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3,67

sur 111 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les quatre garçons de la famille Guérindel redoutent tous les soirs l'heure du coucher. Chacun d'entre eux est tourmenté par d'horribles cauchemars récurrents. Pourtant, ils n'en parlent pas à leurs parents, surtout pas à leur mère, Enogat, qui leur a toujours interdit de s'approcher de la mer, qui n'a pas voulu qu'ils apprennent à nager. de quel secret veut-elle les protéger ?
Lorsque Lunaire, le cadet découvre une sorte de « perméabilité » entre le réel et le rêve, il décide d'essayer d'intervenir sur son rêve, de ne plus se laisser terroriser par les images qui reviennent immuablement, chaque nuit.
Avec l'audace de l'adolescence, Lunaire se lance dans une enquête des plus singulières. Il va trouver l'aide de personnes âgées qui pourraient l'épauler dans sa recherche sur le navire qui hante ses rêves et le capitaine Morvan qui le terrifie.

Le choix de ce livre repose sur des billets lointains qui m'avaient fait noter ce roman, depuis perdu de vue, sur sa superbe couverture sortie à la rentrée 2017, et aussi sur l'intérêt porté au dernier roman de Gaëlle Nohant, Légende d'un dormeur éveillé. J'ai donc choisi de lire d'abord celui-ci avant de, peut-être, découvrir plus avant l'auteure. 
Et pourtant… je ne suis pas du tout fan des romans où les personnages racontent leurs rêves, je trouve le procédé des plus ennuyeux, pour tout dire. Je n'adhère pas toujours non plus aux légendes et autres histoires de fantômes. Pour preuve, je suis restée quelque peu hermétique à Ar-Men, la bande dessinée d'Emmanuel Lepage, qui évoquait les légendes bretonnes.
Mais j'ai senti dès les premières pages que, cette fois, les rêves s'inséreraient parfaitement dans le roman, s'ancreraient dans la réalité, d'où le titre qui a pris immédiatement sa signification… et la lectrice a été ferrée ! Je n'ai dès lors presque pas lâché le livre. Il fallait parfois respirer un peu, car les visions de Benoît ou de Lunaire dans leurs cauchemars sont assez épouvantables. de quoi être en empathie avec les adolescents qui doivent les retrouver toutes les nuits.
La réussite de ce premier roman est d'avoir construit le livre comme une enquête, qui devient petit à petit une enquête généalogique. A ce sujet, l'arbre généalogique judicieusement placé à la fin du livre n'est à consulter qu'à la fin de la lecture, pour garder le frisson de la découverte ! J'ai vraiment aimé l'écriture, parfaitement en adéquation avec le réalisme magique à la bretonne qui imprègne ce roman d'initiation original.

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Mon arrivée plus que tardive sur cette page Babélio me dispensera sans doute de devoir résumer ce premier roman de Gaëlle Nohant, après les cinq critiques qui précèdent : voilà déjà presque quatre ans que l'encre des éditions Pocket a noirci le papier recyclé de l'Ancre des Rêves.
Noirceur et recyclage ne viennent pas par hasard dans la phrase qui précède : même pour un lecteur masculin, supposé moins sensible (mais n'entamons pas le débat !), il faut avoir le coeur bien accroché pour se rendre là où nous entraîne l'auteur, dans les noirs cauchemars, on ne peut plus réalistes, qui hantent les nuits de cette fratrie bretonne. Cauchemars dont on devine, peu à peu, partiellement, les subtils ressorts. Ressorts, comme « re-sort » : ce qui sort à nouveau d'histoires malheureuses vécues par les générations précédentes, ce qui se transmet par des fils très mystérieux, dans lesquels l'ADN ne prend pas part. Sans que le mot ne soit jamais prononcé, nous voguons ici dans les profondeurs du « transgénérationnel ». Ce roman fait plus qu'une étude scientifique pour montrer les effets, sinon les explications rationnelles, de ce qui ressurgit d'histoires oubliées d'ancêtres inconnus, ou pensés comme tels, comme un retour de balancier, comme la roue qui tourne. Mais un cycle qui parfois se rompt, fort heureusement, comme ce qui se produit ici.
Un livre à lire, et peut-être à reprendre une fois encore pour en saisir ce que le premier passage a laissé échapper...
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Nous sommes sur la côte Bretonne, du côté de Dinard. Les quatre enfants des Guéridel, des garçons nommés Benoît, Lunaire, Guinoux et Simon, sont en proie chaque nuit à de violents cauchemars. Enogat, leur maman leur interdit de s'approcher de la mer, étrange… Lunaire, le plus audacieux, décide de percer le mystère de son rêve qui le mène, chaque nuit, sur le pont d'un bateau où il se passe des choses épouvantables. Il décide de noter au réveil les détails de son cauchemar, d'une précision étonnante (le nom de membres de l'équipage, par exemple). Avec ces éléments, il se lance dans une véritable enquête et rencontre des personnes qui lui permettent, peu à peu, de dénouer les fils de son propre rêve, mais aussi ceux de ses frères. Je n'en dirai pas plus…


