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EAN : 9782715253964
304 pages
Le Mercure de France (13/02/2020)
3.77/5   45 notes
Résumé :
Après plus de vingt ans passés aux États-Unis, Shoba rentre en Inde avec sa famille. Dans les rues de Bangalore, hommes d’affaires côtoient vendeurs à la sauvette, mendiants, travestis et... vaches! Shoba se lie bientôt d’amitié avec Sarala, sa voisine laitière dont les vaches vagabondent dans les champs. Mais lorsque Sarala propose à Shoba de participer à l’achat d’une nouvelle bête commence une drôle d’épopée! Acheter une vache en Inde n’est pas une mince affaire.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Partie aux Etats-Unis pour ses études, l'auteur revient en Inde après vingt ans d'absence, avec un mari et deux filles. Au pied de sa résidence d'un quartier aisé de Bangalore, elle croise tous les jours Sarala, qui élève quelques vaches en plein centre ville pour en vendre le lait aux habitants du quartier. de fil en aiguille, Shoba va se passionner pour l'histoire si particulière des vaches en Inde et multiplier les rencontres autour de cet animal.


Explorant tout ce qu'implique la notion de Gao Mata - « Mère Vache » en hindi -, traduite par les Occidentaux en « vache sacrée », l'enquête sérieusement documentée se mêle au récit personnel et aux anecdotes vécues pour composer une trame intéressante et culturellement dépaysante, aussi plaisante à lire qu'un roman. de fait, chaque page réserve son lot de surprises, tant la vénération pour les vaches se décline en Inde en ce qui peut nous paraître d'extraordinaires pratiques quotidiennes : censés porter bonheur, ces animaux s'invitent aux pendaisons de crémaillère, même en appartements, et s'offrent en cadeau d'anniversaire ou en offrande. Objets d'une protection jalouse, ils suscitent des conflits entre hindous, musulmans et chrétiens quant à la consommation de viande, et on investit dans des refuges pour bovins quand par ailleurs l'on manque d'orphelinats. Enfin, les vaches s'élèvent en ville où elles se promènent librement, et à défaut de viande produisent lait, urine et bouses qui se consomment et s'utilisent à toutes les sauces…


Ce livre est l'occasion d'une immersion authentique et souvent stupéfiante dans la vie de tous les jours en Inde : par le biais des vaches, ce sont toute la culture, les coutumes et l'esprit de l'Inde qui de dévoilent sous un jour amusant et passionnant.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un vrai coup de coeur pour ce livre insolite, qui nous fait voyager, appréhender des manières de vivre aux antipodes des nôtres...
J'aurais franchement souri si on m'avait dit que j'allais me passionner pour un ouvrage où les personnages principaux seraient des vaches ?!!....
Mais pas n'importe quelles vaches ! Les vaches sacrées d'Inde, qui sont le noyau central de "La laitière de Bangalore"...

Parallèlement, c'est une manière astucieuse, originale d'aborder la civilisation indienne; doublement astucieuse car l'auteure née en Inde, est devenue adulte, mère de famille aux Etats-Unis, revient sur la terre de ses ancêtres, après avoir vécu vingt-ans en Amérique...
Shoba doit se réadapter à une culture dont elle a beaucoup oublié...
Elle sympathisera avec Sarala, la laitière courageuse qui s'occupe d'un petit troupeau de vaches et dont elle vend le lait , en bas de l'immeuble de standing de Shoba. Sarala sera la médiatrice idéale pour réapprendre son pays à Shoba...

"A ce moment-là, je ne faisais pas du tout le lien entre les vaches et l'Inde, mon pays natal quitté depuis des années.
Si vous m'aviez dit que cette histoire de vache allait me rattraper, je vous aurais ri au nez. Sans méchanceté, mais avec une pointe de mépris difficile à dissimuler. (...) Mais je ne soupçonnais pas que Sarala, ma laitière, allait m'apprendre à vivre le moment présent et à faire des épreuves une école de résilience. "(p. 16)

A la fois drôle, désopilant et des plus riches en informations éclectiques concernant les traditions, usages indiens au quotidien...
Shoba, son mari et ses deux filles s'installent dans un immeuble du centre de Bangalore...et ce sont des retrouvailles pittoresques, cocasses, souvent, avec leurs racines, leur pays d'origine...qu'ils redécouvrent d' un oeil nouveau !

Shoba nous offre au fil de son récit, une multitude de contes et légendes de son vaste pays..., ainsi que d'abondantes anecdotes nous révélant l'esprit et les philosophies de vie des Indiens...

Une très belle lecture qui m'a appris beaucoup et fait sourire abondamment....Ce qui est un plaisir supplémentaire!!...

