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C'est la première fois que je lis Marie NDiaye, romancière et dramaturge française de renom qui compte aujourd'hui plus d'une trentaine d'ouvrages publiés. Et quelle rencontre !

Herman, un professeur de mathématiques, passe chaque année les mois de juillet et d'août en famille à sa maison de campagne située en bordure d'un village. Exceptionnellement cet été-là, les vacances sont prolongées jusqu'aux premiers jours de septembre. Or, le 1er septembre, le soleil estival laisse place à la pluie et au froid et, au grand désarroi d'Herman, sa femme et son enfant disparaissent. Parti à leur recherche, Le Parisien est contraint de demeurer au village beaucoup plus longtemps qu'il ne l'imaginait.

Le monde fantastique déployé par NDiaye n'est pas sans rappeler celui de Kafka. Alors qu'Herman a l'habitude de se trouver en position de contrôle, il doit se soumettre à des codes qu'il ne comprend pas et il apprend à connaître les habitants locaux dont il distinguait à peine les visages auparavant.

NDiaye m'a ensorcelée par son style, superbe, et son univers, aussi magique qu'inquiétant. Je n'ai eu qu'une envie après avoir refermé ce court roman : enchaîner avec un autre livre de l'autrice (ce que j'ai fait).
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Observez attentivement la photo, qu'y a-t-il au bout de la route. Image qui ne se termine pas, l'oeil peut y poursuivre le chemin. Une route qui nous mène dans un village étrange, aux habitants quelque peu uniformisés dans leur apparence mais guetteurs de tous mouvements de leurs pairs et de l'étranger parisien qui, par mégarde, a dépassé le 31 août, date ultime des vacances. Dès le 1er septembre, l'automne chasse soleil, lumière, ciel bleu et s'installe. Tout au long de la lecture nous sommes éclaboussés, submergés, engloutis par une pluie tantôt fine tantôt drue. Une continuelle averse glauque qui accompagne les démarches du professeur de mathématiques (esprit que, par habitude, on qualifierait de logique et matérialiste) Herman à la recherche de Rose son épouse et de leur petit garçon partis chercher du lait en ce dernier jour et jamais revenus. Son "adoption" par le village suscite, de notre part, bien des interrogations, bien des remises en question. Comme toute métaphore, à nous de décoder les comparants et à accepter de quitter les voies traditionnelles du langage. N'est-il pas bon d'être quelquefois "dérangé" dans nos petites habitudes de lecteur? Ce livre se lit avec souplesse et accroche notre demande d'en savoir plus. En cours de lecture, notre pensée va et vient au gré des mécanismes entre les personnages et au gré de l'atmosphère. On ne sait pas toujours très bien où l'on va et cela remue. Quand on clôt le livre, des interrogations subsistent, une aura nous entoure et peut-être y répondons-nous en notre for intérieur et peut-être ne restons-nous qu'au centre d'une sensation difficile à exprimer. Un peu comme si nous étions tapis, dissimulés, dans un coin de ce village miroir qui reflète certaines de nos certitudes, beaucoup de nos complications...