Voilà un roman original et captivant ! Roman d'initiation et d'aventure, avec une touche de fantastique, l'ancre des rêves comporte aussi une dimension historique : l'enquête de Lunaire nous mène dans l'univers des marins pécheurs de Terre-neuve à la fin du XIXème. Par l'immersion dans le rêve de Guinoux, nous vivons également un épisode terrible de la grande guerre. On ne s'ennuie pas une seconde dans ce roman foisonnant aux multiples personnages. Attention toutefois de ne pas s'égarer ! J'ai presque regretté de ne pas avoir noté au fur et à mesure le nom des personnages et leur filiation car il m'a fallu revenir plusieurs fois en arrière pendant ma lecture. C'est un roman qui aborde principalement la problématique du secret de famille qui se transmet de génération en génération et par des moyens détournés si on tente de le dissimuler.

J'ai ce roman dans ma bibliothèque depuis deux ans environ. Je l'avais acheté suite à de nombreux billets élogieux sur les blogs. Gaëlle Nohant tenait à l'époque un blog « le café littéraire de Gaëlle ». le blog n'est plus alimenté depuis fin 2007. Je ne sais pas si quelqu'un a de ses nouvelles ? C'est grâce à Bladelire que ce très bon premier roman est sorti de ma PAL. Mais

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Ou pourrait-on dire l'Encre des rêves? Gaëlle Nohant nous embarque dans la profondeur des rêves et des cauchemars, noirs comme de l'encre, d'une fratrie de4 garçons; Benoît, Guinoux, Lunaire et le petit Samson. Durant la nuit, le passé fait écho au présent, chaque soir les enfants appréhendent leur nuit. Au fil de l'histoire on a peur pour leur devenir, leur santé, ils sont prisonniers de la nuit et de ses morts. le passé va ressurgir quand Lunaire rencontre Ardélia et il lui faudra vaincre ses peurs pour affronter le présent. Chacun des enfants porte ses rêves et les cache aux autres pourtant tous doivent vivre avec leurs angoisses. Des secrets de nuit bien lourds à porter pour eux.
Cette histoire m'a emmenée hors du temps. Pourtant, elle se passe à l'heure actuelle mais les incursions dans le passé sont fortes, ressenties et imagées et cela implique que l'on est aussi impliquée dans les cauchemars des enfants.
Ce livre est un suspense poétique l'écriture de Gaëlle est magnifique chaque phrase est ciselée avec des mots choisis. On flotte au gré de ses mots. J'ai rarement lue une histoire qui allie la poésie, l'écriture tout en produisant du suspens.
Un extrait: le jour balayait les cauchemars, les réduisait en fragments de poussière qu'ils emportaient avec eux sans y prendre garde, accrochés à leurs cheveux, à leurs pensées.....
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Ayant adoré les trois romans qui ont suivi, il n'était pas question de ne pas lire le premier ! Totalement différent des autres, une langue toujours aussi merveilleuse. Il ressort de cette lecture une impression de magie. le livre est poétique, c'est un appel à l'imaginaire.
Entre l'ancre des rêves et la mer d'encre, Gaëlle Nohant nous invite à chasser les ombres… Elle nous entraîne dans le monde de l'enfance et dans les profondeurs de l'inconnu…La réalité est parfois difficile à affronter mais une fois que le sommeil prend possession de l'esprit, le monde du rêve se réveille, entre rêves et cauchemars. C'est un roman qui fait interférer le passé avec le présent, fait resurgir les liens du sang, la mémoire génétique qui lie les êtres par-delà les connaissances, fusionner les songes et les réminiscences.
La partie historique (car il y a une partie historique… c'est Gaëlle Nohant !) nous entraîne en Bretagne, puis sur les mers, en compagnie des terre-neuvas. Un univers de marins, de femmes restées à terre, de disparitions en mer, de légendes et de brumes. Un univers de superstitions, de bateaux qui portent des noms de filles, des noms de Saints… (en Grande Bretagne, les bateaux sont féminins), de bateaux qui s'évanouissent de la surface de la mer.
Le choc des images est aussi un révélateur : le révélateur d'une émotion, d'un traumatisme déclenché par un tableau… qui réveille des angoisses enfouies… le lien avec la mémoire des ancêtres.
Le roman nous fait partager la vie d'une famille avec 4 garçons : Benoît, Lunaire, Guinoux et Samson ; Je me suis particulièrement attachée à Lunaire (Saint breton) et à Guinoux (prénom celte). Les deux frères qui sont traversés en rêves et cauchemars par des bateaux et des chevaux et voient des choses que les autres ne perçoivent pas. Lunaire va partir à la recherche du passé, de ses intuitions, aller à la rencontre de personnes qui vont l'aide à recoller les morceaux d'une histoire ancienne, de ses ancêtres. Il y a aussi d'autres personnages étranges et attachants que je vous laisse rencontrer : je ne vais rien vous raconter car je vous laisse à l'émerveillement, au songe, à l'imaginaire, à la merci des malédictions et face aux secrets de famille.
Les descriptions sont superbes, que ce soit la mer, le ciel, les étoiles : à travers les mots, on se retrouve face à la mer, dans la tempête ou sur la grève : les couleurs sont là, allant du clair au sombre, du bleu ciel au noir nuit, elles véhiculent les émotions, la peur, la liberté, l'infini, l'immensité…Gros coup de coeur.
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Une jolie découverte : un de mes coups de coeur.
Une ambiance particulière et originale où les rêves prennent place et s'entremêlent à l'histoire.
Plongée en Bretagne et son univers maritime, retour vers le début du siècle, cauchemars de 3 garçons, lourd passé familial, enquête, mémoire transgénérationnelle, fantômes du passé...
Un début qui pourrait rebuter avec le premier rêve; il faut passer outre car la suite est géniale.
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Une merveille!
Un roman d'une poésie et d'une force incroyables!
Un récit qui prend aux tripes dès les premières pages et qu'on ne peut plus lâcher jusqu'à la dernière.
Une plongée en eaux troubles qui restera longtemps gravée en moi...
Une écriture sublime, maîtrisée à la perfection.
Un véritable bonheur à lire et relire.

