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Critique de oran



Avec « le Hussard Bleu » j'ai fait connaissance avec cet écrivain qui m'était, jusqu'ici, inconnu !
Avant de me lancer dans la lecture de ce roman, j'ai cherché à en savoir un peu plus sur ce jeune écrivain Roger Nimier (1925/1962), chef de file des Hussards ( "l'amour du style bref, cinglant, ductile, incisif anticonformiste , le refus des modes, le goût des causes perdues") , qui marqua profondément sa génération disparu à l'âge de 37 ans, parce qu'il idolâtrait un peu trop la vitesse. (Un décès tragique et prématuré qui fait penser à d'autres fous de bolides de la m^me époque: James Dean, Jean-René Huguenin, Françoise Sagan, elle aussi, à bord d'une Aston Martin, mais qui en réchappa avec de lourdes conséquences … )
J'ai ainsi appris qu'il a eu, au lycée Pasteur, où il est un brillant élève turbulant ,Michel Tournier comme condisciple en terminale, qu'il obtient un deuxième prix de philosophie au Concours général, ensuite une licence dans cette même matière, qu'il s'engage au 2e Régiment de hussards, blessé à Royan, démobilisé au printemps 1945 , il écrit depuis cette date : romancier, rédacteur en chef (Opera), journaliste, scénariste pour le cinéma « Nouvelle vague » (Ascenseur pour l'échafaud, Les Grandes personnes), dialoguiste (L'Education sentimentale) conseiller littéraire chez Gallimard…
La lecture de la 4e de couverture me laisse un peu sceptique : « une succession de monologues intérieures … ils permettent au lecteur de visiter en détail le cervelet d'un colonel, le coeur d'un cavalier, le foie ou encore la rate d'autres soldats » et là je me mets à chantonner les paroles d'Ouvrard pour me donner du coeur à l'ouvrage… Mais on n'est pas du tout dans le registre de ce comique troupier, plus dans celui des quatre-vingt-chasseurs ! (j'en connais juste le premier couplet, entendu maintes fois chanté par mon père qui n'allait pas plus loin, parce que ma mère veillait au grain !)

Soliloques successifs de soldats, issus de milieux sociaux différents appartenant au XVI e Hussards (cavalerie blindée ) à sa tête le lieutenant commandant de Fermendidier : Casse-Pompons, Los Anderos, le capitaine de Forjac, Tisseau, il y a aussi Florence, Lili l'Allemande, et Saint- Anne, c'est lui le héros, le Hussard bleu et son ami Sanders.
Réflexions dans un langage très coloré celui de chambrée, ordurier, violent, insolent, cynique, argotique, pour évoquer la défaite, l'Occupation , la Résistance , la reprise des combats, la prise de villes, les exactions, l'occupation en sens inverse, la violence , la vengeance, la trahison, la mort .
Le Hussard bleu est un roman de l'absurde, incongruité de la guerre, indécence de la vie, absurdité de la mort … Une mise en scène déconcertante mais toute en vérité.
La phrase épilogue du roman fait éminemment penser à l'Etranger.
« Désormais, je connais mon rôle sur la terre, mais je ne sais qui je suis. Voyageur, pose des yeux tristes sur les choses, elles te le rendront au centuple. le visage barré du ciel te menace et te guide à la fois. Vivre, il me faudra vivre encore, quelques temps parmi ceux-là. Tout ce qui est humain m'est étranger.

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