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Critique de Yvan_T


Transylvanie, décembre 1476. le tyran Vlad Dracula Tepes est vaincu par les troupes ottomanes et décapité. Son frère Radu termine dans les geôles du sultan, abandonné au milieu des rats en attendant une mort finalement pas si certaine que cela.
Quelque part sur l'Atlantique, mars 1531. La belle Doña Gabriella de la Fuente vogue sur l'océan en direction du Nouveau Monde, afin d'y épouser le conquistador Hernan Torres.
Moscou, janvier 1812. le capitaine Armand Malachie déserte les troupes napoléoniennes, mal embarqués aux alentours de la Bérézina.
Whitechapel, octobre 1885. Victor Douglas Thorpe est convoqué par un Lord immensément riche, à la recherche d'un digne héritier.

Après quelques perles unanimement saluées par la critique, Fabien Nury renoue avec ses débuts en proposant une préquelle à son triptyque "Je suis Légion", paru chez les Humanoïdes Associés entre 2004 et 2007. Ce cycle de quatre tomes entreprend de raconter la genèse des deux demi-frères Tepes, avant leurs réincarnations durant la Seconde Guerre Mondiale.

Si le récit s'inspire du mythe de Bram Stoker et débute par la décapitation du prince de Valachie en 1476, Fabien Nury s'éloigne très vite des sentiers battus en proposant un récit qui voyage à travers les siècles. En conférant d'étranges pouvoirs au sang vampirique, il permet aux héros de transiter d'une âme à l'autre sans perdre leurs souvenirs et en conservant cette haine éternelle qu'ils se vouent. Si le survol rapide des incarnations successives ne permet pas vraiment de s'attacher aux différents hôtes, ce fil rouge sang, ponctué d'une voix-off efficace, permet néanmoins de développer les psychologies de Vlad et de Radu au gré des existences empruntées.

En s'appuyant sur quatre dessinateurs issus de pays différents, qui se passent les crayons au fil des changements d'époque et de lieu, le graphisme accompagne brillamment les différents sauts de cette entité diabolique nommée « Légion ». Si la couverture et l'introduction sont l'oeuvre du Français Mathieu Lauffray, l'Italien Mario Alberti s'occupe de la traversée en bateau, le Chinois Zhang Xiaoyu signe la déconvenue de l'empereur Napoléon en Russie, tandis que l'Espagnol Tirso illustre le passage londonien qui conclut ce premier volet. S'ils empruntent des styles graphiques distincts, ils parviennent néanmoins tous à installer cette ambiance sombre et pesante, qui souligne la présence de ces immortels, engagés dans un duel fratricide.
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