Évidemment, c'est la guerre. Mais la guerre, ça devient la barbe quand tout est mort, éteint, embaumé. Il faudrait lui trouver des limites. Par exemple le foutebôle, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment bien mourir en plein air.
(Florence)
Voilà vingt ans que vous prépariez dans vos congrès le rapprochement de la jeunesse du monde. Maintenant vous êtes satisfaits. Nous avons opéré ce rapprochement nous-mêmes, un beau matin, sur les champs de batailles.
Miracle invraisemblable (...) et dont certains êtres seulement sont pleinement capables, mais qui fleurit parfois (...) dans une attitude, dans un sourire, dans une boucle de cheveux, alors le monde s'éclaire et retrouve son unité perdue (...) et ce n'est pas sans doute une des moindres propriétés de l'amour que de nous rendre semblables aux océans, nous diluant dans l'infini de chaque heure, nous étalant à la surface des choses (...) nous laissant face à face avec notre unique pensée qui donne à tous nos gestes l'allure des grands fonds.
Paris, voici ton fleuve et les larmes que tu versas, voilà ton visage au front penché. Paris, voici tes rues et la plaque d'identité au bras de chacune. Les hautes maisons subissent l'amertume du soir. Mes pas sonnent sur le boulevard. Désormais, je connais mon rôle sur la terre, mais je ne sais qui je suis. Voyageur, pose des yeux tristes sur les choses, elles te le rendront au centuple. Le visage barré du ciel te menace et te guide à la fois. Vivre, il me faudra vivre encore, quelque temps parmi ceux-là. Tout ce qui est humain m'est étranger.
La philo n'est pas mal non plus. Malheureusement, elle est comme la Russie : pleine de marécages et souvent envahie par les Allemands.
Cependant, l'amour a quelque chose pour lui. Il résume le monde en un visage.
Sanders – Je violais cette Allemande, mais à la même seconde, un SS violait la femme que j’aimais le plus au monde. Ainsi, tout était consommé.
La philosophie est comme la Russie: pleine de marécages et souvent envahie par les Allemands .
Tout ce qui est humain m'est étranger.
Avec l'amour, peu à peu, l'univers tombe en lambeaux comme un malade que la gangrène a travaillé, puis une vie neuve, un jour se révèle. Mais cette vie qui tend les bras recule devant vous, et plus, vous avancez, plus elle s'écarte, brillant toujours d'un feu parfait. La poursuite vous exalte, le rouge vous monte au visage, et ce bonheur incomparable, cet absolu royal, vous le suivez à la trace, fidèlement, heureusement, jusqu'au jour où vous sentez enfin que la solitude est la plus forte. Car le vieux monde, ses habitudes, ses lois, ses plaisirs, dorment sous la poussière mais encore rien ne les remplace et l'on est comme ce voyageur écœuré des siens qui a vécu longtemps du départ : il s'embarque, il aborde l'ile dans la nuit, il ne peut trouver le soleil car demain ses yeux verront, mais un mal inconnu l'a frappé, jamais il connaitra le jour, dans l'ombre il souffle et désespère.