Je recommande chaudement cette lecture, ainsi que tous les autres romans de l'auteure qui ne font que confirmer son immense talent.
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Un très beau roman, lu en 2008. J'avais beaucoup apprécié cette lecture. Je le relirai avec plaisir pour développer ma critique.
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Nous sommes en Bretagne et nous passons le roman aux côtés des Guérendel, une famille avec 4 garçons. Mais ils ont beau habiter la Bretagne, leur maman leur interdit de s'approcher de l'eau. Ils ne savent pas nager et les promenades au bord de la mer sont inexistantes.
Et puis chaque nuit, les 4 garçons Guérendel font ces cauchemars étranges, comme une malédiction.
Pourquoi ?
Et bien nous le découvrons tout au long du roman, qui nous entraîne dans le passé de cette famille bretonne depuis des générations.

Ici, au-delà de la famille, Gaëlle Nohant parle avant tout de la Bretagne. Cette région qui n'a de cesse, depuis des millénaires, de nous raconter des histoires, des légendes. Il y a toujours un peu de mystère là-bas et ce mystère ressurgit à travers ce livre, il est presque marqué dans l'adn de cette famille.

Souvent on dit que les secrets de famille pèsent sur les générations suivantes, que les enfants sentent les non-dits et ce que l'on veut cacher. Dans un mélange de fantastique et de réel, l'auteure fait avancer ses personnages pour qu'ils se libèrent de ce poids.

L'écriture de Gaëlle Nohant, ici, est splendide. Une justesse remarquable. On se laisse porter par ces phrases, parfois presque poétiques quand elle nous décrit certains paysages.
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Je découvre ce premier roman de Gaëlle Nohant grâce à sa réédition au Livre de Poche.
Partie en vacances en compagnie des enfants Guerindel, je n'ai pas été déçue.
Ce texte m'a happée dès le début de l'histoire et je suis restée accrochée jusqu'au bout.
Mêlant fantastique, trame historique et roman d'initiation, voilà un roman étonnant et très habile dans sa construction.
Nous suivons l'histoire des enfants Guérindel au travers de
leurs rêves qui viennent les hanter chaque nuit. Les trois frères aînés font des cauchemars terrifiants et n'ont qu'une crainte le soir : s'endormir et retrouver les bourreaux qu'ils croisent la nuit. Aucun ne demande le secours de leurs parents et restent donc enfermés dans leurs horribles songes. C'est Lunaire, le second, qui va tenter de comprendre l'origine de ces rêves et détricoter les horreurs qui peuplent son sommeil.

Nous lecteur, subissons impuissants la terreur des enfants.

La quête de Lunaire l'emporte au début du vingtième siècle au milieu du monde des marins qui s'engagent pour des pêches dangereuses au large de Terre-Neuve. Pêcher la morue dans des conditions très difficiles tel était le quotidien de ces terre-neuvas comme on appelait ces marins.

Les rêves de Lunaire et ses frères se mélangent avec l'histoire de ces marins alors que leur mère a toujours interdit à ses fils de s'approcher de la mer.

La plume de Gaëlle Nohant fait mouche avec ce récit à ne pas manquer.

Faites comme moi, emportez-le lors de vos prochaines vacances.
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