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Herman, sa femme et son fils, jamais nommés, sont restés un jour de trop dans la maison où ils passent les mois de juillet et août. Herman les perd de vue et ne les retrouvera plus vraiment , malgré ses efforts, qui se font de plus en plus ténus à mesure qu'il est comme phagocyté par le village, son mauvais temps et ses habitants. Presque du Kafka, c'est tout dire. Et une fois encore, malgré parfois un peu d'agacement, je reconnais à Ndiaye beaucoup de talent pour embarquer le lecteur dans son récit improbable mais maîtrisé. Et il faut beaucoup de culot pour oser une fin pareille.
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Une famille en vacances, dans une région pluvieuse, à la veille du départ. La femme retourne en ville pour une bricole et ne revient pas. Evidemment, le mari s'inquiète et quitte la location pour chercher sa moitié dans le petit village de vacances. A ses questions, personne ne répond directement. Mais tout le monde semble d'accord sur quelques points : ils ont voulu partir trop tard ; ils ne sont pas les seuls ; c'est arrivé à d'autres ; il ne la reverra pas. le Mari ne comprend rien à ces discours sibyllins et s'entête, mène l'enquête, tente de remonter une piste inexistante.
Dans cette nouvelle fantastique, il ne fait pas bon découvrir le vrai visage du village de vacances, celui qu'on quitte à l'arrivée des mauvais jours, lorsque les vacanciers ne sont plus tout à fait les bienvenus, qu'ils ne sont plus à leur place.
Le lecteur pense s'engager dans un roman policier qui le mènera à la femme disparue, à la fillette introuvable. Mais rien. La disparition est effective et les autorités ne feront rien ; d'ailleurs, la femme semble aussi disparaître progressivement des esprits, pour en devenir un elle-même, vague fantôme qui n'a pas voulu quitter les lieux et s'en est trouvé prisonnier.
L'auteure joue avec les questions et espoirs que tout vacancier a rencontrés : pourquoi partir ? comment vit le village quand je ne suis pas là ? je ne veux pas partir. A vos risques et périls, semble raconter Marie NDiaye.
Ecriture maîtrisée, angoisse palpable en tenant pour autant l'horreur ou les créatures fantastiques à distance ; tout se passe dans l'esprit du lecteur qui voit ainsi s'éveiller des angoisses fondamentales.
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L. est un village sans nom, tentaculaire, immense fourmilière qui sous des dehors affables vous engloutit si vous n'y prenez garde,vous met en hibernation le temps d'une saison, celle où la bruine nappe de gris les collines environnantes et englue la volonté dans son tissus de bonnes mines souriantes.
Un début qui rapelle Un roi sans divertissement de Jean Giono, un presque-hiver froid avant l'heure et deux disparitions celles de Rose et de son garçonnet.
Mais point de cadavres ici et point trop d'action non plus!
Le professeur Herman, époux et père, la veille de leur retour à Paris, tour à tour affolé,parano,éprouvé,démuni,en colère, épuisé,balade ici et là ses "subtilités de langage" et son statut d'étranger, de "Parisien" (c'est dire qu'il n'est pas du "pays") pour se heurter au mur courtois et bienveillant ambiant mais aux "rites antediluviens".
On l'épie,on sait tout de lui, car même "au Relais" où il va loger le temps des recherches,les portes n'ont ni clef,ni verrou. Mais comment se comporter lorsqu'on ne possède pas les codes de cette gigantesque machine broyeuse aux arrière boutiques organisées.Il ne lui reste qu'à gommer sa colère,estomper les traits des visages recherchés, et boire son vin...cuit, en attendant des jours meilleurs....tout en... "rétrécissant"!
"Comment faire son trou?" dans la nature elle même, lorsqu'on est l'intrus.
En deux pages de conclusion, "La trublionne", Pierre Lepape (Le Monde 1994) vient éclairer notre lanterne de lecteur perdu (comme moi) dans les brumes d'une simple "métaphore sur l'intégration, sur le choc des cultures étrangères,sur les souffrances de l'exclusion,sur les difficultés de communication entre les territoires sociaux,culturels,raciaux,sentimentaux"; en précisant que Marie Ndiaye, "sape les systèmes, brouille les lignes" et "utilise la langue de Descartes" pour établir un monde aux "frontières fluctuantes".
Marie Ndiaye (prix Fémina 2001 pour Rosie Carpe: que j'ai trouvé excellent), en vraie fauteuse de trouble, m'a ce coup ci embrouillé les neurones avec son histoire simple, aux mots simples, pas si simple que ça!
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L'écriture est assez séduisante mais l'histoire ne m'a pas emporté... Un parisien dans sa maison de campagne constate que sa femme et son enfant ont disparu la veille de rentrer de vacances. Il part à leur recherche mais s'aperçoit que les villageois ne s'intéressent absolument pas à cette disparition. Ils vont l'intégrer à leur quotidien sous la pluie de cette fin de saison. Il baisse les bras, se laisse diriger par les villageois et comprend peu à peu que les nombreux disparus du village se transforment en esprits. Cet aspect-là est peu traité et ça donne une histoire sans queue ni tête.
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Le roman n'est composé que de 141 pages, pourtant, l'auteur fait en sorte que l'histoire soit longue et lente. L'atmosphère pesante de ce village donne l'impression de voir le temps passer doucement. Ce rajoute à ceci, les conversations souvent inutiles entre les personnages, qui ne sont que des ramassis de futilités et de chose sans importance et sans fond. On voit très bien tout le long de l'histoire que les personnages n'ont pas de volonté propre, ils ne suivent qu'une lente et longue destiné qui ne leur apportera rien de fameux.
Lien : https://badhancockhome.fr/20..
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Diffi­cile de livrer un com­men­taire pré­cis tant cette « fable » pro­pose dif­fé­rentes inter­pré­ta­tions. Pour y voir un peu plus clair, il faut dis­sé­quer le roman et dans un pre­mier temps évaluer le style pour ensuite se pen­cher sur le fond. En ce qui concerne le style donc, lui aussi sus­cite divers avis...
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Troublant, perturbant, incroyable et agaçant…voilà ce qui résumerait selon moi cette lecture.

Dès le début du roman le décor est planté et l'intrigue semble claire : Herman, un Parisien est venu passer des vacances en Province comme il le fait tous les ans. D'ordinaire, lui et sa femme rentrent à Paris fin Août. Cette fois-ci, ils décident de rester quelques jours de plus afin de prolonger leurs vacances…La femme de Herman, Rose, décide alors de partir acheter des oeufs à la ferme voisine avec leur fils…mais ils ne reviennent pas.

