Ce qui, toutefois, porte atteinte de façon frontale et scandaleuse à la fluidité narrative, c'est l'absence de transition ménagée entre deux segments hétérogènes. Le récit dominant, qu'il soit littéraire ou filmique, prend soin de lier entre eux les différents moments de la narration afin de donner l'illusion d'une continuité sans faille.
Une des caractéristiques des Nouveaux Romanciers est d'avoir brouillé ou assoupli les frontières génériques, tant par une pratique d'écriture, que le concept de roman ne suffit pas toujours à cerner précisément, que par un intérêt souvent productif pour d'autres modes d'expression.
Pourtant, la pratique cinématographique n'a jamais eu pour Marguerite Duras l'importance de l'écriture littéraire : "Avant les livres, il n'y a rien. Mais avant les films, il y a les livres", déclare-t-elle.
La description n'est plus cette excroissance suspensive qui rompait la continuité de l'action dans le roman classique ; elle devient un lieu de développement et de relance de l'action - et d'avènement du sens -, assurant ainsi la production du récit et sa cohésion interne.
Le scénario est un genre qui fut longtemps déprécié, son aspect technique étant jugé peu compatible avec la nature d'une œuvre d'art.