"Quoique j'aie grandi en Inde, à Chennai, ou Madras comme on l'appelait alors, je suis partie étudier aux Etats-unis et ne suis pas revenue pendant près de vingt-ans. J'ai longtemps caressé le rêve de revenir. La vie en Inde est d'ailleurs comme un rêve parfois, remplie de scènes,de sons et d'odeurs uniques et surréalistes. Propres à donner à Salvador Dali une tonne
d'inspiration. Ou du fil à retordre.
Comme rencontrer une vache dans un ascenseur." (p. 24)








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Qui aurait pu croire qu'un livre ayant pour sujet principal les vaches pourrait être un tel page-turner ? Car j'ai eu bien du mal à reposer le livre avant de m'endormir ces derniers soirs (en fait, je m'endormais sur le livre et ne le déposais sur ma table de chevet que contrainte et forcée, vaincue par Morphée ...)

La laitière de Bangalore, de Shoba Narayan, est sous-titré "Roman". Cependant, il n'en n'est rien. La laitière de Bangalore se situe à la croisée du récit, de l'étude sociologique, du documentaire animalier et d'un rapport digne des scientifiques de l'Inra.

Shoba Narayan, Indienne grandie et éduquée en Inde, part pour les Etats-Unis où elle épouse un homme ayant suivi le même parcours. Elle y vit la vie d'une mère de famille new-yorkaise, entre travail, métro, shopping et déjeuners entre amies.

Un jour, Shoba et son mari décident de retourner en Inde, où, estiment-ils, ils pourront se montrer plus utiles envers le pays qui les a vu naître. C'est alors que commence La laitière de Bangalore.

Installée avec mari et enfants dans un appartement de Bangalore, - capitale du Karnataka, ville surnommée la Silicon Valley indienne, - Shoba, un jour où elle se rend à une pendaison de crémaillère chez des amis, croise dans l'ascenseur de l'immeuble, Sarala, laitière de son état, en train d'y faire monter sa vache qui est impatiemment attendue pour bénir le nouvel appartement en y déposant ses bouses fraîches sur les sols en marbre ...

Sarala convainc Shoba de lui acheter désormais le lait de sa vache, fraîchement sorti du pis de l'animal, plutôt que de continuer à acheter le lait en brique auquel la jeune femme est habituée. Ce sera le début d'une longue amitié et l'occasion pour Shoba de renouer avec ses racines indiennes, avec les pratiques culturelles et les modes de pensée indiens qui lui étaient devenus étrangers après son immersion dans la culture américaine.

On lit avec beaucoup de plaisir le récit de cette demi-douzaine d'années d'amitié entre les deux femmes, qui sont comme les deux côtés d'une même pièce de monnaie indienne. On y apprend énormément de choses sur les vaches et on comprend pourquoi, si on en doutait encore, ces animaux ont une telle place dans la vie, le coeur, et même l'âme - il faut bien le reconnaître - des Indiens.

C'est avec un brin de tristesse que j'ai refermé La laitière de Bangalore, car j'aurai aimé pouvoir, longtemps encore, cheminer aux côtés de Shoba et de Sarala.

Je ne saurai trop vous recommander la lecture de ce livre pour laquelle il n'est nullement nécessaire d'être un passionné de l'Inde ou un spécialiste des bovins.
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Ce que j'apprécie dans la littérature c'est le pouvoir qu'elle a nous transporter dans l'ailleurs, et là aucun doute, un monde à mille lieux du mien, et pour cause je suis partie en Inde du Sud à Bangalore à la rencontre de deux femmes et surtout des vaches sacrées, et oui un livre leurs ai dédié !!!
Shoba et Ram, son mari, sont nés en inde du Sud, ils reviennent en famille après avoir vécu pendant les vingt dernières années à New York, ils ont vécus cet exil entre les deux pays, les deux cultures, et ils veulent faire découvrir à leurs deux filles leur patrimoine et être plus proche de leur famille.
Le livre commence par « Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Une vache se trouve à l'intérieur, en biais, pour pouvoir tenir … » et cette rencontre incongru va permettre à Shoba de lier connaissance avec Sarala, la laitière du quartier qui matin et soir fournit le lait directement sorti du pis des vaches aux habitants. Vous l'aurez bien compris une amitié va naître entre elles.
Ce roman nous ouvre les portes de la vie en Inde d'une façon originale, c'est très bien écrit, beaucoup d'humour, ce livre est une véritable bible sur les vaches, le lait, la bouse et même l'urine, mais l'auteur partage aussi ses réflexions, ses interrogations sur la modernité et les traditions, la religion hindouiste, quelques saveurs culinaires au passage, en fait la vie indienne dans son quotidien et sa philosophie.
Une très belle découverte littéraire que ne n'aurais pas faite si l'Inde n'avait pas été l'invité de Livre Paris et la mise en avant des auteurs de ce pays.
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En Inde, la vache est sacrée pour les hindous. Elle abrite en elle trente trois mille dieux … la religion hindoue vénère l'animal comme symbole de fertilité et d'abondance. On l'invite aux pendaisons de crémaillères pour porter bonheur, son urine est un élixir de santé, sa bouse a des propriétées antibactériennes et antifongiques, son lait est un superaliment qui a des vertues calmantes et médicinales, bref, la vache nourrit et sauve les humains.

L'auteure, Shoba, et son mari sont nés en Inde mais ont immigré aux États-Unis pendant 20 ans. À leur retour au pays, elle se trouve à prendre l'ascenseur avec une vache … Chaque matin, en face de chez elle, une fermière trait et vend le lait de ses vaches aux gens du voisinage. C'est à la rencontre de cette dernière que Shoba s'initie à l'importance de la vache dans la société indienne.

