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Citations sur Qui a tué Arlozoroff ? (30)

L'injure est l'âme de la provocation, son noyau. Par l'injure, on renvoie à l'ennemi sa propre image rabaissée, lui signifiant que l'on dispose d'une avance sur lui. S'il est possible de le penser chien, porc, excrément ou maladie malfaisante, c'est que l'on a déjà procédé au travail mental permettant de le tuer. C'est pourquoi les armées de l'antiquité précédaient leur assaut par un rituel d'injures hurlées en direction de l'ennemi. L'injure provoque la rage impuissante de la victime. Il est vain de la consoler en lui expliquant que son contenu est sans fondement. La force de l'injure ne réside en aucune manière dans son contenu, mais dans le processus qu'elle suppose déjà réalisé dans l'esprit de l'énonciateur. Qui t'injurie est capable de te tuer.
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_ Tu en sais beaucoup, toi, l'Egyptien ! reprend Barbara...Une fois arrivé à Paris, les Français vont te tomber dessus. Ils vont te poser mille questions. Tu n'auras qu'à suivre nos indications. Nous te donnerons tout le protocole. Tu n'auras plus qu'à le suivre...
_ C'est donc ça ! De la désinformation...J'ai envie de lui répondre qu'en tant que journaliste, je suis un spécialiste.
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Lorsqu'ils n'ont plus de proie, les loups se dévorent entre eux.(…) Après réflexion, elle avait décidé de les tuer. Parce que restés vivants, ils risquaient de diluer leur sorcellerie dans la banalité du monde. Les assassiner c'était leur permettre de revenir un jour. Maga n'était pas folle; elle poursuivait son raisonnement jusqu'à sa conclusion extrême. Arlozoroff a bien été la première victime de cette horde de cannibales et les six enfant de Magda les dernières.
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Il tendit son passeport sans hésiter, leur jetant un regard sévère..."Voyons un peu...Monsieur se croit tout permis parce qu'il est de nationalité britannique..." Le douanier fit une grimace en répétant "britannique"...Il lut à haute voix, "lieu de naissance...Union soviétique...Ca alors ! Union soviétique...C'est un pays ? Domicile...Palestine..." Ils éclatèrent de rire. Après l'avoir longuement examiné, les douaniers finirent par tendre son passeport à Victor en lui conseillant de ne plus remettre les pieds dans ce pays. "On ne veut plus de parasites désormais en Allemagne. C'est le grand nettoyage de printemps" ajouta l'autre...Et ils éclatèrent de rire à nouveau. Ils quittèrent le compartiment en poussant devant eux le malheureux Blum qui jeta un dernier regard à Arlozoroff avant de disparaître.
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Durant le voyage ils lièrent connaissance. Il s'appelait Heinrich Blum. Il travaillait à l'université, comme bibliothécaire. Il avait assisté à la folie du feu de livres, cette nuit du 10 mai. "Saviez-vous que Heine a écrit que là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes ?" Victor l'ignorait. "Heine ! Ils ont brûlé les livres de Heine, le plus grand poète de langue allemande...Mais qu'ont-ils donc à être ainsi obsédés par les Juifs ? Voulez-vous que je vous dise ? Ca ressemble à de l'envie ! Oui, de l'envie !"
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L'inconnu étendu sur l'estrade, celui que Goebbels avait présenté comme un sans-grade des Sections d'Assaut, était en réalité un communiste. Dans la mêlée, il s'était retrouvé au sol, blessé. Il écoutait, perplexe, les développements de Goebbels à son sujet. Il en fut si impressionné qu'il prit sa carte du parti nazi à l'issue du meeting. Embarqué dans le décor, lui qui quelques heures auparavant était l'ennemi, devint en l'espace d'un instant ce héros nazi que présentait Goebbels. L'homme s'appelait Albert Tonak. Jeune chômeur, première victime de la propagande, il devint le premier transfuge, illustration vivante de la stratégie de Goebbels qui avait décidé de s'emparer de l'électorat communiste. Pour le coup, Goebbels l'engagea comme chauffeur.
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L'injure est l'âme de la provocation, son noyau. Par l'injure, on renvoie à l'ennemi sa propre image rabaissée, lui signifiant qu'on dispose d'une avance sur lui. S'il est possible de le penser chien, porc, excrément ou maladie malfaisante, c'est que l'on a déjà procédé au travail mental permettant de le tuer…La force de l'injure ne réside en aucune manière dans son contenu mais dans le processus qu'elle suppose déjà réalisé dans l'esprit de l'énonciateur. Qui t'injurie est capable de te tuer…Nous allons vous tuer ! Nous y sommes préparés !
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Le médecin et philosophe allemand Georg Groddeck écrivait en 1923 :"A quoi servent les maladies ? Particulièrement les douleurs abdominales ? Elles sont agréables à bien des égards. D'abord, elles permettent d'éviter les enfants. Puis, il y a encore la satisfaction de s'entendre dire par le médecin que cette maladie est due au mari, en raison de ses débauches antérieures; car, dans la vie conjugale, on ne dispose jamais d'assez d'armes."
Magda n'avait pas lu Groddeck, mais son médecin, le docteur Gerald Litch, si !
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A l'époque de cette photo, il a dix-sept ans et il est déjà un phare. Sa famille vient de Russie. Ils se sont installées en Allemagne, fuyant les pogromes. Il lit Dostoïevski, bien sûr mais aussi Kant, Hegel et surtout Karl Marx ! Il lit un livre par jour. Nous sommes en 1916. Vous voyez son air chétif, ses yeux perdus dans le vide, vous ne pouvez vous tromper, c'est un intellectuel. Il veut s'engager dans l'armée allemande, se battre contre les Russes qui persécutent les siens. Il est juif; juif avant tout ! Il est trop maigre, sa vue est déficiente, il tousse aussi, peut-être phtisique ? L'officier recruteur le toise, narquois :"Et pourquoi pas les fusiliers marins, tant que vous y êtes ? Allons, vous êtes trop jeune, mon bon ami !"
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Je me suis promené, toujours décalé, dans une France que je découvrais, où je me suis découvert. De Gaulle m'a élevé; j'ai grandi sous son regard. Aux moments les plus importants de ma vie, il apparaissait sur les écrans de télé et prononçait des phrases énigmatiques qui me sont restées comme les grands tournants de ma vie. En 1970, le jour de mon anniversaire, j'ai écrit sur une page de l'un de mes premiers carnets : "J'ai vingt-deux ans, je suis amoureux, De Gaulle est mort."
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