Herman va alors tout tenter pour les retrouver : se rendre au village, signaler leur disparition à la gendarmerie, questionner les habitants qui gardent le silence, se lier d'amitié avec les commerçants, demander audience avec monsieur le Maire…mais étrangement, personne ne semble prendre son histoire très au sérieux et ne s'en émeut. Tour à tour on le renvoie chez lui, on lui donne des conseils saugrenus, on plaisante avec lui… Cette situation inquiète Herman, qui, malgré la raison, ne semble pas vouloir chercher de l'aide ailleurs et se contente de mettre en pratique les quelques conseils reçus au sein du village.

Commence alors une étrange succession d'événements qui ont tout du mystique. Un étrange secret semble en effet lier les habitants…à Herman désormais d'en découvrir la nature.

Le monde créé par Marie N'Diaye est surprenant car stéréotypé au maximum. Les parisiens, la province, les coutumes, tout y passe. le lecteur sourira souvent à l'évocation de préjugés exagérés : au 1er Septembre, une fois les vacanciers rentrés, le soleil disparaît pour laisser l'automne froid, lugubre et pluvieux recouvrir les paysages estivaux tant appréciés. Herman lui-même, ne semble connaître personne au village alors qu'il y vient depuis des années, ce qui tend à prouver qu'au delà du cadre estival des vacances, il ne s'est jamais intéressé à la vie du village, il n'a jamais souhaité créer de lien avec ses habitants, les prenant de haut, ne faisant pas cas de leur existence. Les vacanciers sont donc dépréciés et peints de manière peu élogieuse.

Mais au delà de cela, une véritable enquête va être menée par Herman. Ce petit village de province somme toute assez agréable et accueillant en été, va rapidement se métamorphoser en un endroit mystique et inquiétant. Herman n'aura alors pas le choix, il devra s'adapter à cette nouvelle vie, précaire et si éloignée de sa vie Parisienne en apprenant à vivre comme un véritable villageois. Initié par les habitants, il devra faire ses preuves et accepter de devenir à part entière l'un des leurs s'il souhaite retrouver sa famille, au risque de se perdre lui-même en route.

Marie N'Diaye nous livre ici une histoire aussi enivrante qu'irrationnelle. Sa plume envoûte et perturbe. Elle est précise, maîtrisée et claire.

Dès le début du roman, le lecteur ne comprend pas où veut en venir l'auteure. « Un temps de saison » est un titre énigmatique qui n'apporte pas beaucoup de renseignements sur l'intrigue…ce n'est qu'au fil de la lecture que l'évidence nous saute aux yeux. Ce roman se lit d'une traite, il inquiète, fascine, surprend et déroute sans arrêt son lecteur. Chaque certitude s'évapore pas à pas. Nous avons l'impression de courir après quelque chose d'impalpable, de vaporeux, qui s'échapperait sans cesse et se refuserait à nos yeux.

En définitive, les situations sont incongrues, les personnages souvent choquants, l'intrigue est irrationnelle. Voilà ce qui marque principalement le lecteur qui a l'impression de voyager en plein rêve tant le manque de rationalité est étourdissant par moment. Les décors sont insipides, les habitants inamicaux, les activités inexistantes. Ce village perdu ressemble à une prison de laquelle personne ne semble vraiment vouloir s'évader…comme enlisés, anesthésiés, les habitants vivotent et s'en contentent comme si la peur de l'étranger, de l'inconnu était insurmontable, paralysante.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a tenue en haleine…néanmoins, quelle déception lorsque je suis arrivée à son point final. Je m'attendais à des explications ou tout du moins à une fin qui clôturerait l'histoire. Pourtant, ce n'est pas le cas. Un goût d'inachevé, d'irrationnel ponctue cette fin qui n'en est pas une…Le lecteur, une fois encore, est comme en plein rêve.

En conclusion : Un roman très intéressant qui m'a captivée durant presque toute ma lecture mais la fin a été très décevante. Je ne supporte pas les fins qui n'en sont pas. « Avant d'aller dormir », le roman de S. J. Watson en avait déjà fait les frais… Bref, à lire, mais attendez-vous à quelques frustrations arrivés à la dernière page du roman…
Lien : http://moncoinlivresque.fr/u..
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plonger dans un univers à la limite du fanstatique par une écriture fine et détaillée, on ne peut pas lutter et on sombre comme les "héros" du livre dans cette ambiance lugubre et fascinante. les hommes deviennent des loups, les femmes des ombres, vivants ou fantome ? a chacun d'y voir un sens
ceci dit je reste un peu sur ma faim... la fin n'en est pas une et on attend une suite. extrêmement détaillée on cherche a comprendre mais rien ne vient... c'est un livre à ambiance, qui dérange et qui laisse libre interprete... nous sommes bien loin des livres binaires comme on en lit trop ou il y a les gentils et les mechants...
tres court il se lit tres vite alors n'hésitez pas si vous avez envie d'une belle écriture
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