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3,79

sur 373 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tokyo 20 mars 1995.
La secte Aum diffuse du "gaz sarin" dans le métro tuant quelques personnes, en blessant des milliers d'autres et déclenchant des chocs post-traumatiques indéniables.
Scénario catastrophe, symptômes ressentis, séquelles; Haruki Murakami, presque vingt ans après ce drame du terrorisme, part à la chasse aux indices et aux réponses à ses questionnements en interviewant victimes et criminels.
Pourquoi ? Comment ont été sélectionnés et manipulés les adeptes de cette secte? Et le Japon dans tout ça perd-il toute notion de bien et de mal depuis que son économie a augmenté depuis l'après guerre?
Underground: un livre engagé, tissé d'entretiens journalistiques (dont l'intérêt est de maintenir la mémoire vivante) bien loin du poétique Ecoute le chant du vent qui a valu le prix Gunzo à son auteur.
Où est passé le véritable Underground de Murakami?
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Le 20 mars 1995, en pleine heure de pointe, la secte Aum répand du gaz sarin dans 5 lignes du métro de Tokyo. Les conséquences sont radicales : une dizaine de morts, des milliers de blessés et toute une population traumatisée.
Après ce drame, Murakami part immédiatement à la rencontre des victimes pour recueillir leurs récits. « Underground », publié au Japon en 1997 et seulement en 2013 en France, en est la compilation. Pas à pas, le lecteur suit tous celles et ceux, qui ce matin-là, se sont engouffrés innocemment dans leur rame de métro habituelle, sans se douter une seconde de la catastrophe imminente. Dans sa seconde partie, Murakami s'entretient avec des membres, parfois ex-membres, de la secte pour tenter de comprendre les mécanismes d'un embrigadement.
Outre son aspect documentaire, l'intérêt principal d' « Underground » réside dans la structure narrative de la 1ère partie : présentation factuelle de la victime complétée par son témoignage, pas de commentaire, ni d'analyse. L'écriture blanche, l'effet choral jouent à plein et incarnent pleinement la psyché nippone. L'impact de cette lecture est d'autant plus saisissant si l'on connait Tokyo et/ou si on prend quotidiennement un transport en commun très fréquenté. L'identification fonctionne de façon redoutable. A l'opposé, la partie consacrée aux terroristes est moins convaincante tant sur la forme (des entretiens) que sur le fond (on apprend, ni ne ressent pas grand-chose).
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Oh la la, ça ne va pas être simple.
Le sujet est assez dur. Mais je comprends tout à fait la démarche de l'auteur. Par contre, je me suis ennuyée le ¾ du temps sur ce livre. J'étais presque contente de me trouver des excuses pour ne pas le lire. J'ai, a plusieurs reprises penser à l'abandonner ou alors le mettre sur pause, mais je ne crois pas que j'y serais revenue.
Ce n'est pas que je n'ai pas aimé ces témoignages, c'est juste que j'ai trouvé cela très redondant. Ce n'est pas grave, je tenterai avec un roman la prochaine fois.
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Bouleversant, des témoignages glaçants de victimes et des auteurs de l'attaque au gaz sarin par une secte dans le métro de Tokyo
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Underground fut mon premier livre du très connu écrivain japonais Haruki Murakami, le reste de son oeuvre étant, pour une durée indéterminée, sur ma PAL. Ce livre, je l'ai lu dans le cadre d'un séminaire d'histoire contemporaine sur le terrorisme, qui porte plus précisément sur les attentats perpétrés par la secte Aum dans le métro de Tokyo au milieu des années 1990. Autant vous dire que ces différents témoignages se révèlent être un matériel de premier choix pour l'analyse que j'ai à fournir...
Oui, mais en dépit de son utilité, ce livre m'a laissé plutôt pantois, notamment par son aspect rébarbatif. Certes, ce travail de recherche typiquement "sociologique" entrepris par Murakami est complètement fou quantitativement parlant, mais trop répétitif. On revoit le même événement à travers les yeux de plusieurs protagonistes, à travers les mêmes entrevues, les mêmes questions... On a l'impression de lire plusieurs fois la même chose, et c'est bien dommage!
Ce livre n'est jamais autant bon que dans l'épilogue, un des seuls moments du livre où l'écrivain prend la plume pour analyser, expliquer et cela avec une certaine maîtrise. Dommage que cette partie ne dure qu'une dizaine de pages... le reste étant des parties d'interviews menées par l'écrivain, à la fois avec des victimes directes des attentats, mais aussi avec les membres ou anciens membres du culte d'Aum Shinrikyo.
Ce document semble être utile, et même indispensable, pour donner une voix aux victimes, qui sont souvent laissées pour compte, ou même oubliées par les médias, qui ne cherchent que le sensationnel. Bravo à Murakami, qui cherche à nous offrir des points de vue bruts, mais pourquoi pas s'atteler à une analyse?
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Ce livre a été une véritable claque pour moi. Je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à la fin.
J'ai découvert qu'Haruki Murakami n'était pas juste un écrivain au Japon, mais qu'il avait fait également ce documentaire-témoignage. Je ne connaissais l'auteur que grâce à la trilogie 1Q84 que j'avais lu il y a deux ans je crois.


