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Vous avez adoré Betty de Tiffany MC Daniel ? Alors vous allez adorer ce roman sombre à souhait.
Ici le destin de deux femmes, séparées par le temps mais unies par leur lien avec un seul homme: celui qui a vu grandir la foret.
l'une dévoile les debuts de sa vie à ses côtés tandis que l'autre en partage les dernieres années, chacune d'elle menant sa propre bataille pour la survie, qu'elle soit physique ou psychologique. pour la survie, qu'elle soit physique ou psychologique. Ce roman nous plonge dans une exploration profonde des thèmes de la vie, de la mort, et de la résilience humaine, le tout encadré par la nature sauvage .
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A la question est-ce un roman feel-good, je réponds sans hésitation : non.
Vous allez grelotter, avoir faim, mais vraiment faim. Avoir mal aux jambes. Vous contenter de peu. Si peu. Et compter sur l'amour. Tellement. Mais le bonheur est plus fugace que la douleur. L'absence pèse si lourd. Et le mal est si sombre.
Le bonheur et l'amour sont en combat perpétuel contre la pauvreté, la mort et la souffrance dans ce coin paumé de Suède. Dans cette toute petite cabane au milieu de cette immense forêt.
C'est une tragédie greco-nordique. le style est nouveau. le style est beau. Mais il est rude. Comme les gens de là-bas. Comme le climat de là-bas.

Belle lecture et belle plume. Qui m'a prise aux tripes avec parfois une impression de claustrophobie et l'envie de dire aux personnages : mais faites quelque chose de plus ou de mieux pour arrêter cette souffrance, cette faim !!!
J'y ai retrouvé un peu du jusqu'auboutisme présent chez un autre auteur du nord de l'Europe : Henrik Ibsen avec son célèbre personnage Brand.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est beau, triste et rude.

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Celui qui a vu la forêt grandir . Lina Nordquist. Dans le courant du nature writing :Un Into the wild suédois. Deux femmes , deux époques, des secrets de famille, une vie dure de travail , de famine dans cette forêt à la fois bienfaitrice et cruelle . Meilleur roman en 2022 en Suède. POIGNANT
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J'ai découvert Celui qui a vu la forêt grandir, de Lina Nordquist, grâce à la masse critique littératures du mois de janvier. C'est un premier roman et si le résumé me laissait imaginer une histoire relativement sombre, j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à un récit aussi terrible.

Pour échapper à l'asile, Unni a fui la Norvège avec son petit garçon, Roar. Armod, le père de son enfant à naître, ne lui a jamais rien promis, mais décide de les accompagner dans ce périple. Après un long voyage marqué par la peur d'être rattrapés, la famille recomposée décide de s'installer dans la province reculée du Hälsingland, en Suède. Loin des cités, dans une petite clairière au creux de la forêt, loin des regards et des hommes, c'est ici qu'ils seront en paix et construiront leur vie.

"Ne t'habitue jamais à l'horreur, m'avait dit Armod.
Aujourd'hui, je pense qu'il ne faut pas non plus s'habituer à la beauté, elle doit rester aussi merveilleuse à chaque instant."
Cette citation résume bien l'esprit du roman à mon sens. En suivant l'installation d'Unni et Armod, nous découvrons avec eux une nature aussi splendide qu'elle peut être impitoyable. La vie dans les pays du Nord au début du 20e siècle était vraiment rude. Je m'en étais déjà rendue compte en lisant Katrina l'an passé, mais ce n'était rien en comparaison. Ici j'ai pris de plein fouet une violence à laquelle je ne m'attendais pas.
Violence d'une nature soumise à un climat extrême, violence des hommes, violence de l'argent et du pouvoir, violence du destin qui se joue de nos protagonistes.
Rien n'est jamais acquis dans la vie, et la moindre miette de bonheur doit aussitôt être vécue, engrangée comme la nourriture qui permettra de passer l'hiver, gardée précieusement pour que le souvenir permette de surmonter les difficultés à venir, les coups de la vie.

Le roman est construit sur une double temporalité. En parallèle du récit d'Unni qui raconte à Roar l'histoire de sa famille, il y a celui de Kara en 1973. Roar vient de mourir et Kara, sa belle-fille, se retrouve face à sa veuve Bricken pour organiser ses obsèques. C'est une ambiance lourde de non-dits, de secrets de famille, que l'on croit deviner mais qui, au fur et à mesure du récit et des souvenirs de Kara, se révèlent bien au-delà de ce qu'on avait pu imaginer.

