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Citations sur Les Vierges et autres nouvelles (33)

Ma vie est assez dure et assez difficile pour ne pas y mêler des sentiments ou des passions.

(p.99)
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Comment décrire le silence de ces nuits du Nord, sans un souffle de vent, sans un gémissement de roues, sans un cri joyeux, sans un appel, sans un cri?

(p. 94)
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- Moi, je suis l’aînée d’une famille de dix enfants, comme vous le savez. Dix enfants dans une famille de pauvres, dans un logement étroit, vous pensez que je devinais bien des choses. Moi, je n’ai jamais rêvé à l’amour, ni au mariage, ni à la maternité. Je connaissais l’envers de tout ça, l’air faraud du père qui s’en va au café et qui laisse la mère à la maison « se débrouiller avec ses gosses ». Se débrouiller, oui, ou mourir à la peine comme elle l’a fait, la pauvre femme. Elle est morte en mettant au monde le onzième enfant, le dernier, mon frère Louis. Et qu’on ne vienne pas me parler des bébés et du bonheur de les soigner, de les dorloter. Je sais ce que c’est, moi, je sors d’en prendre, j’étais l’aînée, vous comprenez. C’était moi qui aidais à la lessive, au ménage, à la confection des biberons. Moi qu’ils réveillaient avec leurs pleurs, moi qui voyais ma pauvre mère, lasse, flétrie, à trente ans, l’air d’une vieille, sans jamais un moment de répit, travaillant à la maison, travaillant au jardin, toujours un gosse pendu à sa main ou à sa jupe, un autre dans ses bras. Oh ! non, je n’ai jamais désiré un homme ou des bébés. Dieu merci, je suis bien tranquille, je gagne ma vie, j’ai mon jardin, ma petite maison, des fleurs, des bêtes. J’étais faite pour cette vie-là et pas pour une autre.
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Une femme n'oublie rien, au contraire, et c'est bien plus fort, bien plus terrible que chez les hommes, songea-t-elle, car ce n'est pas notre raison qui se souvient, mais les profondeurs mêmes de la chair.
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Parfois j'ai pensé que s'ils ne parlaient pas, c'est que personne, au fond, ne les questionnait. Nous, les femmes, nous ne les interrogions pas, parce que , d'abord, nous avions peur: c'était trop sauvage, trop horrible, trop triste et cruel... Et ensuite une femme est toujours jalouse de la guerre.
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Je pensai confusément que son ton, sa manière de parler, tout avait changé en une heure. Et à partir de cette nuit-là, en effet, elle ne fut plus jamais la même [...]. Elle s'apaisa au point de répondre quelques années plus tard à mon père qui voulait reprendre la vie commune :
- C'est comme si tu demandais à un aliéné guéri de revêtir à nouveau la camisole de force, mon pauvre enfant...
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C’est à peine une question d’amour. J’avais besoin d’une inflexion de voix, d’un bruit de pas, du contact de sa main sur ma nuque, de ses coups et de ses baisers. Besoin comme de pain, d’eau et de sel.
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Elle secoue la tête avec impatience. C’est une femme mince et légère comme une abeille. Elle a des traits aigus, de larges paupières palpitantes. Sa poitrine et ses hanches sont étroites, ses jambes longues et musclées. Elle jette les cartes. Qu’elles sont mauvaises ce soir ! Fortune, amour, succès, tout la fuit. Elle pense à ce contrat sur lequel elle comptait et qui n’a pu être signé, à Rodolphe… au public si froid, si indifférent qui ne la connaît plus, semble-t-il, qui a oublié son Anita.
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« Quand je t’embrasse, il me semble que je bois un verre d’eau de source », disait-il. Mais à chacun de ses retours il devenait encore plus étrange, plus lointain, plus étranger. Il ressemblait au René de 1914 comme un homme ressemble à l’enfant qu’il a été. Au fond, je te dis beaucoup de paroles pour expliquer une chose si simple. Nous avions eu le même âge. Maintenant il était vieux. Peut-être l’âge que l’on a se mesure-t-il moins au jour de la naissance qu’à celui de la mort ? Il devait mourir à vingt ans. Il semblait que quelqu’un se hâtait de l’amener à maturité pour le cueillir vite, comme un fruit. Et moi, comme j’étais maladroite. Tantôt je lui parlais de la guerre ; il répondait avec mauvaise grâce et le plus souvent il ne répondait pas. Tu te rappelles, même après, lorsque tout fut fini, les anciens combattants ne parlaient jamais de la guerre. Et on les louait beaucoup pour leur réserve, pour leur pudeur. Parfois, j’ai pensé que s’ils ne parlaient pas, c’est que personne, au fond, ne les questionnait. Nous, les femmes, nous ne les interrogions pas, parce que, d’abord nous avions peur : c’était trop sauvage, trop horrible, trop triste et cruel… Et ensuite une femme est toujours jalouse de la guerre.
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Ah, l’amour, l’amour, ma pauvre petite, si tu savais seulement ce que c’est vite passé… Et la misère, l’abandon, la solitude… Si tu savais seulement, si tu savais… Ah, tiens, j’étais folle quand je me désespérais parce que tu voulais faire la noce. Au moins, jolie comme tu es… Et au fond, c’est tout pareil… Mais ça… Anne, écoute ! Hier, j’ai revu l’Argentin ! Tu te rappelles ? Il est riche et il a le béguin pour toi. Qui sait ? Souvent on commence ainsi, et puis l’homme est pris, et c’est le mariage. Qui sait ? Veux-tu que je lui dise ?… que j’essaye ?...
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