Je dois avouer à ma plus grande honte que je ne savais rien de cette attaque terroriste. Trop jeune quand elle est arrivée, je n'ai pas le souvenir d'en avoir jamais entendu parler dans mon enfance et mon adolescence. Ou alors pas assez pour que je le retienne.

Alors que Murakami a constitué et publié ce livre en 1997 au Japon, il a fallu attendre 2013 pour l'avoir traduit en français (en gros il a fallu attendre le succès de 1Q84?).


Ce documentaire est partagé en deux parties : les témoignages des victimes et les témoignages de membres (où d'anciens membres) de la secte Aum.

Les deux parties sont très intéressantes et se complètent.


La première partie est donc les témoignages des victimes : il y a ceux qui n'ont aucune séquelle, il y en a qui en ont des légères, puis ceux qui en ont des lourdes, voir même handicapantes…et il y a quelques témoignages sur des membres des hommes qui ont perdu la vie ce jour-là.


Tous -ou presque- parlent de la notion du hasard…et si ils avaient ratés le train? Ou si au contraire, ils avaient pris celui d'avant? C'est assez affreux de se dire que finalement, ce qui leur est arrivé est juste de la malchance.

Cette attaque a l'inconvénient d'être invisible. On ne voit rien, c'est un gaz.

D'ailleurs c'est pareil pour les séquelles, on ne les voit pas. Un homme avec des membres en moins, on le voit. Un homme qui a été gazé au gaz sarin, on ne voit rien et cela devient plus difficile à croire jour après jour. Il ne présente physiquement aucune séquelle, mais souffre de maux de tête, d'oubli, de problème respiratoire, de vision…ce n'est pas réellement visible.


On voit aussi les différences de comportements. Une telle attaque dans un métro parisien, je ne pense pas qu'on serait resté calme et qu'on aurait mis autant de temps à réagir. Après, je suis persuadée qu'il y aurait un grand mouvement de panique et de foule, donc ce n'est pas mieux. Mais rester aussi calme, ne pas réellement réagir, prendre son temps pour remonter à la surface comme une grande partie des personnes ont fait ce jour-là…ce n'est pas possible.


La deuxième partie reprend des témoignages d'anciens membres de la secte. Je trouve cela très bien qu'Haruki Murakami soit allé les interroger.


Ce qui est impressionnant, c'est qu'aucun des membres interrogés ne regrettent d'avoir fait partie de cette secte. Même ceux qui ont été séquestré et torturé, ceux sur qui on a fait des essais scientifiques. Ils ne regrettent pas .

Cela montre à quel point notre société ne prend pas en compte les gens qui n'entrent pas dans le moule et qui ne veulent pas suivre les règles. C'est effrayant. Il faut absolument que notre société évolue de ce côté-là et qu'elle ne laisse pas ces personnes toutes seules. C'est ainsi qu'elles deviennent sensibles aux sectes qui répondent à certaines de leurs questions.

