J'avoue avoir totalement craqué pour ce roman pour sa couverture, qui m'a évoqué l'univers du génialissime jeu vidéo Horizon Zero Dawn. La protagoniste de ce récit a d'ailleurs en toute logique pris les traits de l'héroïne du jeu dans mon esprit. 😉 J'étais aussi très intriguée par la façon dont des artistes pouvaient mener une guerre contre des militaires sans en payer le prix fort. Et puis, San Francisco est une ville que j'adore !
Le monde a été ravagé par la « Peste », épidémie fatale à une majorité de la population. Les survivants se sont pour la plupart rassemblés dans les villes. Ils vivent de chasse, de récolte et du pillage de ce qu'il reste du monde d'avant. Dans sa folie des grandeurs, le général Quatre-étoiles veut reformer la grande puissance américaine, faire du pays la grande nation qu'elle était jadis. Pour ce faire, il va faire ployer les différentes villes sous son poing armé…jusqu'à ce qu'il arrive à San Francisco.
La protagoniste n'a au départ pas de prénom. Sa mère était seule lors de son accouchement et a été aidée par un ange, c'est lui qui devra nommer l'enfant. Cette part mystique est assez présente dans le récit, que ce soit pour cet ange, ou les fantômes/souvenirs qui peuplent San Francisco, voire la ville elle-même qui semble agir pour se défendre. J'ai beaucoup aimé cette touche fantastique, qui fait osciller le récit entre illusion et réalité.
La petite grandit à l'écart de la civilisation, dans une ferme à la campagne avec sa mère. Elle assiste un jour au marché à un discours de propagande contre San Francisco de Quatre-étoiles. Sa mère la prie d'aller prévenir les habitants de la ville de se préparer à une attaque imminente. J'ai trouvé le récit un peu lent sur ce point : en effet, la jeune fille se dépêche à porter la nouvelle à la ville d'artistes, et il faut encore de longues semaines avant qu'il ne se passe vraiment quelque chose. La ville reste en suspens, attendant de voir comment son sort va être scellé.
Le texte nous offre aussi une belle réflexion sur la place de l'art et la culture dans nos vies : ce que la passion prend comme dû, mais aussi tout ce qu'elle apporte. Les habitants de SF ont chacun un talent particulier : sculpteur, peintre, graffeur, tatoueur… Ils sont tous visionnaires dans leur discipline car ils se laissent porter par leur créativité, ne lui mettant que très peu de limite. Ils collaborent, s'aidant l'un l'autre à réaliser les rêves des autres. C'est une société presque utopique qui nous est présentée, si l'ombre du conflit armé n'y planait pas et n'amenait pas des tensions sur comment mener cette guerre. Quand le conflit a enfin débuté, j'ai trouvé leur façon de le mener originale et déroutante. J'ai aussi beaucoup aimé la fin !
Un roman post-apocalyptique dans lequel une utopie est mise à mal : les artistes vont devoir faire face à l'armée. La ville de San Francisco ne semble pas vouloir se laisser faire non plus et résiste à sa façon. Une touche de magie bienvenue parsème le récit, troublant la frontière entre rêve et réalité, entre le passé et le présent. Un texte encourageant à une réflexion sur l'art et la passion !
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