Malgré la violence du récit, j'ai beaucoup aimé ma lecture. En revanche je vous en déconseille la lecture si vous êtes un peu déprimés, car j'ai rarement lu un récit d'une telle noirceur. Les éclats de bonheur sont aussi rares et fugaces que les rayons de soleil qui parviennent à se frayer un chemin entre les branches des arbres. C'est un récit d'une dureté que je n'avais lue auparavant que dans des récits prenant place pendant la guerre.
On pourrait presque se dire que c'est trop, que ce n'est pas crédible, toutes ces difficultés qui s'abattent tour à tour sur Unni. Mais le plus terrible dans ce roman, c'est que justement, j'ai trouvé que c'était crédible. On a l'impression que le destin a décidé de jouer avec cette famille comme avec un pantin.

Ce récit au passé d'Unni était tellement puissant que j'avoue avoir eu initialement plus de mal à m'intéresser au récit de Kara. Je le trouvais fade en comparaison, et je n'avais qu'une hâte, c'était retourner à l'époque d'Unni et Armod, suivre leur installation, attendre que la chance tourne pour eux.
Mais j'ai sous-estimé l'autrice. Si je n'étais pas impliquée émotionnellement par le récit de Kara comme par celui d'Unni, je le découvrais avec une fascination de plus en plus morbide, de celle qui nous pousse à regarder les lieux d'un accident sans pouvoir en détourner les yeux. Je ne m'attendais pas du tout à ce récit; j'ai parfois eu l'impression que Kara était le dernier outil du destin pour se jouer de cette famille, pour parachever son oeuvre

Je ne m'attendais vraiment pas à un récit aussi fort de la part d'une primo-autrice. Cette lecture m'a marquée. Elle m'a bouleversée, m'a émue, m'a révoltée. Elle m'a brisé le coeur, me l'a porté au bord des lèvres. Elle m'a fascinée tout autant que dégoutée.
C'est un roman que je vous conseille vivement, qui ne peut pas laisser indifférent.

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Celui qui a vu la forêt grandir est un roman poignant. Je l'ai lu par moment en apnée, terrassée par la dureté de la vie de ces personnages, parfois apaisée par la beauté des paysages ou rassérénée par les liens forts et les sentiments profonds qui unissent les membres de cette famille.

Deux voix venues de deux siècles différents alternent en chapitres assez courts et nous plongent dans ce conte sensible et violent.

Unni tout d'abord, ma préférée. A la fin du dix neuvième siècle elle fuit la Norvège pour éviter la prison. Accompagnée de son très jeune fils Roar et de son compagnon elle traverse les montagnes pour s'installer au coeur d'une forêt du nord de la Suède. C'est là qu'il feront de "la paix" vieille cabane délabrée leur maison de famille. Unni nous fait partager la dureté de cette vie misérable. La famine, la misère profonde, la mort, les violences sexuelles tissent le récit. Mais, heureusement, ce lieu est aussi un refuge. Un lieu où l'on s'aime, un lieu ou des chaises peintes en vert pomme, quelques crochets aux murs, une peau d'ours ou une odeur de soupe adoucissent la vie. Ici on s'aime, on résiste, on affronte, on construit.

Et puis en alternance il y a Kara, belle fille de Roar. Elle est la troisième génération à vivre dans cette maison au coeur de la forêt. Dans les années soixante dix, après la mort de son beau-père elle vit avec Briken la compagne de Roar. Kara subit sa vie, est mal dans sa peau et trouve différents subterfuges pour survivre. Elle comble les blancs du récit d'Unni, prend le relais du récit de l'histoire familiale.

La saga familiale se tisse au fil des chapitres, composant entre présent et passé, entre douceur des sentiments et rudesse de la vie.

L'écriture fluide de Linda Linquist m' a entraînée dans le temps et l'espace. J'ai tourné les pages tour à tour boule au ventre ou sourire aux lèvres. Je me suis s'extasiée d'un écureuil, de flocons de neige légers tombant sur la forêt. J'ai pleuré des morts et hurlé de colère.
Un récit tragique et beau qui fait la part belle à Unni, magnifique héroïne, forte, aimante et résiliente.
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Les chapitres alternent entre passé (1897) et présent (1973), entre deux femmes que tout semble opposer, mais qui sont liées par de terribles secrets: Unni et Kara.
Celui qui a vu grandir la forêt, c'est Roar, le fils d'Unni, le mari de Bricken et le père de Dag, mari de Kara.
Les deux femmes sont donc situées aux deux extrémités de la chaîne familiale dont les maillons intermédiaires sont plus que jamais imbriqués.
Elles se placent également aux deux pôles de la condition féminine : courage et résilience d'un côté, dépression et amertume de l'autre.
Entre l'horreur de la misère et la beauté de la forêt, entre la cruauté des gens et l'amour maternel, marital et filial, au coeur d'une terre nourricière mais imprévisible, combien de duos antithétiques peuvent-ils encore décrire ce roman, dichotomique jusqu'au bout et fort de toutes ces oppositions ?
Un roman poignant donc, avec une surenchère d'injustices et de drames. On s'évade du huis clos étouffant entre les deux veuves grâce à la fusion des personnages dans la forêt et la splendeur des paysages scandinaves.
anne.vacquant.free.fr/av/
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Double récit d'une vie entourée de femmes, de secrets, et de malheurs. La beauté de la forêt, de la nature et des paysages nordiques, atténuent à peine l'horreur et la misère des personnages, pour qui la survie est une lutte de tous les instants, où le sacrifice est la monnaie courante.