Magnifique roman biographique ou l'on apprend tellement, tant sur ce mammifère “magique” que sur les traditions hindous … Vraiment passionnant !
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être nos ancêtres avaient-ils tout simplement trouvé comment utiliser toutes leurs merdes- littéralement. Dans les villages, les Indiens utilisent toujours la bouse. Les paysans plantent des graines dans la bouse de vache pour les protéger et les fertiliser. On l'emploie sèche pour allumer les feux, comme combustible pour cuisiner, et en application pour repousser les moustiques. (...)
On recouvre de bouse les murs et le sol des maisons en terre pour les consolider; même chose pour les maisons en pisé du Nouveau-Mexique. (p. 154)
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""Vous savez, on garde les vaches depuis des générations dans ma famille. du coup, je me suis mise à penser comme une vache. Comment pense une vache ? Est-ce qu'une vache pense au lait ? Je ne vois que ça.
Par chance, elle met fin à mon supplice.
"Comment pense une vache ?" répète-telle. Cette fois, je sais c'est une question pour la forme. "Une vache pense avec générosité, n'st-ce-pas? Puisqu'elle est mère de l'humanité."
J'acquiesce, même si, à mon avis, les vaches n'ont pas une vision si globale de la vie. Elles pensent probablement au foin, à l'herbe et à leur prochain repas, pas au "lait de la tendresse humaine" ni à la consommation. (p. 137)
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A ce moment-là, je ne faisais pas du tout le lien entre les vaches et l'Inde, mon pays natal quitté depuis des années.
Si vous m'aviez dit que cette histoire de vache allait me rattraper, je vous aurais ri au nez. Sans méchanceté, mais avec une pointe de mépris difficile à dissimuler. (...) Mais je ne soupçonnais pas que Sarala, ma laitière, allait m'apprendre à vivre le moment présent et à faire des épreuves une école de résilience. (p. 16)
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Mycobacterium vaccae est une bactérie présente dans la bouse de vache. On l’a décelée pour la première fois en Autriche. Le mot vacca est le latin pour « vache ». Des recherches ont montré que l’exposition à cette bactérie peut accroître l’intelligence et remonter le moral. Je ne plaisante pas. Deux professeurs de biologie du Russell Sage College de Troy, New York, ont présenté cette découverte lors d’une rencontre de la Société américaine de microbiologie en 2010. Le titre de leur communication est explicite : « Les bactéries peuvent-elles vous rendre plus malins ? » Mycobacterium vaccae est naturellement présente dans le sol et dans la bouse de vache, et d’après Dorothy Matthews et sa collègue Susan Jenks, les personnes qui passent du temps dans la nature, et avec les vaches, sont susceptibles de l’ingérer ou de l’inhaler.
Chez les souris, l’absorption de ces bactéries stimule l’activité des neurones. Cette stimulation entraîne une augmentation du niveau de sérotonine – l’hormone de la bonne humeur – et réduit par conséquent l’anxiété. Comme la sérotonine joue un rôle dans l’apprentissage, Matthews s’est demandé si M. vaccae pouvait améliorer l’apprentissage chez la souris. Il se trouve que oui. Les souris ayant ingéré la bactérie ont traversé un labyrinthe deux fois plus vite et avec moins d’angoisse que le groupe de contrôle. Les membres de la famille de Sarala nettoient chaque jour le sol de leur maison avec de la bouse de vache et ingèrent la bactérie durant les repas. Pas étonnant qu’ils rient si fort. C’est l’effet de la sérotonine induite par les bactéries de la bouse de vache répandue en couches sur le sol après chaque repas depuis des années et des années.
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Si le mythe est la fumée de l’histoire, comme l’a écrit l’historien John Keay, certains animaux apparaissent plus que d’autres dans ses volutes : le mouton dans le christianisme, et la vache dans l’hindouisme. Au prisme de la science moderne, l’Inde entretient avec la vache un lien envahissant et déconcertant. Est-ce que certains Indiens – pas seulement les hindous – pensent que l’urine de vache est un remède universel ? Oui. Utilisent-ils la bouse de vache pour les rituels et dans la vie quotidienne ? Oui. Les hindous vénèrent-ils tous les aspects de la vache ? Oui. Croient-ils que la déesse de la prospérité réside dans l’anus de la vache ? Oui. Les vaches sont-elles le symbole de l’intolérance grandissante des hindous et du nationalisme ? Oui.
Depuis que les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party ont pris le pouvoir, des hommes se faisant passer pour des gau rakshaks attaquent les Indiens musulmans et les dalits. En septembre 2015, une foule déchaînée de ces justiciers de la vache a lynché et tué un forgeron musulman, l’accusant de manger du bœuf. En juillet 2016, ils ont agressé quatre dalits qui gagnaient leur vie en tant que tanneurs. Ces escouades réservent leur compassion aux vaches aux dépens de vies humaines, et les musulmans vivent dans la peur, en Inde.
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