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Un livre assez extraordinaire. J'ai beaucoup de mal à en parler, dire exactement ce qui m'a plu (surtout que c'est un sujet grave). L'auteur a raison, il ne faut pas oublier, il ne faut pas laisser cette journée dans le passé et ne pas apprendre de ses erreurs. Sinon, cela recommencera.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Ce n'est pas un roman qu'a écrit ici Murakami mais un documentaire, un essai sur la tragique attaque de gaz qui s'est déroulé dans le métro japonais en 1995. Paru en anglais en 1997, ce livre n'a été édité en France que l'an dernier.
Vu de l'hexagone, ce drame n'a pas eu énormément de retentissement mais pour l'auteur japonais qu'est Murakami cela a été un évènement majeur. Il revenait tout juste sur l'archipel à ce moment là, après avoir vécu plusieurs années à l'étranger et quel choc cela été pour lui de redécouvrir son pays natal dans de tel circonstance. Cela l'a tellement choqué qu'il a décidé de rester et d'aller à la rencontre des victimes. Ainsi est né Underground.
La première partie du livre retrace un peu les circonstances de l'attaque et celles dans lesquelles il a écrit cette succession de témoignage. L'auteur explique comment il a procédé avec les victimes, combien cela a parfois été difficile de les retrouver et surtout de les interroger. Nombre d'entre elles ont d'ailleurs refusé.
Puis vient la très longue partie des interviews. Cela semble un peu redondant au lecteur puisque c'est la même histoire, racontée par un témoin différent. Il est frappant de voir à quel point les récits se recoupent, se ressemblent et cela peut parfois sembler un peu long. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le témoignage de la victime irlandaise. L'on se rend compte alors de l'immense pudeur nippone, même lorsqu'il s'agit de décrire un évènement qui les a touché de plein fouet. La différence entre le récit de l'irlandais et ceux de toutes les victimes originaires du Japon est frappante. Celui de l'autrichien est bien plus émouvant, prend aux tripes tandis que les témoignages des japonais sont toujours dans la retenue. Ils énoncent les faits sans jamais trop en dire sur ce qu'ils ont ressenti émotionnellement parlant.
Tout dans ce livre permet de mieux comprendre la mentalité japonaise. Leur attachement au travail, (beaucoup de victimes ont repris le travail très vite alors qu'ils souffraient encore de graves séquelles), leur droiture, leur solitude…
Cette succession de témoignages peut sembler un peu longue et j'ai eu plusieurs fois envie de décrocher mais l'auteur explique bien sa démarche : «Chaque personne dans le métro, ce matin-là, avait un visage, une vie, une famille, des espoirs et des craintes, des contradictions et des dilemmes et tous ces facteurs avaient leur place dans le drame»
Le livre tant aussi à montrer combien le Japon a tout à apprendre dans la gestion de crise.
Ce que j'ai trouvé intéressant c'est que je n'avais jamais entendu parlé de cette attaque, ni de la secte Aum et encore moins du gaz sarin. Les témoignages sont terrible et j'imagine combien ces gens ont du souffrir.
J'ai apprécié que la dernière partie du livre soit consacrée aux membres de la secte. Il était important pour moi d'avoir les deux versions de l'histoire. Les témoignages des membres (ou ex membres) sont très interessants.
C'est un travail très minutieux et documenté que produit là Murakami, mais il faut s'accrocher pour en venir à bout !
Lien : http://alittlepieceof.fr/lec..
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Bon, comme prévu, Underground n'est pas un "Murakami". Il n y a pas son univers, son ambiance flottante. Mais ce n'était pas déplaisant à lire. Les témoignages des survivants de l'attaque au gaz et des proches des victimes sont plutôt saisissants, surtout pour quelqu'un qui "connait" ces impressions lors d'une attaque terroristes ( la panique, la stupéfaction, l'incompréhension...etc). Avec ce livre, Muarkami explique qu'il voulait savoir et comprendre les ressors de la société japonaise qui ont conduit une partie de l'élite à rejoindre le culte d'Aum et pour certains à commettre de tels actes. Les témoignages de membres de la secte renseignent sur leurs motivations premières, qui n'ont rien d'étonnant: c'était pour la plupart des personnes qui sans avoir de "problèmes" particuliers, se sentaient en marge d'une société qui ne semblait prôner que le consumérisme. Elles étaient à la recherche de quelque chose de plus "essentiel", de plus vrai....d'un sens, ou bien pour certains, c'était pour échapper à un sentiment moral- qui a eu parfois des retentissements physiques- de décrépitude. Murakami se livre aussi par moments dans son livre, non seulement sur ses motivations, mais aussi sur son approche qu'il voulait la plus neutre possible, la moins blessante aussi pour les victimes, mais qui par moment était parasitée par ses propres émotions et avis, mais aussi par son point de vue et sa façon de "fonctionner" de romancier.
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J'ai apprécié la construction du livre, ainsi que le thème. La vue objective de l'auteur et son respect dans sa retranscription des témoignages. J'adore depuis longtemps cet écrivain, je découvre un autre aspect de son talent et je recommande.
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Ce livre parle de façon très touchante de ce que les victimes ont vécu en 1995 dans ce métro lors de l'attaque de la secte Aum. Et le ton est très juste!
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