'amour...
Le talent d'Haruki Murakami est au-delà des mots. Il sait comme personne nous tenir par la main pour nous montrer son univers étrange, et puis, il nous lâche, avec dans le coeur et dans la tête, des personnages, des images, des sentiments qui y resteront longtemps...
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J'ai enfin sauté le pas pour enfin terminer le dernier volume de cette série si étrange et si particulière. Les réponses, on en aura quelques unes mais devant le nombre d'interrogations soulevées par les deux premiers ouvrages elles sont presque décevantes. le texte est assez lent, les références et les allusions de l'auteur sont nombreuses et variées mais presque trop foisonnantes pour que l'on puisse suivre toutes les pistes qui nous sont ouvertes.
Ce ne sera pas et de loin l'ouvrage de Murakami que j'aurais préféré, je n' y ai pas retrouvé autant de magie et de subtilité que dans La course au mouton sauvage, Kafka sur le rivage ou encore dans Les Chroniques de l'oiseau à ressort.
C'est dommage l'approche et les thèmes de réflexion abordés par cette série étaient intéressants et prometteurs mais les traits sont trop gros, les pistes exploités paraissent au final trop facile.
Une semi-déception.
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En conclusion : j'ai adoré toute la trilogie !!! C'est beau...
Je suis tombée amoureuse de l'écriture magnifique et quasi hypnotisante d'Haruki Murakami, un véritable coup de foudre !
J'ai lu plusieurs mauvaises critiques sur ce final, je suis d'accord sur le fait que cette fin est attendue mais pour ma part c'est parce que j'ai l'impression que cela ne pouvait pas se terminer d'une autre façon que celle-ci !! La boucle est bouclée, l'auteur nous entraîne dans sa spirale pour notre plus grand plaisir.
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2 ans. C'est ce qu'il m'aura fallu pour venir à bout de l'histoire d'1Q84 dans son entièreté. Et au bout de ces deux ans, un grand point d'interrogation. Est-ce que j'ai aimé ?

A la fin de chaque tome, la question revenait. L'écriture de Murakami fonctionne pourtant parfaitement bien sur mon oeil de lectrice, la question n'est donc pas là.
Lien : https://juliejuz.wordpress.c..
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Et voilà qui conclut ma plongée dans l'étrange monde de 1Q84, un monde à deux lunes, qui offre plus de questions que de réponses, même à la fin, mais, est-ce que ça tient au style, à l'intrigue, aux personnages, impossible de le savoir, le lecteur accepte les mystères non résolus comme une part du charme de cette oeuvre pas comme les autres.
Je dois reconnaitre qu'au tout début du livre 1, le style, lent, très détaillé, me semblait un peu répétitif, mais il contribue finalement merveilleusement à l'ambiance. Alors oui, parfois, quand il nous répète la même chose pour la quatrième fois, on se dit que finalement, ça aurait bien tenu en deux tomes, quand le personnage X nous redit les choses qu'on a déjà appris avec Y, et que vraiment, je n'avais pas besoin d'en savoir autant sur leurs habitudes en matière d'hygiène avant d'aller se coucher! Cependant, ça marche, d'une façon qu'il faudrait probablement voir décortiquer par une personne plus au fait que moi de critique littéraire.
Malgré un certain plaisir de lecture, je n'ai pas été transporté par cette trilogie comme certains , vu les critiques, ont réussi à l'être : certains thèmes, développés surtout dans le volume 2, m'ont mis bien trop mal à l'aise. L'évolution du personnage d'Aomamé, passionnante dans le volume 1, m'a aussi dérangé : ici très passive, elle se réveille un peu par moment, mais un personnage que je trouvais féministe et originale passe ici la plupart de son temps cloitrée dans un appartement à attendre le prince charmant, en plus affligée d'un embryon magique qu'elle n'a certainement pas demandé !
La note mitigée que j'ai donnée reflète mon impression générale: j'ai aimé beaucoup de choses dans 1Q84, mais il en a aussi qui m'ont beaucoup déplu !
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Je viens de finir péniblement ce troisième et dernier tome. La première impression qui me vient se résumerait ainsi: "tant de pages pour seulement ça ?" J'ai l'impression de m'être fait avoir. D'avoir été influencée par la popularité de l'auteur. Je m'attendais à quelque chose de grandiose. Raté.
Ce livre est un condensé de répétitions et de tergiversations interminables. Les personnages sont accablants de monotonie. Et c'est dommage. J'avais bien accroché au premier tome. L'auteur tenait quelque chose. Mais non. Il s'est englué dans un style de narration mielleux et superficiel. Cette trilogie m'a parue excessivement longue.
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L'année 1Q84 est un monde d'échos.