Bien qu'un succès phénoménal, j'avoue avoir eu un peu de mal à me retrouver dans ces récits qui se jouent en parallèle sans vraiment se croiser.
Les révélations qui laissent sans voix sont cependant tissées depuis le coeur du roman jusqu'à sa conclusion, dans de délicieux indices qui se découvrent dans les détails.

Ce livre ne sera pas pour moi la lecture de l'année, loin de là, mais les passages dans le passé me laissent une impression de rêve éveillé que je souhaite à tous les lecteurs de retrouver.

Un magnifique roman à deux voix, que je ne qualifierait pas de roman "addictif", mais qui m'a permis de passer un très bon moment à l'abris des pins scandinaves.
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En pleine forêt de Suède, une maison, le lieu de l'histoire d'une famille.
Nous découvrons cette histoire sur deux temporalités : début du 20ème siècle, l'installation d'Unni et Roar, en fuite depuis la Norvège. Ils n'ont rien et vont devoir se construire seuls dans une adversité rude.
Années 70, à la mort de Roar, deux femmes s'observent et revoient le fil de leur vie se déroulet.
Ce roman est vibrant de nature, de lutte quotidienne pour survivre. Les secrets dévoilés peu à peu nous font tourner les pages jusqu'à la dernière.
Entre nature writing et thriller, une écriture qui ne vous lâchera pas.
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Parlons de Celui qui a vu la forêt grandir de Lina Nordquist.
C'est une fresque familiale qui démarre en Norvège et se poursuit dans la province de Halsingland, en Suède, entre 1897 et 1973.
C'est l'histoire de Unni et de son mari Armod. Enfin non, ils ne sont pas mariés à ce moment là. En tout cas, ils s'aiment ; d'ailleurs, j'ai le sentiment qu'on ne s'aime plus avec autant d'ardeur aujourd'hui . Pourtant, ils souffrent de bien des malheurs, la faim, le froid, le doute.
Puis, c'est aussi l'histoire de Bricken et Roar et celle de leur fils Dag et de son épouse Kara. Ces gens vivent dans la même maison au milieu de la forêt, mais à une autre époque et c'est le parcours familial de ces différentes unions que raconte ce livre. Ce qui nous attache dans cette lecture c'est d'abord la grande fluidité de l'écriture et la lucidité des comportements en adéquation avec les événements et le milieu naturel. La nature est en parallèle autant intransigeante que les hommes et parfois le monde animal qui reste plus tempéré, toutefois.
C'est l'expression du vivant avec tout ce que cette assertion comporte de variantes, incluant naturellement, la mort. La composition du récit atténue cependant la tragédie qui reste belle quand la laideur se mesure en rivalité avec la beauté du monde. C'est donc un livre exigeant et pénétrant.
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C'est une histoire à deux voix, en alternance. Il y a d'abord Unni, (l'action se passe en 1897) qui a fui la Norvège avec mari et enfant pour s'installer en Suède, dans une misérable cabane au milieu de la forêt, où ils vont tenter de vivre, sinon de survivre à la famine, la misère et l'exploitation par les plus riches.
Il y a ensuite Kara, et là nous sommes en 1973, qui vit dans la même maison et qui nous conte une autre histoire. Peu à peu le lien va se tisser entre les deux histoires pour n'en faire qu'une.

Il s'agit donc de conditions de vie très difficiles dans un milieu hostile, (la forêt et le froid) où ceux qui ne possèdent rien n'ont que leur force de travail et sont honteusement exploités, mais aussi de la façon dont sont traitées les femmes, surtout celles qui n'ont pas un mari pour les protéger.
Et sachant que tout cela a existé, on peut mesurer les progrès accomplis en matière de droit et de considération même si ce n'est pas encore parfait.

Il y a aussi beaucoup de secrets de famille qui nous sont révélés au fil des pages avec finesse et suspense.
Les personnages sont attachants, l'écriture précise, et la lecture addictive.

Lina Nordquist a remporté le prix du livre de l'année 2022 en Suède pour ce roman.
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