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Gyula Németh (Illustrateur)
EAN : 9781506715360
96 pages
Dark Horse (01/12/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
A brand-new Criminal Macabre story by Steve Niles (30 Days of Night)! A noir tale of mysteries, vampires, love, and betrayal.

Supernatural detective Cal McDonald, found wandering the streets as a disheveled vagrant, is ripped from his self-imposed retirement to resume his monster-killing career.

But Cal is reluctant to return to the fray. What has the hard-bitten investigator so shaken? It's a long story that begins with a beautiful wom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qu'il est possible de lire sans rien connaître du personnage. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, écrits par Steve Niles, dessinés, encrés et mis en couleurs par Gyula Németh. Seul le lettrage a été réalisé par quelqu'un d'autre Nate Piekos du studio Blambot. le précédent tome de la série est Criminal Macabre: The Third Child (2015) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant. Les autres aventures (ou déboires) de Cal McDonald ont été regroupées dans 3 omnibus : Criminal Macabre Omnibus Volume 1, Criminal Macabre Omnibus Volume 2, et Criminal Macabre Omnibus Volume 3.

Mo'Lock, un goule et l'assistant de McDonald, arpente les trottoirs d'un quartier défavorisé de Los Angeles, en montrant la photographie de son patron aux sans arbis attendant pour la soupe populaire. Sa tronche ne dit rien à personne. Il avise un camp de tentes en toile, dans une parcelle grillagée. Il y entre par acquis de conscience et il aperçoit un groupe de clochards en train de s'acharner sur un homme à terre. L'individu les encourage à frapper plus fort en les traitant de mauviettes. Mo'Lock entrechoque le crâne de deux d'entre eux, et suggère aux autres de se disperser. Il apprécie leur promptitude à obtempérer. Il s'approche de Cal McDonald qui fait mine de ne pas le reconnaître. Il décoche une bonne gauche à son patron, le rendant inconscient et le charge sur son épaule droite, en sac de patate. Il s'en va avec son chargement sous les yeux des sans-abris qui le regardent médusés, sans proférer une seule parole. Puis ils reprennent progressivement leurs activités.

Mo'Lock dépose son patron dans la baignoire de son petit pavillon de banlieue, et il ouvre le robinet d'eau froide. Cal McDonald gueule un bon coup, capitule et indique qu'il va se débrouiller tout seul. Quelques temps plus tard, il ressort propre et rasé de près de la salle de bain. Il décoche une bonne gauche dans le visage de Mo'Lock pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Ce dernier lui explique qu'il commençait à être inquiet car ça faisait plusieurs semaines que son patron avait disparu sans donner signe de vie. Il lui demande de lui raconter ce qui s'est passé. McDonald se fait prier parce que ça n'apportera pas grand-chose, mais il finit par raconter. Il y a donc plusieurs semaines de ça, il déambulait dans les rues de Los Angeles, boulevard Ventura, au volant de sa voiture, à la recherche d'une embrouille pouvant déboucher sur une affaire rémunérée. En passant devant une boîte de nuit, il a entrevu une magnifique femme rousse en train d'y entrer. Il s'est stationné dès qu'il a pu et il s'est présenté devant le videur à l'entrée de la boîte. Il ne lui a pas fallu parlementer beaucoup pour le convaincre de le laisser entrer. Dès qu'il a pénétré dans le bar, il a compris que toute la clientèle était des vampires. Pourtant aucun d'entre eux ne l'a attaqué. N'étant pas du genre à renoncer, il a commencé à gravir l'escalier en fond de salle, les vampires le regardant en lui souhaitant tous les malheurs du monde. À peine entré dans le boudoir de Victoria, la belle rousse, la porte s'est automatiquement refermée derrière lui.

Les lecteurs connaissant la série le savent déjà, ceux qui la découvrent s'en rendent compte très vite : Steve Niles est adepte de la série B, voire de la série Z. sa narration va droit à l'essentiel, sans s'embarrasser de quoi que ce soit. Il met en oeuvre des clichés avec une régularité et une largesse sans borne : privé revenu de tout, enclin à des comportements à risque, et à la déprime louvoyant avec la dépression, se mettant en danger au prix de son intégrité physique et n'hésitant pas à cogner fort, voire à tirer sur son opposant, sans que cela ne dérange sa conscience le moins du monde. Il tombe bien sûr sous le charme d'une femme fatale, qui plus est une vampire, alors que l'autre facette de son métier de détective privé est de débiter tous les monstres qu'il croise sur sa route. Pour faire bonne mesure, le scénariste ajoute encore quelques autres clichés : des SDF sans identité propre et sans empathie, un amoureux transis prêt à faire feu sur son rival, la consommation excessive de clopes et d'alcool, une créature monstrueuse qui vit dans les égouts et qui y emmène ses victimes humaines, une course-poursuite en voiture, et, pour un soupçon d'originalité, un chasseur de vampire nommé Larry van Helsing. À ce niveau-là, ce n'est plus un hommage ou un récit de genre, c'est une convention fréquentée par tous les clichés imaginables du genre.

