La laitière de Bangalore

Intéressant/ Riche/ Qui fait voyager.

« Après des années en Amérique, Shoba et son mari retournent vivre en Inde avec leurs filles. Entre traditions et modernité, il leur faut du temps pour, à nouveau, trouver leurs repères. »

À lire près d'un refuge pour animaux qui accueille aussi les vaches.

Pour faire dans le cliché : on va dire que ce récit est une plongée au coeur de l'Inde éternelle et contemporaine !

Un peu difficile d'accrocher à ce récit d'une indienne éduquée à l'occidentale qui décide rentrer au pays avec mari et enfant se lie d'amitié avec la laitière de sa rue, Sarala, et sa famille. Elle possède quelques vaches et vend directement le lait cru, du producteur au consommateur.

Se décider à aller acheter du lait cru, directement sorti du pis de la vache occupe déjà tout un chapitre pour cette indienne américaine habituée aux packs de lait pasteurisé des supermarchés aseptisés.

Les vaches et leur lait sont centrales dans la culture hindouiste qui leur prête toutes les vertus et des capacités de guérison comme de divination. C'est tout cela que nous communique ce récit. La langue indienne fourmille de mots pour les désigner. Les vaches sont dotées d'intelligence et de coeur. Sarala aime ses vaches et en parle comme d'êtres chers. La mort d'une vache est un drame. Ainsi lorsqu'on emménage dans un nouveau logement, il faut faire monter une vache pour qu'elle laisse une bouse bien fraiche qui va porter bonheur. La bouse de vache diluée dans de l'eau est utilisée pour nettoyer la maison. Lorsque le gouvernement octroi un logement à quelque famille d'éleveur, c'est la vache qui s'installe dans le séjour, tandis que la famille continue d'occuper un appentis dans la cour. Et tout cela est très normal et ne choque personne mais donne quelques descriptions savoureuses.

Au fil des pages, le lecteur occidental fini par se laisser fasciner par ce monde si différent. L'auteur peu à peu s'attache; même si son but est d'écrire un livre. Elle finit par décider d'acheter une vache et de la donner à Sarala en guise d'offrande religieuse. La quête d'une vache n'est pas une mince affaire. Elle parcourt des kilomètres pendants des jours avec Sarala et son fils Selva pour trouver la bonne vache, celle qui donnera du lait et celle qui portera bonheur à la famille et celle ont le caractère s'accordera à celui de sa propriétaire; celle qui saura trouver sa place dans le troupeau .. Enfin elle l'a trouve. La jeune vache s'installe et met bas un petit veau. Malheureusement c'est un mâle, un désastre car il ne va pas produire de lait. Mais pas question de le tuer bien sûr. Elle est donc contrainte de l'abandonner dans un refuge pour vache, sorte de pension et d'orphelinat pour laitière vieillissante ou jeune veau mâle dont personne ne veut. Un peu comme nos refuges de la SPA.