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Citations sur Les Cloches jumelles (58)

Mais le cuivre devait coûter cher, les corvées des femmes n'entraient pas dans les comptes, et son père n'irait pas fabriquer une machinerie qui risquerait de tomber en morceaux, quand il suffisait d'envoyer une fille chercher l'eau.
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Chaque soir, la famille se rassemblait autour de l’âtre pour se tenir chaud et chercher la lumière. Les hommes taillaient au couteau des louches et de menus outils, ramassaient à intervalles les copeaux de bois et les jetaient dans la cheminée, ravivant les flammes. Les petits garçons chahutaient et se querellaient à qui mieux mieux, s’empoignaient par leurs peaux de mouton, se toussaient dessus et faisaient le jeu des épidémies.
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Pour les piédroits et la charpente, on avait utilisé les immenses pins qui poussaient alors dans le Gudbrandsdal, et comme le voulait la coutume dans tout le pays, on avait abondamment décoré l’édifice de motifs légués par les vieilles croyances païennes, ce qui donnait une sorte de christianisme repeint, façon demeure de chefs vikings. Il avait fallu aux menuisiers un été entier pour sculpter les serpents de mer, et autres enjolivures qui avaient fait leurs preuves depuis l’époque norroise. L’extérieur du porche était agrémenté sur toute sa hauteur de figures léonines aux longs cous et un énorme reptile se contorsionnait autour de la porte d’entrée. De chaque côté du retable se dressaient des colonnes de bois dont les chapiteaux avaient pris la forme de masque barbus, effigies de vieilles divinités qui roulaient des yeux sans pupilles. Tout ceci avait pour but de défendre la paroisse contre les forces du mal, telles que les Norvégiens les avaient combattus depuis des centaines d’années. Les artisans avaient pris soin d’intégrer tous les dieux à leur œuvre et de leur rendre justice à égalité, pour le cas où Thor et Odin auraient pu conserver quelques pouvoirs
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"Tu aurais pu faire tant de choses, pensa-t-elle. Toi et moi, nous deux ensemble. Jour après jour, après jour. Tous tes talents, toute ta force, réduite en poussière, emportés par le vent. Ton sourire, tes mains et ta voix si douce qui parlait l’allemand. Toutes ces toiles qui attendaient, toutes ces caresses, tous ces enfants, toutes ces mouches que tu devaient lancer. de quoi remplir les heures, les semaines et les années. Mais ils t'ont jeté en terre, et ils t'ont laissé là, des gens que tu connais pas pourriront autour de toi, tu es mort, tu es seul. Personne, là-bas, pour te dire Ich liebe dich."
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Tout ira bien, lui dit-il. S’il arrive quelque chose, la sage-femme et moi, nous prendrons les décisions pour vous. Nous vous délivrerons et de la mort et des souffrances.
- Mais pas du chagrin.
- Non. Contre le chagrin, nous ne gagnons jamais, nous ne pouvons même rien contre lui.
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Les rumeurs sont les graines d’où sortent les mythes. Légères, elle s’envolent avec le vent, se dispersent, et sont promptes à germer. Avant que la vérité ne prenne racine, elles ont fleuri depuis longtemps, devenant vraies à leurs propres oreilles, car même les inventions les plus échevelées ont pour elles d’avoir été racontées par quelqu’un, et le fait de raconter quelque chose est en soi véridique, même si l’objet du récit ne l’a jamais été.
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La sonorité des Cloches jumelles n’éveillait ni mélancolie, ni angoisse. Dans chaque battement palpitait un coeur vivant, la promesse d’un printemps meilleur, une résonance teintée de longues et nobles vibrations. Leurs notes pénétraient les âmes, emplissaient les têtes de chimères, attendrissaient les plus endurcis des hommes.
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Elle le laissa lui tenir la main et lui faire survoler ces formes primitives, caresser le loup de Fenrir, les corbeaux d’Odin, et Naglfar, le vaisseau des enfers, construit avec les ongles des morts, il la guida au-dessus d’un brasier qui désormais ne brûlait plus, ou n’avait pas brûlé encore, à travers le combat du jour et de la nuit, au temps où l’on avait séparé la lumière de l’ombre, il écarta les doigts, sentit la main d’Astrid si chaude sous la sienne, et ces puissances qui palpitaient sous leurs mains à tous deux. Ils suivirent la forme du serpent, sa longueur interminable dans l’obscurité, et les forces du mal frémissaient sous leur peau, mais ils continuaient, plus loin encore par ici, puis de nouveau par là, emportés dans un vol envoûtant et sans fin.
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La foi en Dieu, c'est une bonne chose, avait conclu Astrid avant de s'effacer. Mais la faim et la raison seront toujours les plus fortes.
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On avait réuni les attelages près de la grange. Des hommes en paletot de fourrure se mettaient au travail. La plupart affichaient la marque universelle de la compétence chez les transporteurs au long cours : une barbe fournie
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