Le Meurtre du Commandeur, tome 1 : Une idée apparaît

Quand on plonge au plus profond d'un être, et c'est valable pour n'importe qui, on trouve forcément une lumière qui brille.

Au temps où j'étudiais aux Beaux-Arts, je peignais en général des tableaux abstraits. Pour le dire rapidement, ce que l'on entend par « peinture abstraite » recouvre un champ très large. Je ne sais pas très bien moi-même comment expliquer ce qui constitue ses formes ou son contenu. Disons en tout cas qu'il s'agit de « tableaux non figuratifs, que l'on exécute sans contrainte, en toute liberté ».

Alors que jusque là je marchais normalement sur ce que je pensais être mon propre chemin, voilà que soudain celui-ci a disparu sous mes pas, et c'est comme si j'avançais simplement dans un espace vide sans connaître de direction, sans plus aucune sensation.

Dans notre vie, il est fréquent de ne pas pouvoir discerner la frontière entre le réel et l'irréel. Et il me semble que cette frontière est toujous mouvante. Comme une frontière entre deux pays qui se déplacerait à son gré selon l'humeur du jour. Il faut faire très attention à ces mouvements. Sinon on finit par ne plus savoir de quel côté on se trouve.

Il existe des rêves de ce genre, des rêves dont on ne se souvient pas. Des rêves dont les bribes s'entrecroisent sans aucun lien entre elles. Chacun de ces fragments a un sens concret, présente une certaine cohérence, mais une fois entremêlés, ils s'annihilent.

dans notre vie, il est fréquent de ne pas pouvoir discerner la frontière entre le réel et l’irréel. Et il me semble que cette frontière est toujours mouvante. Comme une frontière entre deux pays qui se déplacerait à son gré selon l’humeur du jour. Il faut faire très attention à ces mouvements. Sinon, on finit par ne plus savoir de quel côté on se trouve.

"Depuis toujours, je suis implacablement attirée par les hommes beaux. Quand je suis face à un homme au beau visage, j'en perds la raison. Même si je sais qu'il y a un problème, je ne peux pas résister. Et je n'arrive pas à me guérir. C'est ma plus grande faiblesse.
-Maladie incurable, dis-je.
-Elle approuva. "Oui, c'est peut-être ça. Une maladie absurde, dont on ne guérit pas, quoi qu'on fasse. Incurable."

Les montagnes environnantes étaient chargées de nuages bas. Ils s'effilochaient quand soufflait le vent, et tels des âmes égarées venant d'un temps révolu, flottaient sur des pentes dénudées à la recherche chancelante de souvenirs perdus.

Un jour ou deux, c’est carrément tout à fait que couic

Ce qui nous faisait aller de l'avant, ce n'était pas ce que nous possédions, ni ce que nous cherchions à obtenir, mais plutôt ce que nous avions perdu, ce qu'à présent nous n'avions plus.