Je voudrais simplement que tu te sentes libre, ai-je dit par colère déguisée en compassion, par compassion déguisée en colère.
Tu ne comprends toujours pas ? as tu crié.
Je ne me sentirais jamais libre commet toi, je ne me sentirais jamais chez moi dans le monde, je ne me sentirais jamais chez moi dans ma peau.
C'est comme ça et ce sera toujours comme ça.
Comment les mots peuvent-ils ne pas suffire?
C’était comme si un épileptique avec un pacemaker était marié à un éclairagiste stroboscopique.
Je trouve ça irrésistiblement intéressant quand les gens assument la fétichisation de leur style moche au lieu d'oublier qu'ils en ont un.
Il est vain de blâmer le filet d’avoir des trous.
Et si j'etais déjà là où j'avais besoin d'être? Avant toi, j'avais toujours considéré ce mantra comme une façon de faire la paix avec une situation de merde, voire une catastrophe. Je n'avais jamais imaginé que ça pouvait s'appliquer à la joie aussi.
Les stores vénitiens miteux laissaient passer le soleil, ils masquaient à peine les ouvriers en bâtiment qui martelaient à l'extérieur alors que nous nous exécutions. Tu faisais glisser ta ceinture de cuir en souriant, j'ai dit : Tant que tu me tues pas.
Ete 2011, celui de nos corps changeants. Moi enceinte de 4 mois ; toi, sous T depuis 6 mois. En surface, on aurait pu dire que ton corps devenait de plus en plus "masculin" ; le mien, de plus en plus "féminin".
Il s'est avéré que mes peurs étaient infondées. Ce qui ne veut pas dire que tu n'as pas changé pour autant. Mais le plus grand changement a été une bonne dose de paix. Elle n'est pas sans faille, mais après une angoisse suffocante, une dose de paix n'est pas négligeable. Tu as en effet quelques regrets aujourd'hui, mais seulement d'avoir attendu trop longtemps, d'avoir dû souffrir si intensément pendant 3 décennies avant de finalement trouver un peu de répit. Voilà pourquoi chaque fois que je compte les 4 barreaux de l'échelle bleue tatouée dans le bas de ton dos, que j'étire la peau, que je plante l'aiguille de près de 5cm et que j'injecte la T dorée et huileuse au plus profond de la masse musculaire, je suis certaine de te faire un cadeau.
Parfois je l’imagine morte (sa mère) et je sais que son corps, jusque dans ses moindres détails, va m’engloutir. Je ne sais pas comment j’y survivrai.