(Je reprends ici l'essentiel d'une critique rédigée il y a 3 ans, à l'issue de ma lecture. Détaillée et grandiloquente, je vous en fait l'économie et essaie de rapporter ce que j'en ai alors pensé.)

Pour moi le charme de ce roman ne réside pas dans son intrigue qui connaît des répétitions, s'appuie sur des ressorts parfois maladroits et aboutit à un dénouement attendu. Néanmoins il a quand même réussi à maintenir mon attention. Pourquoi?

Ce sont peut-être ses citations qui lui donnent une résonance attachante. le roman est comme rythmé par des hommages de Murakami à ses pères et pairs écrivains et artistes. Ses références s'intègrent avec harmonie et installent une familiarité entre nous, l'auteur et son récit. Une impression d'être réunis, qui rejoint l'esprit du roman. Plaisant à la fin.
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Nous sommes en 1Q84, un monde de douleurs, où la logique n'a pas sa place. Il faut accepter les évènements comme plausibles, puisque nous sommes dans une autre réalité. Un monde où deux lunes cohabitent. Un monde où les little people et les précurseurs de la secte sont puissants.

Aomamé, Tengo et Ushikawa l'ont accepté. Ce monde étrange finit par imprégner leurs pensées. Des pensées floues, sans contours.

Ushikawa, en observant les deux lunes et sous le regard de Fukaéri, ressentira ce grand vide, ce morceau de glace, qui existe en lui. Une vérité s'ouvre à lui.

Pour Aomamé et Tengo, ces deux lunes sont un lieu de rencontre. Elles sont la clé de ce monde étrange.

Quel est ce monde ? Est-il sorti de l'imagination fébrile de Fukaéri ? Que représente-t-il ?
Incarne-t-il les douleurs de ces êtres solitaires ?
Ils doivent entrer dans ce monde, y subir des épreuves, puis en sortir pour retrouver le cœur des hommes, cicatriser leurs blessures. Trouver la voie pour quitter ce monde, c'est parvenir à un lieu qui n'a plus les couleurs de la solitude.

Dans ce 3è tome, j'ai vraiment senti la force du roman. Il nous emporte dans un flot de pensées surprenantes, il nous invite à laisser tomber la logique, à accepter la possibilité d'un monde parallèle. J'ai bien aimé la fin de l'histoire, elle ne révèle pas tout. Chacun peut ainsi faire jouer son imagination. Ce roman soulève des questions sur les notions de réalité, de logique, du temps, de solitude, sur la meilleure manière de vivre ou de survivre.

C'est magnifiquement irréel, surprenant et passionnant. Même si on se sent parfois perdu, le style et l'originalité rattrapent l'ensemble, et l'envie de lire la suite nous emporte. La lune y est superbement décrite. Les références littéraires sur Proust, Dostoïevski, Tolstoï, sont intéressantes.

Je trouve qu'on retrouve l'esprit du roman dans ces deux citations :

" ... les choses se mêlent et s’interprètent. Comme quand on essaie de parler sur une ligne téléphonique brouillée."

"Là où il y a de l'espoir, forcément, il y a des épreuves."


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C'est un monde dans lequel Murakami nous entraîne, un monde qui n'est sans doute pas fait pour tous les lecteurs de ce monde-ci. Il faut en accepter la langueur, le rythme, les échappées, la poésie aussi.
Je n'ai pas mis 5 étoiles parce que j'ai perçu que peut-être l'auteur aurait pu nous éviter certaines répétitions mais j'ai hésité, me disant qu'aussi bien ces répétitions, nombreuses, participaient du rythme justement, de la poésie des 3 volumes. Mais je les ai ressenties parfois inutiles, donc...
Beaucoup de pages, beaucoup de mots mais je ne me suis pas lassé, je n'ai pas laissé tomber le troisième volume, c'est une oeuvre qui vous entraîne dans son monde et vous laisse à la fin sur un rivage ouvert et paisible ou l'amour triomphe.
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