Le lecteur ayant accompagné Cal McDonald dans ses précédents déboires sait aussi que la narration visuelle est souvent en phase avec les caractéristiques d'écriture de Steve Niles, assez brut, parfois un peu fauchée. Il découvre le nom d'un artiste hongrois dont c'est le premier comics. L'apparence de ses pages colle bien avec la nature de la série : un trait de contour encré de manière un peu irrégulière pour faire ressortir l'âpreté de la réalité dans laquelle vit Cal McDonald, l'agressivité du monde qui l'entoure, l'usure provoquant des irrégularités, rien ne pouvant rester neuf ou intouché, même pas la femme fatale. le lecteur peut voir les marques d'usure ou de saleté sur les vêtements des sans-abris, de Mo'Lock, de McDonald, de l'amoureux transi. Il perçoit les mêmes marques du temps qui passe sur les décors, que ce soit le pavillon très bon marché de McDonald, ou même le boudoir de Victoria. Sous une apparence qui peut paraître un peu esquissée par moment, l'artiste sait conférer une réelle personnalité visuelle à chaque protagoniste : l'élégance de Mo'Lock malgré sa son visage parfois un peu idiot et ses yeux rouges, l'aspect négligé de Cal McDonald mais aussi la tension permanente de son corps, la beauté gracile de Victoria, l'allure mangée aux mites de son amant, le monstre bien gluant dans les égouts, etc. Il ne s'agit pas de dessins à l'économie, ou réalisés à la va-vite, mais d'une apparence crue réalisée sciemment.

Le lecteur remarque ici et là comment Németh fait se compléter entre eux les traits encrés et la mise en couleurs. Il le constate avec les motifs imprimés de la robe d'une SDF dans l'épisode 1. Il en observe une démonstration éclatante avec les reflets orangés des lumières artificielles de la ville sur la carrosserie de la voiture de McDonald dans l'épisode 3. En continuant à y prêter attention, il voit que l'artiste installe une ambiance particulière dans certaines scènes en privilégiant une couleur déclinée en plus nuances : le gris du campement des sans-abris, le rouge carmin du boudoir, le vert de gris pour les égouts, etc. le lecteur remarque que l'artiste ne s'économise pas sur la représentation des décors alors qu'il pourrait le faire discrètement avec des camaïeux de couleurs, ce qui permet de se projeter dans le pavillon à bas prix de Cal, dans le bar, dans les égouts, dans les rues de Los Angeles, dans un étrange bâtiment sans fenêtre. Il lui revient aussi de donner à voir l'horreur et il est très convaincant dans ce domaine : la déchéance physique de l'amoureux transi, les victimes du monstre des égouts, la boucherie dans le bar.

Le lecteur ne peut pas s'empêcher de noter que cette histoire se lit vraiment très vite, ce qui atteste à nouveau d'une intrigue linéaire, et d'une narration qui mise tout sur l'efficacité en jouant la carte du dépouillement. Cal McDonald tombe amoureux d'une vampire et ça se passe mal. Il ne faut pas s'attendre à une étude psychologique d'un personnage ou d'un autre, ou à une thématique philosophique ou métaphysique habilement entrelacée dans l'intrigue. Pourtant l'histoire ne peut pas être réduite à une collection de clichés de genre assemblés à la diable. Steve Niles est en forme et sait assembler ces clichés et ces stéréotypes d'une manière cohérente, construite et logique pour une vraie histoire, au cours de laquelle le comportement de Cal McDonald tient la route, ainsi que celui des autres personnages. En outre la narration visuelle apporte une réelle consistance à chaque scène, à chaque situation. le lecteur se remet à douter le temps des dernières pages de l'épisode 3 en ne voyant pas comment Niles peut réussir à boucler son intrigue en seulement 1 épisode, alors qu'il est encore très loin du point de conclusion annoncé dans la première scène : McDonald dans un campement de fortune en train de se faire latter par des sans-abris. Pourtant il y parvient bel et bien, de manière satisfaisante, avec encore deux pages pour rappeler le degré d'égoïsme de McDonald complètement focalisé sur son malheur, incapable de prendre le temps de demander à Mo'Lock comment ça s'est passé pour lui pendant ce temps-là.

Décidément, Steve Niles n'est pas un scénariste comme les autres. Il est le roi de l'intrigue timbre-poste, à partir d'une idée originale, et de l'efficacité qui doit primer sur tout, y compris la consistance du récit. le lecteur le ressent à la vitesse à laquelle il tourne les pages, et à la collection de clichés. Pourtant, cette bande dessinée est une excellente série Z, au point même d'en devenir une série B très satisfaisante, grâce à une narration visuelle très adaptée et consistante, et un scénario finalement un peu plus étoffé qu'à l'accoutumée.
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