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Critique de Doralex72


Catherine Nay est née de Tours en 1943 mais elle a fait ses études à Périgueux. Unique fille dans une fratrie de cinq enfants, elle décide très tôt qu'elle sera journaliste. Une vraie passion qui jamais ne s'éteindra.
Catherine Nay est l'une des rares femmes dans le milieu de la presse à avoir fait son trou dès les années 60. Elle a commencé à L'Express, dirigé par les célèbres et médiatiques Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud. Elle partira ensuite, dès le milieu des années 70, à Europe 1. Elle travaillera aussi à Jours de France.
Ce que Catherine Nay raconte, dans le premier tome de ses mémoires, ce n'est pas tant sa vie personnelle – sur laquelle elle est assez pudique car seuls quelques éléments nous sont offerts – mais plutôt professionnelle. C'est encore le temps du journaliste à l'ancienne, sans les réseaux sociaux. C'est un temps, pas si lointain, mais déjà passé où les journalistes étaient l'intermédiaire incontournable pour être entendu. La presse écrite misait sur le fond et pas uniquement sur le sensationnel.
Le journalisme représentait la liberté. La profession était exercée avec intégrité. C'est tout cela que raconte Catherine Nay : elle ne cache pas son ancrage à droite – là où sa collègue de L'Express, Michèle Cotta, était à gauche. Jusqu'en 1981, Catherine Nay a eu relativement de la chance, la France était à droite. En 1981, c'est un chamboulement et elle doit se réinventer. C'est presque un nouveau monde pour elle. Avec le retour de Chirac en 1995, elle sera davantage dans son élément. Mais cela, ce sera dans le second tome.
Evidemment, comme tout livre politique qui se respecte, l'autrice donne son opinion sur les personnages qu'elle a croisé. Acerbe avec certains, tendre avec d'autres, son sens de l'observation est en tout cas toujours en éveil et sa plume demeure alerte tout au long des quelques trois cent cinquante pages. Que l'on soit d'accord ou non avec elle, on peut au moins lui reconnaître le talent des formules. Ce qu'elle écrit n'engage qu'elle, mais tout cela, elle l'a connu de l'intérieur, et son témoignage est précieux.
Quant à sa vie privée, elle en parle peu. Juste assez pour contextualiser, pas trop pour ne pas tomber dans le voyeurisme. Elle a rencontré Albin Chalandon, de vingt-trois ans son aîné, dans la fin des années 70. alors ministre, marié et père de trois garçons, il ne divorcera jamais mais vivra avec Catherine Nay une longue histoire d'amour de plus de cinquante ans. Lui aussi a été un témoin privilégié du XXème siècle, tour à tour ministre sous De Gaulle, Pompidou puis Mitterrand (pendant la première cohabitation), il fut aussi député du Nord. Une fois veuf, en 2016, il a épousé Catherine Nay avant de décéder en 2020 à l'âge de 100 ans.
A eux deux, elle la journaliste, lui l'homme politique, ce sont deux témoins extraordinaires de la Cinquième République.
La lecture de ces Souvenirs, souvenirs, se relève drôle et rapide.
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