Je me raccroche à elle, à ce fil invisible qui nous relie dans l'espoir qu'il me permettra de ne pas sombrer.
« Les plus chanceux sont ceux qui ne rentrent pas. »
Et si c’était vrai ?
Il m'a alors offert le premier baiser du reste de notre vie.
J’ai envie de vivre et non pas de passer une existence à me débattre.
« 𝓟𝓪𝓻𝓬𝓮 𝓺𝓾'𝓾𝓷 𝓫é𝓰𝓾𝓲𝓷, ç𝓪 𝓹𝓪𝓼𝓼𝓮. 𝓛'𝓪𝓽𝓽𝓲𝓻𝓪𝓷𝓬𝓮, ç𝓪 𝓯𝓪𝓷𝓮. 𝓛'𝓪𝓶𝓸𝓾𝓻, 𝓵𝓮 𝓿𝓻𝓪𝓲, 𝓲𝓵 𝓼'𝓲𝓷𝓬𝓻𝓾𝓼𝓽𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓽𝓸𝓾𝓽. 𝓘𝓵 𝓻𝓮𝓷𝓭 𝓿𝓲𝓿𝓪𝓷𝓽. »
Je comprends ce qu'il voulait dire par « c'était en latence ». Pendant trois ans, j'ai cru que mes sentiments à son égard n'existaient plus, j'en étais persuadée même. Mais non, ils étaient là et, plutôt que de s'atténuer, le fait d'avoir tenté de les étouffer leur a donné plus de puissance. Je suis toujours éperdument amoureuse de lui, et ça me terrifie.
Après deux heures à tourner dans le lit, je m'empare du flacon. Juste un. Pour dormir.
Il semblerait que je sois une bille en arithmétique puisque deux cachets rejoignent ma bouche.
On devrait retourner chacun dans notre chambre. Quitter cette table avant que ça ne dégénère. S'éloigner avant de faire trop de dégâts.
Ou peut-être que non. Peut-être que nous devrions rester. Nous sommes des bombes à retardement et nous finirons, quoi qu'il arrive, par exploser. Alors, autant que ce soit maintenant. Ensuite, on aura tout le temps de ramasser les morceaux les moins abîmés pour voir ce qu'il peut subsister de nous. S'il y a quoi que ce soit à sauver, bien sûr.
Ce sera une balafre sur mon âme qui ne cicattisera jamais vraiment, mais elle ne défigurera pas mon avenir. Et c'est tout ce qui compte.
-Tu veux me quitter parce que je vais mal ?
-Je veux te quitter parce que tu te fais du mal, c'est
différent, m'énervé-je, à bout.