"Chez elle, tout était riquiqui, sauf son coeur, qui comme tu le verras, était grand comme la terre entière."
[Tata fait la chasse aux chasseurs de pigeons de la ville de Paris]
Ma tante était une sorte de chevalier sans cheval, mais avec un parapluie. Elle courait dans leur direction en hurlant et elle essayait de les embrocher avec son parapluie. Heureusement que ce n’était pas un couteau ! Ensuite, elle criait et soufflait comme une baleine, en faisant de grands gestes, des tours de moulinets dans tous les sens. Alors, les passants se rapprochaient et, bien entendu, ils ne comprenaient rien.
COCO ET LE BRUIT DE LA BANANE
Le perroquet Coco s'était enfui de chez son ancien propriétaire, qui était un grand patriote. Ma tata Thérèse l'a compris le jour où il a commencé à siffler la Marseillaise, hélas en faisant des fautes terribles au passage. Le début était splendide, tonitruant, et j'accompagnais avec un vif plaisir l'animal. A pleins poumons, je hurlais " : le jour de gloi-oi-r' est arrivé ! " Mais cela se gatait aux environs de : " entendez- vous, dans nos campagnes, mûrir ces féroces soldats ? Coco sautait carrément deux notes, et toute la chanson derapait. La Marseillaise devenait la Paimpolaise, ou pire encore, on ne reconnaissait plus rien.