Un temps de saison

Le maire et moi,je le vois bien,nous nous liquéfions littéralement,nos chairs deviennent spongieuses,jamais nous n'aurons les belles fortes carrures d'ici,les cheveux secs,la peau moite de sueur.Et pourtant il faut demeurer et faire son trou.

Elle charme en moi ce que j'ai de moins bon, songeait Herman,de veule et de paresseux.Les heures s'écoulent privées d'énergie et de réflexion,et tout est égal,les petites infamies ou les bons mouvements.Quel repos,oui,que cette vie-là!Quel repos que le village!

Ce peuple est si courtois,songeait Herman,qu'il me tient prisonnier plus sûrement que par des ordres et des interdictions.

Voilà que tout se transforme en ennemi grommela-t-il.Est-ce de voir l'automne qui doit être payé ce prix là?

Maudit automne,murmurait-il,maudite campagne.Deux semaines de plus ici,j'en crèverais.Mais il ne sera pas dit que nous nous serons dérobés à l'épreuve,pas même le petit.