Citations sur Comme deux gouttes de sang (50)
Au début de l’année, il avait failli s’abonner à Netflix, mais un article sur la consommation énergétique de cet ogre, l’en avait dissuader. Le journaliste indiquait que, vu la croissance du numérique, 20 % de l’électricité planétaire serait mobilisé par ce secteur en 2025, soit plus de 400 réacteurs nucléaires.
Gueule tout en arêtes et en crevasses, sec comme coucou. Pas vraiment du genre avenant.
La barbe fournie de Ernst tirait plus sur le sel que sur le poivre. A vue de nez, Sarda lui donna une soixantaine d'années, peut-être un peu plus. Et s'il y avait en effet aucune chance pour que son physique de bûcheron canadien lui permette de se glisser dans un déguisement de fée Clochette, en revanche Sarda l'imagina assez bien endosser un costume de Père Noël. Sauf qu'avec des paluches pareilles il y avait intérêt à ce que les cadeaux ne soient pas en porcelaine.
Moralité, arroser un enfant de pognon sans ajouter le terreau des valeurs nécessaires à la vie en société n'a jamais fait pousser de grands hommes.
Le petit Jocelyn était né avec une cuillère en argent dans la bouche, mais à l'évidence, cela ne l'avait pas empêché de devenir un être méprisable. Moralité, arroser un enfant de pognon sans ajouter le terreau des valeurs nécessaires à la vie en société n'a jamais fait pousser de grands hommes.
Chaque fois que son footing l’amenait à repasser à cet endroit, Raphaël ne pouvait s’empêcher d’y penser : que fuyait-il vraiment ? derrière cette simple interrogation se cachaient des chemins tortueux sur lesquels il ne préférait pas s’engager, pas encore, pas tout de suite, plus tard, peut-être.
Encore une des joies d'Internet : désormais tout un chacun avait le pouvoir de porter un jugement sur tout et n'importe quoi, voire n'importe qui. Certains usaient et abusaient de ce privilège de dupe, le front haut, et sous couvert d'aider leur prochain, crucifiaient un bien, un service ou une personne de façon légale et anonyme, et ce sans même comprendre qu'en embrassant ce système, ils devenaient eux-mêmes des produits de consommation instrumentalisés par les géants du numérique.
La suite n’était qu’une succession de détails, une juxtaposition de scènes ultra-violentes découpées dans la pellicule d’un mauvais film d’horreur. D’abord, le corps paternel projeté en arrière, une plaie béante à la gorge qui vomissait la vie en un gargouillis immonde, sur un carrelage beaucoup trop blanc. Les pupilles de sa mère, dilatées d’effroi, statufiée par le shoot d’adrénaline envoyé par ses surrénales. Le dos immense du monstre, les éclairs de la lame qui fend l’air, frappe et frappe encore.
Lorsque l’on touche du doigt le mal qui nous entoure, partout, en permanence et que l’on comprend que notre vie et celle des êtres qui nous sont chers ne tiennent qu’à un fil, il y a de quoi perdre pied. Bienvenue sur terre, bienvenue en enfer. Vous qui êtes nés ici, abandonnez toute espérance.
Bastian Alric plongea sa grosse main dans le sac de viennoiseries apporté par Sarda. il en retira une chocolatine - ce qui n'avait strictement rien à voir avec un pain au chocolat n'en déplaise au reste du groupe _
(Sacrilège..... Je fais partie des défenseurs des pains au chocolat. )