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Critique de Melisende


Je suivais les aventures d'Emmanuelle Nuncq avant la sortie de son petit Bordemarge, notamment du côté de ses créations vestimentaires (si vous êtes fans des robes régence ou des tenues de pirates, c'est dans le Grenier de Mademoiselle Mars qu'il faut vous rendre). J'ai profité de mon passage aux Imaginales pour rencontrer l'auteure et acheter le premier titre français du catalogue de Castelmore et je n'ai pas mis longtemps pour m'y plonger.
En discutant, Emmanuelle me disait que certains lecteurs reprochaient le niveau de langage de quelques-uns de ses personnages. Je n'ai pas relevé de gêne de ce côté-là. D'ailleurs, pour être franche, je n'ai pas relevé de points négatifs précis, il m'a juste manqué un je-ne-sais-quoi pour que j'entre complètement dans l'histoire et apprécie ce titre à la folie.

Le point fort de Bordemarge se révèle aussi être son principal point faible : son aspect conte de fées / roman de capes et d'épées. le monde est magique, proche du Pays Imaginaire de Peter Pan mais connaît aussi les travers du genre à savoir une intrigue sans réelle surprise (on se doute du dénouement et des rapprochements entre personnages) et un ensemble un peu manichéen (notamment dans le traitement des personnages).
Cependant, Emmanuelle Nuncq limite les choses en ajoutant quelques petits éléments « surprenants » comme la perte de quelques personnages (ou parties du corps humain), ce qui dramatise un peu l'ensemble. Malgré tout, Bordemarge reste idéal et particulièrement conseillé aux plus jeunes lecteurs ou à ceux qui ont gardé leur âme d'enfant et qui regardent toujours Peter Pan avec le même plaisir…

Comme je le disais juste au dessus, les personnages sont un peu manichéens, un peu caricaturaux mais la plupart vivent à Bordemarge, ils sont donc en accord avec leur nature. Ils tendent à évoluer au fil des pages mais restent tout de même assez prévisibles. C'est pourquoi on aime les suivre dans leurs aventures mais également pourquoi on ne s'attache pas forcément à eux (ce sont des personnages de contes qui essayent de devenir humains mais ils gardent malgré tout leur nature première).
Violette et Roxane se disputent la place d'héroïne, même si, à mon sens, la première l'emporte de ce point de vue-là (et est celle qui subit l'évolution la plus intéressante par la même occasion). Elles mènent, chacune de leur côté, leur petite révolution avant d'être réunies et de se découvrir plus de points communs qu'il n'y paraissait au premier abord.
Je suis un peu déçue des personnages masculins, trop peu exploités, évoluant trop vite. Les vraies héroïnes sont Violette et Roxane, c'est un fait, mais je regrette que leurs compagnons d'arme aient si peu été développés. C'est sans doute de leur côté que se situent les éléments les moins surprenants, les convenus… et c'est bien dommage parce qu'un personnage comme le Capitaine Angus Khaltourine avait un sacré potentiel !

J'ai aimé le style de l'auteure et si je regrette un peu le manque de descriptions/informations générales sur le pays de Bordemarge, j'ai grandement apprécié les différentes scènes et n'ai eu aucun mal à m'imaginer les actions et dialogues (qui sont en accord avec la personnalité de ceux qui les déclament) des personnages. L'ensemble est très visuel, très théâtral et spectaculaire et colle bien avec le but d'Emmanuelle Nuncq : offrir une sorte de scénario de film.
Vous trouverez même en annexe, à la fin de l'ouvrage, le générique de fin (avec les crédits), des bonus et le célèbre bêtisier (qui m'a fait largement sourire !).
Je n'oublie pas les nombreuses références aux oeuvre classiques (Gautier, Tolstoï, Proust, Dumas…) que l'auteure glisse ça et là, clins d'oeil agréable (et qui donneront peut-être envie aux plus jeunes lecteurs d'y jeter un oeil !).
J'ai apprécié évoluer entre costumes de mousquetaires, combats de pirates et inventions à la limite du steampunk et n'ai pas été étonnée de retrouver les morceaux de Cyrano de Bergerac (Jean-Claude Petit), Pirates des Caraïbes (Klaus Badelt), L'Homme au masque de fer (Nick Glennie-Smith), Doctor Who (Murray Gold) ou encore Hook (John Williams) dans les bandes originales du générique de fin.


Bordemarge c'est ça : la réunion fantaisiste de romans de capes et d'épées, de films d'aventures et de contes de notre enfance. C'est bon pour l'imagination et la détente mais possède les travers des oeuvres du genre, à savoir un côté un peu superficiel, un petit manque de surprises et le choix, régulier, de la facilité…
J'ai donc apprécié mais il m'a tout de même manqué une ou deux petites choses.
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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