Seth se noie, après une lutte contre des vagues trop puissantes et trop froides. Il se réveille en Angleterre, dans la ville de son enfance, à ceci près que les lieux sont complètements déserts, et le climat très étrange. Dans cet univers post-apocalyptique, il va partir en exploration pour tenter de déterminer où il est : est-il en enfer ? Est-ce une manière pour son cerveau de lui faire accepter sa mort ? Ou quelque chose de plus réel et de plus incroyable ?
Mon ressenti sur ce roman est assez paradoxal, dans le sens où j'ai ressenti pas mal de longueurs tout au long de ma lecture, certaines actions mettant extrêmement longtemps à se dérouler, mais où j'ai aussi trouvé à ce roman assez addictif : je voulais savoir la suite, je voulais connaître le fin mot de l'histoire… ce qui n'est jamais arrivé puisque la fin est très très très ouverte. C'est quelque chose que j'apprécie la plupart du temps, mais là il m'a semblé que l'auteur ne savait pas comment dénouer une bonne fois pour toute son intrigue, comment aller plus loin sans s'embarquer dans 400 pages supplémentaires.
Au-delà de ces considérations sur le rythme du roman et sur sa fin, j'ai apprécié l'univers développé, ce monde désert et ses dangers. Il ouvre une réflexion à la fois sur la mort et ce qui peut se situer après, mais aussi sur les univers virtuels et la vie par procuration qu'ils proposent. Enfin, le roman propose également une romance, avec un dramatique triangle amoureux (un carré, même, pourrait-on dire !).
Seth est un jeune homme attachant et complexe. Il est rongé par la culpabilité, vis à vis d'un événement dramatique de son enfance. Il se sent délaissé par ses parents, invisible à côté d'un petit frère qui prend toute la place. Une histoire d'amour lui apporte un temps la sensation qu'une autre existence est possible, mais les choses tournent mal. Je l'ai trouvé touchant. Mais je crois que j'ai encore plus apprécié le jeune Tomasz, son côté classique et rétro, son côté enfantin allié à la profondeur de ses réflexions. Régine m'a laissée plus indifférente, malgré sa colère à fleur de peau.
Quant au style, je l'ai trouvé agréable dans l'ensemble, mais j'ai eu la sensation que la traduction aurait pu être meilleure, je ne sais pas bien comment l'expliquer. L'auteur alterne des passages assez littéraires et d'autres plus simples. En tout cas, puisqu'on parle de la forme, j'ai regretté la présence de nombreuses coquilles, il me semble qu'une maison comme Gallimard pourrait être plus rigoureuse dans la correction.
Ainsi, j'ai passé un bon moment en compagnie de ce roman original qui propose des réflexions intéressantes. J'ai regretté quelques longueurs mais les pages se sont tournées facilement tant je voulais connaître la fin. Cette étant mon plus gros regret, tant je l'aurais aimé un peu plus tranchée, pas forcément complètement, mais davantage. Un roman pour les bons lecteurs à partir de 15 ans.
Lien :
http://romans-entre-deux-mon..