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Citations sur Les chambres du coeur (26)

L’amour ne meurt jamais de mort naturelle. Il meurt parce que nous ne savons pas revenir à sa source. Il meurt d’aveuglement, d’erreurs et de trahisons. Il meurt de maladie et de blessures ; il meurt de lassitude, il dépérit et se ternit.
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Dans la jungle secrète de notre inconscient, dans ce dernier refuge d’une nature que nous avons soumise et dominée jusqu’à l’exterminer presque totalement, il y a de nombreux puits que nous avons murés. Il ne faut pas nous étonner, le jour où nous voulons rouvrir ces puits pour y chercher un flot de vie, qu’il en sorte un flot de colère.
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Djuna était parfois déconcertée par la lueur de ruse qu’elle surprenait dans les yeux de Zora lorsque celle-ci lui détaillait toutes ses misères de la journée. Elle en était aussi abasourdie que si elle avait vu, le cœur battant à rompre, un aveugle traverser la rue, risquant mille morts, et puis se retourner soudain vers elle, le regard parfaitement conscient du danger qu’il courait.
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Djuna finit par voir l’autre visage de Zora.
Elle avait déjà vu cette expression quelque part, mais elle n’arrivait pas à savoir où. Puis cela lui sauta à l’esprit.
C’était chez les mendiants professionnels. Lorsque Zora énumérait toutes ses souffrances de la journée, c’était comme ces litanies plaintives devenues trop parfaites à force de répétition.
Sous le ton douloureux, on décelait une longue pratique de ce ton douloureux.
Et pourtant Djuna avait honte de douter des souffrances de Zora, comme on a honte de douter de la misère d’un mendiant. Elle se disait, comme on se dit parfois en regardant ceux qui mendient, qu’à force d’imiter la souffrance pour impressionner le public, ils finissent par ne plus pouvoir s’en passer, c’est leur unique moyen de subsistance, leur raison de vivre et de se faire protéger. Leur enlever cela, c’est leur enlever le droit à la pitié.
Pourquoi réserver sa pitié pour les souffrances non exploitées, pour les souffrances récentes et sincères ? La misère du pleurnicheur professionnel était son seul atout.
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Pendant toute sa première année, Djuna souffrit des mêmes angoisses que Rango. La seconde, elle se contenta de pitié. Et avec la troisième lui vinrent l’indifférence et la sagesse.
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Elle avait des traits très marqués, épais, la bouche large, charnue, tout étirée, toute en tristesse, avec une expression de chien battu qui ne disparaissait que lorsqu’elle relevait les yeux ; on découvrait alors dans son regard une lueur de ruse qui surprenait.
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Djuna se taisait. Elle savait bien qu’il n’y avait aucune raison d’être jaloux du passé, que les caresses et les étreintes les plus profondes étaient enfouies dans le grenier du cœur et n’avaient aucune possibilité de revivre, de redescendre dans les chambres ensoleillées du présent. Elles restaient emballées dans la poussière et la pénombre, et si par quelque vieille association d’idées il arrivait qu’une ancienne émotion ressuscite, ce n’était que le temps d’un éclair, comme un écho, intermittent et passager, de mondes évanouis. Nos impressions les plus indélébiles étaient balayées par la vie, noyées, dans le Styx de l’oubli. Le corps lui-même avait ses zones profondes et ses périphéries, et sa façon mystérieuse de maintenir les intrus sur ses lisières. Des millions de cellules dressaient un barrage protecteur autour du cœur, contre les revenants et les fantômes des amours mortes.
[…] Aussi, chaque fois que Rango se mettait à fouiller comme un inquisiteur dans les souvenirs de Djuna avec l’espoir d’y débusquer l’intrus, d’en chasser Paul, Djuna riait : « Ta jalousie est vraiment nécrophile ! Tu déterres les morts !
— Mais toi tu les adores ! Je suis sûre que tu leur apportes des fleurs tous les jours.
— Je t’assure que je ne suis pas allée au cimetière aujourd’hui, Rango !
— Tant que tu es ici, je sais que tu m’appartiens. Mais dès que tu grimpes ton petit escalier et que tu sors de la péniche, de ton petit pas vif, tu pénètres dans un autre univers et tu m’échappes.
— Mais toi aussi, Rango, quand tu montes l’escalier tu pénètres dans un autre univers et tu m’échappes. Tu appartiens à Zora, à tes amis, à tes bistrots, à la politique. »
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L’orgue de Barbarie accompagna ce long baiser jusqu’à l’ultime mesure de l’air de Carmen. C’était déjà trop tard, ils avaient bu le philtre jusqu’à la dernière goutte.
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Oh, si vous en avez envie, arrêtez-moi pour crime de rêverie, vagabondage de la plus folle espèce. Sachez pourtant que c’est dans cette petite cellule du rêve, cette cachette capitonnée, mystérieuse et féconde, que tout se crée ; tout ce que l’homme a accompli sur cette terre a été engendré dans cette petite cellule solitaire…
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Ali Baba, sois le patron des amoureux ! Donne-leur la chance des brigands et leur absence de remords. Car l’amour rend si grand qu’on ne tient plus dans le cadre des lois. Il n’y a plus ni temps ni place pour les regrets, les hésitations, les reculs. L’amour galope insouciant et libre. Et toutes les petites ruses faites pour épargner aux autres ses brûlures – à tous ceux que pourrait blesser cette surabondance – laissent leurs auteurs charmants et gais, charmants et gais comme Robin des Bois, comme des enfants qui jouent.
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