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Critique de Laveze


FEU PÂLE de VLADIMIR NABOKOV
Si Nabokov est universellement connu pour sa Lolita, on parle peu de ses autres livres et notamment de Feu Pâle, une oeuvre difficile à qualifier, pas vraiment un roman mais assurément un ovni littéraire.
Le livre se décompose en trois parties, la première est la narration de la rencontre à l'université américaine de New Wye entre John Shade, poète et enseignant, et Charles Kinbote, professeur de littérature zemblienne. Ce dernier explique leur amitié et la manière dont il récupère à la mort de Shade le manuscrit d'un poème qu'il venait de terminer.
La seconde partie est la transcription du poème en lui même, 999 vers au lieu des 1000 prévus. le poème est découpé en quatre chants, parle d'un jeune garçon (Shade)dont les deux parents, ornithologues, sont morts quand il était très jeune. Il fût élevé par sa tante Maud, ce fût un enfant malade, un genre d'avorton, sujet aux évanouissements. Suivent ensuite de longues considérations sur la mort, la vie après la mort, le Paradis et la réincarnation ainsi qu'un éloge de la beauté, comment la rechercher. C'est sombre et décalé mais rempli d'oiseaux( les dix premiers vers parlent de la mort d'un oiseau contre une vitre)il semble y avoir une énigme policière qui mentionne Sherlock Holmes et des syllogismes dont celui ci «D'autres hommes meurent, mais moi je ne suis pas un homme, donc je ne mourrai pas »
La troisième partie, la plus longue, est celle des commentaires de Kinbote sur le poème. Il va donc reprendre des mots, des phrases et en donner son interprétation et c'est là que tout part en plein délire, car Kinbote va raconter à travers l'analyse des vers de Shade l'histoire du royaume de Zembla dont il semble avoir été roi. Ces commentaires ne seront qu'un prétexte à nous donner des détails sur ce pays qui adore le régicide, dont une quinzaine de rois ont trouvé des morts violentes. Tout revient vers Zembla. Kinbote pensait que Shade lors de leurs conversations avait intégré dans son poème l'histoire de son pays mais à chaque fois qu'il le faisait, sa femme Sybill lui demandait de l'effacer. Il ira jusqu'à faire sortir de Zembla un assassin pour le faire arriver sur le campus pour le tuer!

On peut penser que Nabokov, de façon extrêmement érudite, a voulu se moquer des critiques et autres exégètes qui fourmillent dans les universités. Il s'est sûrement bien amusé avec ce texte qui a suscité de multiples analyses. Beaucoup d'humour et d'ironie qui font penser un peu à Cortazar ou Borgès.
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