Citations sur Saga de Thor, tome 6 : La fille de Thor (8)
Contrairement à Milsi, Alviss n'aurait pas été mécontent de la disparition du Soleil dont les rayons constituaient une menacce mortelle pour tout ceuu de son peuple. Il n'en allait pas de même de la Lune, dont il s'éfforçait dd'incruster le glacial lontain, enchantement ddans les délicats filigranes qu'il gravait sur les bijoux eet les armes fabriqués dans sa forge.
- Il est certain que, quelle que soit la solidité du mur destiné à protéger Asgard, ce prix était un abus, commenta Magni.
Mon destin n'est pas de devenir une épouse qui attend fidèlement son mari en tissant et en bordant. Je ne serai jamais l'ombre silencieuse d'un homme. N'oublie pas que je suis la fille de Thor et la petite-fille d'Odin. Ma lignée ne compte que des dieux guerriers eet j'entends être fidèle à cet héritage. Je sens coulerr dans mon sang le goût du combat, aucune musique ne me plaît autant que le choc des armes. C'est pourquoi je veux que tu forges pour moi une épée sans pareille.
Le processus de fabrication de la pièce était complexe. La partie centrale, qui avait été plus intensément chauffée, était pluus ductile, tandis que les tranchants étaient beuacoup plus durs. Chaque fois que l'épée se refroidissait, prenant une teinte bleutée, Alviss la remetait au feu qu'il avivait grâce à un ingénieux mécanisme lui permettant d'actionner le souflet avec son pied gauche, sans avoir besoin d'apprentis pour l'aider. Quand la feuille de métal tirait vers l'opalin, il l'enlevait des braises et la frappait à nouveau sur l'enclume.
Odin ne désaprouvait pas l'attitude de sa petite-fille. Derrière son entêtement, qui en apparence pouvait passer pour l'expression d'une nature enfantine capricieuse, il devinait une grande fermeté de caractère, une détermination et une abnégation qui reflétaient une âme adulte, conscience de ses devoirs et de sa loyauté.
Les guerrières d'Odin apparurent enfin au firmament, galoppant sur le dos de leurs chevaux ailés. Elles surgirent des profondeurs du grand entonnoir de lumière qui descendait des hauteurs. Thrud et ses frères les connaissaient et les admiraient, la jeune déesse salua leur apparition en égrennant avec joie leurs noms : Hildr, Skalmöld, Herja, Mist, Rangrid, Geiravir, Sanngrid, Aungrey...
Alviss, un des plus brillants forgerons et orfèvres du peuple des nains, avait saisi ce prétexte pour venir à Bilskirnir, la demeure du seigneur du tonnerre. Il voulait profiter de l'occasion pour éblouir Thrud en lui montrant ses prodigieux talents d'artisan. Il avait apporté un braccelet formé de deux serpents, l'un en or avec des yeux de rubis, l'autre en argent avec des yeux d'émeraude. Chacune des trois mille écailles qui composaient les corps des griffes, taillées dans des dents de narval, était aussi l'expression de son adresse.
Sans réfléchir, Alviss [le nain] rassembla ses forces et acceléra. Il avait néanmoins du mal à suivre le rythme de ses compagnons.
Il voulut les alerter de l'imminence de la menace [des géants s'approchent]. Mais l'esprit troublé par l'inquiétude, il eut un moment d'inattention. Son pied glissa sur la plaque de glace qui recouvrait le sentier escarpé. Cherchant désespéremment à retrouver son équilibre, il sentit le sol se dérober sous ses pieds. Tout alla si vite, qu'il n'eut pas même le temps de se racrocherr à un appui ferme et tomba dans la pente rocheuse qui bordait le chemin.
Mais lorsque Thrud avait une idée en tête, elle pouvait se montrer aussi têtue que son père. Ils n'avaient donc pas eu d'autre choix que de l'accepter dans cette aventure.