AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Meps


Meps
28 septembre 2023
J'ai eu ma période Amélie Nothomb, j'ai lu par exemple six de ses livres en 2006. J'avais un rythme de lecteur plus rapide que son rythme d'écriture, ce qui est une gageure quand on la connait ! J'appréciais, et apprécie toujours, son art de façonner l'alliance entre un sujet et un angle original pour l'aborder, sa manière de jouer et tourner autour de ce sujet avec une grande habileté. Mais à force de la lire, j'ai eu l'impression d'une recette, j'ai ressenti un manque de profondeur, j'ai vu en elle une illusionniste douée mais qui nous fait repartir de ses spectacles les mains et le coeur vides.

Dans la vie, je ne retourne jamais à mes anciens amours. En littérature, l'exercice est moins destructeur et il est tentant d'aller jeter un coup d'oeil à une oeuvre plus récente pour voir si et comment une auteure a évolué. J'avais lu les romans "autobiographiques" (Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes, Biographie de la faim...) et les romans "concepts" (Hygiène de l'assassin, Les Catilinaires, Les Combustibles). Ici, Nothomb semble avoir mélangé les genres. Elle nous conte son rapport au courrier des lecteurs, ce que ça lui apporte, ce que ça lui coûte... et invente également une correspondance avec un soldat américain obèse qui conçoit son problème de poids comme une réponse aux traumatismes vécus sur le front.

C'est donc l'occasion pour l'auteur d'aborder l'obésité comme elle sait le faire avec d'autres thèmes, en cherchant à comprendre, à disséquer le regard de la société, les enjeux autour de cette question totalement d'actualité dans nos société de la surconsommation. Et elle entretient du coup le flou sur tout ce qu'elle dit de façon plus générale sur son habitude de répondre au très nombreux courrier qu'elle reçoit puisque l'on comprend qu'il y a une partie totalement fictionnée... mais où est la limite et où nous parle-t-elle sincèrement ? Et d'ailleurs, un auteur nous parle-t-il forcément sincèrement, même dans une autobiographie ?

Certains retournements vers la fin pourraient brouiller les pistes dans l'autre sens... mais cela reste tout de même du Nothomb habituel. Avec en plus une pirouette finale que j'ai trouvé presque ridicule et que je vous laisse découvrir, un petit numéro de cirque de l'illusionniste qui aurait peur de la vérité qu'une autre fin aurait affronté en face.
Commenter  J’apprécie          548



Ont apprécié cette critique (54)voir plus




{* *}