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Citations sur La course au mouton sauvage (80)

Elle dormait, les bras croisés, en face de moi. Le soleil de ce matin d’automne jetait à travers la fenêtre un léger voile sur ses genoux. Un papillon de nuit venu dont ne sait où voltigeait aux alentours comme un bout de papier tremblant dans le vent. Le papillon se posa bientôt sur son sein, s’y reposa quelques instants avant de repartir comme il était venu. Le papillon disparu, j’eus l’impression qu’elle avait imperceptiblement vieilli.
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Un chemin traversait la mer de bouleaux. Un chemin que la Jeep aurait enfin pu emprunter, et qui filait en une parfaite, insoutenable ligne droite. Pas un virage, pas une pente. Devant moi, tout était comme aspiré par un seul point, au-dessus duquel je voyais fuir les noirs nuages.
Tout était terriblement tranquille. L’immense forêt absorbait jusqu’au bruit du vent. De temps à autre, un oiseau noir surgissait de nulle part, bien droit sur ses pattes et montrant une langue rouge en lançant un cri strident qui déchirait l’air alentour, et, quand il disparaissait, le silence venait colmater le vide, comme une gelée molle. Les feuilles mortes qui recouvraient entièrement le chemin étaient encore gorgées des pluies de l’avant-veille. Rien, sauf les oiseaux, ne venait troubler le silence. La forêt de bouleaux blancs se poursuivait sans fin, comme le chemin. Et les nuages bas qui, l’instant d’avant encore, nous oppressaient, vus cette fois à travers les frondaisons, nous semblaient devenus irréels.
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Cependant, entre parler avec franchise et dire la vérité il y a un monde - comme la distance entre la proue et la poupe d'un bateau. La franchise apparaît d'abord, la vérité vient en dernier.

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On pourra penser que coucher avec les filles est une chose tout à fait essentielle, on pourra aussi bien se dire le contraire. S'il y a l'amour comme acte d'hygiène personnelle, il y a aussi l'amour pratiqué en dilettante.
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un écrivain russe disait que, si le caractère pouvait s'altérer quelque peu, la médiocrité demeurait identique pour l'éternité.
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Le train était formé de deux voitures et transportait au total une quinzaine de passagers. Tous ligotés l'un à l'autre par les solides liens de l'indifférence et de l'ennui.
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Les fauteuils étaient d'un âge semblable à celui de l'hôtel. Le tissu qui les recouvrait était d'une curieuse teinte orange. Du genre : bien délavée au soleil, exposée ensuite aux intempéries durant une semaine, avant d'être passée à la cave pour que la moisissure s'en empare. Une couleur digne des premières heures du technicolor.
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Cependant, entre parler avec franchise et dire la vérité il y a un monde - comme la distance entre la proue et la poupe d'un bateau. La franchise apparaît d'abord, la vérité vient en dernier. L'écart temporel entre les deux est directement proportionnel à la dimension du navire. La vérité d'un fait gigantesque advient difficilement. De même, il arrive parfois qu'elle advienne seulement après que l'on a touché au terme de ses jours. C'est pourquoi ce ne sera ni ma faute ni la tienne, si d'aventure je ne t'ai pas dit toute la vérité.
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Si quelque chose devait m'arriver, elle n'était toujours pas advenue. Et si elle s'était déjà produite, je ne pouvais de toute façon plus rien y faire.
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Après deux divorces, on peut se considérer vétéran en la matière.
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