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Un récit sur le passé de l'Afrique du Sud essentiellement, je pense. Difficile de croire que ce pays sera libéré de ce passé un jour.
À partir d'une enquête sur un acident d'auto entrainant la mort d'un ado, le détective, Fish Pescado, ouvrira un véritable panier de crabes et de crapules ressurgit du passé mais des plus contemporains.
L'auteur, Mike Nicol, prenant prétexte ce délit de fuite, fait remonter à la surface les faits et gestes d'une unité de liquidation, une troupe d'hommes n'exerçant que le meurtre de ceux qui dérangaient et agissant entre les années 1970 et 1990.
Ces hommes, coyaient-ils vraiment travailler pour sauver un système ? Un régime ? L'apartheid? Terribles actions perpétrées en Afrique du Sud mais allant bien au-delà de ses frontières (France, Angleterre, Suisse) et entretenant des relations troubles et pas très franches avec ses voisins immédiats (Angola, Swaziland, etc) . Donc, un passé que l'on traine comme boulet mais un présent qui n'a pas nécessairement le rose de l'Arc-en-ciel non plus. Nous est décrit un système corrompu, des bien nantis tout puissants et intouchables et protégés, du chomâge, de la pauvreté, du désoeuvrement, de la peur et de la résignation. Bref, rien de bien réjouissant.
Petit bémol bien personnel, pour qui ne connait pas très bien l'histoire de l'Afrique du Sud, de ses partis, de ses tractations politiques, de ses unions , de ses luttes, ce n'est pas aisément que nous nous y retrouvons.
Une lecture qui nous dit encore que ce pays est loin d'une véritable cohésion tant politique que sociale.
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Après sa trilogie « Vengeance » dont on attend d'ailleurs le troisième volet après La dette et Killer Country, Mike Nicol continue dans le roman noir en suivant un nouveau héros, le détective privé Fish Pescado. Surfeur, un peu dealer d'herbe pour boucler ses fins de mois et comptant plus ou moins sur sa compagne avocate, Vicki Kahn, pour manger à sa faim, Pescado n'est pas vraiment un de ces personnages rugueux et dur à cuire à l'image de Mace et Pylon, précédents héros de Nicol. Mais en acceptant d'enquêter pour le compte du cabinet de Vicki sur une affaire de délit de fuite, il se trouve entraîné dans une affaire qui le dépasse.
Comme dans les précédents livres noirs de Mike Nicol, le passé de l'Afrique du Sud ressurgit – à travers ici les exactions d'une sorte d'escadron de la mort opérant entre les années 1970 et 1990 – pour mieux éclairer le présent. Car ce que veut montrer l'auteur c'est avant tout ce qui se cache, souvent bien mal d'ailleurs, derrière l'image lissée de la nation arc-en-ciel. Corruption, collusions, trafics, et, bien entendu, la pauvreté extrême d'une bonne partie de la population sont au coeur de du sang sur l'arc-en-ciel.
« de la véranda de sa maison accrochée à flanc de montagne, Daro Attilane contemple son royaume : en bas, la douce pente du vlei qui glisse vers l'océan et à l'horizon les sommets du Hottentots, embrumés sur le fond du ciel. Entre les deux, le labyrinthe et les Cape Flats avec leurs repaires de drogués et de dealers, leurs gangsters, les townships et les bidonvilles des gens désespérés.
Toujours, quand Daro regarde ce paysage, il voit ce qui ne doit pas être vu.
-C'est le paradis, commente sa femme Georgina en leur apportant leurs cafés. Les matins comme celui-ci.
Georgina en tailleur noir de cadre pour son boulot de cadre en ville. Georgina la chasseuse de têtes.
Daro ne veut pas évoquer ce qui se cache au loin dans la brume, ni montrer les trois fumeries de crack juste en dessous de chez eux.
-Le paradis, répète-t-il. »
Surtout, comme dans La dette ou Killer Country, Mike Nicol se plaît ici à montrer les différentes facettes de ses personnages, jamais tout blanc, jamais tout noir, ils apparaissent complexes, chacun charriant ses mauvais souvenirs, ses mauvaises actions et ses erreurs. Et si les méchants le sont bel et bien, en partie parce que les circonstances et le pouvoir acquis le leur permettent, les gentils eux, demeurent des êtres faillibles et même parfois, à l'image de Fish Pescado, inconséquents.
Sans jamais être lénifiant, Nicol, à travers ce roman d'une grande noirceur et à l'action extrêmement maîtrisée bien que moins spectaculaire que dans ses récits noirs précédents – mais il gagne en épaisseur ce qu'il perd en ornements sensationnels – livre une histoire prenante, convaincante et instructive. Oeuvre de fiction d'un réalisme cru, que d'aucuns pourront qualifier de pessimiste, du sang sur l'arc-en-ciel n'épargne rien à ses personnages et réussit à allier avec succès l'exigence d'action du genre avec celle de circonspection nécessaire à la réalisation d'un portrait vraisemblable d'une société sud-africaine tiraillée entre son passé et son présent et toujours tenaillée par les inégalités.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Un assez bon polar nerveux, à la construction complexe mais qui ne correspond pas à mon genre de prédilection. J'avais préféré de loin la Dette et Killer Country du même auteur. Les personnages ne m'ont pas touché plus que ça. du coup j'ai perdu le fil à plusieurs reprises. Les histoires de barbouzes, j'y suis un peu allergique.
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Un thriller mêlant habilement le passé et le présent de l'Afrique du Sud.
Et comme son Histoire, dans cette lecture tout est riche, complexe, et douloureux. Un pays marqué, des personnages aussi. Toujours à la frontière entre le bien et le mal, jouant entre fiction et réalisme, on n'en sort pas indemne, à ce demander si ce pays y arrivera.
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Ce roman de Mike Nicol s'appuie sur de nombreux faits réels qui se sont déroulés pendant le régime de l'Apartheid et après sa chute . Au milieu de ces magouilles et règlements de compte en tout genre on découvre l'Afrique du Sud et les jeux troubles qui relient pouvoir (ancien et nouveau ) politique , business et mafia locale . Un anti héros essaie de surnager et d'éviter la grosse vague de trop qui l'engloutira : le surfeur trafiquant d'herbe et détective privé pendant ses heures perdues , Fish Pescado . Jamais un rond d'avance et raide dingue de Vicki Kahn , une avocate sexy aux relations d'affaires sulfureuses .
Un roman noir où le noir côtoie le blanc mais aussi le rouge et qui montre un visage de l'Afrique du Sud dont le passé douloureux laisse encore de nombreuses traces quasi indélébiles aujourd'hui .
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Chronique de "Du sang sur l'arc-en-ciel" (Editions du Seuil) Mike NICOL. Mike Nicol ne force pas le trait, la couleur locale de sa nation arc-en-ciel est bien sombre, froide. Cette violence manifeste qu'il nous décrit est prégnante et la source du sang répandu semble ne pas être tarie.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/…/le-cap-de-mauvaise-e…
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Une chrono avant et post apartheid : un regard sur les 'maitres d'avant' (commandos de la mort de l'époque) qui ont agit en pleine liberté pour éliminer les opposants, les idéalistes, …. On aurait cru que c'étaient Mr er et Mme " tout le monde". Mais non : la complexité de ce changement se révèle bien plus subtile : les "bons" et les "méchants" sont tous liés.
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