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Citations sur Biographie. Tome 1 (16)

J'ai toujours eu peur des éditeurs. Pour dire "oui", ils se taisent. Ils ne parlent que pour refuser. Refus du "Petit Galopin de nos Corps" par Flammarion alors que je désirais revenir chez eux après la blessante et nulle expérience de la publication de "Niagarak" chez Grasset. Tout ce qu'ils trouvent à me dire, au cours d'un repas, fin août 1976, fut, par la voix d'un de leurs directeurs littéraires, "ce n'est pas le roman que nous attendions de toi".
Mais quel roman attendaient-ils de moi ? Quel autre roman attendent-ils toujours ? Que veulent-ils me faire dire, fascisme ordinaire, répandu, habituel ?
Et ce refus de "Le Temps Voulu", trois ans plus tard, autre déjeuner, avec Robert Laffont qui venait de publier, sans conviction réelle ou bien, plus proche vérité, dans l'idée d'échec ("Navarre s'est trop fait d'ennemis", "Navarre ne se vendra jamais"), quatre romans, et pour ce cinquième m'entendre dire "c'est dommage que Pierre ne s'appelle pas Martine".
On dit des auteurs qu'ils changent d'éditeurs. On ne dit jamais d'un éditeur qu'il change d'auteur. Prudent, l'éditeur refuse oralement. Il se réserve ainsi le droit de nier ensuite ce qu'il a dit. L'auteur piétiné ne peut être que perdant. On dira de lui qu'il ment.
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Peur, parce que nous sommes toujours, plus que jamais ?, à nous défendre de nous-mêmes, à nous livrer à des rêves que nous condamnons.
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L'analyste, instable, tout autant que moi, me fait peur.
J'ai trop vécu sur des images de catéchisme : de bons qui sont bons, de prêtres qui sont prêtres, de docteurs qui ne sont jamais malades.
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Tout autour de Condom, des bordels pour curés, moines et bonnes sœurs, tous reliés aux monastères par des souterrains.
Pas un jardin de Condom qui ne soit un charnier de fœtus ou un cimetière religieux. Il suffit de retourner un peu la terre pour trouver de petits os ou de grands ossements.
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Je n'ai jamais su faire de tri. Je n'ai rien décidé de ma vie. Elle se décide et me pousse de plus en plus souvent là où je ne me supporte plus, vers ceux qui me rejettent en exigeant de moi l'image factice d'un bonheur triomphant.
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Je n'ai tenté de vivre avec quelqu'un qu'un temps, quatre fois un temps, et à chaque fois si peu de temps.
Tout était lézardé, cassé d'avance, je le crois, et peut-être plus pour nous, fait de minorité, que pour eux, les autres, qui se marient cassés, aussi, parfois.
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La mère supérieure s'approche d'Yves et lui pose une main sur la tête, pouce sur le front. "Et toi ?" dit-elle.
Yves n'aime pas ce geste, et ce pouce, sur son front.
Il n'aime pas le contact de cette main, et cette manière que la Mère supérieure a de poser les questions la voix douce et en plus elle dit tu, "quel âge as-tu ?" " Je vais avoir cinq ans, ma Mère." "Comment t'appelles-tu ?"
Yves ne répond pas. La main le gêne, sur sa tête.
Les garçons, de nouveau, soufflent " Yvvvvv...ette !"
Sœur Marie intervient " c'est le petit Navarre dont je vous ai parlé. Il avait une dispense". Et Yves, au secret de lui-même, lâche en lui les mots, les "gros mots", découvert par ses frères, "putain", "merde", "con", "conne", "va te faire foutre".
Sœur Marie vient d'ajouter " et il est très timide. Nous avons eu quelques petits problèmes avec lui. N'est-ce pas ?"
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Elle dénonce tout. Le moindre incident est rapporté au père sous prétexte que "ce n'est pas bien de cacher".
Fernande s'amuse : tout était lézardé dans la famille, elle brise. Adrienne dit qu'elle a enfin "une perle" et pense que Fernande ne les "quittera jamais".
Fernande appelle Bonne-Maman "Madame-Mère" mais sa voix dérape sur l'accent grave de "mère" et l'appellation finit en sarcasme "Madame-Merde".
Bonne-Maman dit à sa bru " vous devriez la renvoyer, ma petite".
Adrienne répond à sa belle-mère "Fernande me seconde parfaitement".
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Aux toilettes, Yves trouve un journal, Ici Paris.
En dernière page et en manchette sur toute la largeur, La Fin Du Monde, et la photo d'une dame, en robe longue blanche, bandeau sur les yeux, sur la scène de la salle Pleyel. La dame a annoncé, tout ce qui va se passer en 1950, invasion des Russes, guerre atomique, disparition de la terre, anéantissement total.
Yves replie le journal, le remet là où il l'a trouvé, coincé entre la cuvette et la paroi, remonte et reboutonne sa culotte, se lave les mains "à cause des contagions" et revient dans le compartiment.
Jean-Jacques lui dit "t'es malade ?"
Adrienne observe Yves. René ne prête pas attention. François-Pierre finit le pot de confiture.
Ils ne savent pas. Ils ne se doutent de rien. Faut-il les prévenir ?
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Dans ma nouvelle chambre, il y avait une bibliothèque.
Je rangeais mes livres par ordre de lecture.
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