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Citations sur Si je meurs au combat (16)

J'étais persuadé, à l'époque, et je le suis toujours aujourd'hui, que cette guerre n'était pas juste. Et comme elle n'était pas juste, comme un paquet de monde y perdait la vie, ça en faisait quelque chose de tout simplement mauvais. Le doute, bien sûr, se trouvait aux abords de toutes ces grandes idées : je n'avais ni l'expertise ni la sagesse qui auraient permis de synthétiser une véritable réponse ; la plupart des faits demeuraient extrêmement vagues, et il était impossible de prédire quel type de gouvernement serait mis en place après une victoire du Nord-Viêtnam, pas plus d'ailleurs qu'après une victoire américaine, et on ne nous dévoilait jamais aucun détail technique sur le conflit : ces détails étaient enfouis en partie dans l'esprit de certaines personnes, en partie dans les archives du gouvernement, et en partie sous les décombres irrécupérables de l'histoire. Je me disais que la guerre était mal conçue et médiocrement justifiée.
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On a très peu de preuves qui nous permettent de savoir si le Sud-Viêtnam, sous un régime communiste, ça sera un endroit pire que le Sud-Viêtnam dirigé par un gars comme Diem ou comme Khanh. Ce que je veux dire, c'est qu'on n'a aucune preuve convaincante, en tout cas, moi, cela ne me convainc pas du tout : toutes les vies qu'on est en train de perdre, les enfants qu'on tue à coup de napalm et tout ça, rien ne prouve que toute cette horreur serve à quelque chose et justifie le fait d'empêcher Ho Chi Minh de succéder à Thieu. Vous voyez un peu ? Je cherche une preuve tangible.
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— C'est dingue, vraiment dingue, non ? Tu te serais déjà vu barouder sur un chemin aussi pourri que ça, toi, sauter dans la boue comme un malade, sauter comme une putain de grenouille et esquiver les balles du matin au soir ? Je sais pas pour toi, mais moi, en tout cas, je me serais carrément jamais imaginé faire ce genre de conneries à longueur de journée. Chez moi, à Cleveland, je serais encore au lit.
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J'ai passé un peu de temps à réfléchir aux trucs que j'allais faire après le Viêtnam, une fois que je n'aurais plus de sergents-chefs ni de fusils dans les pattes. J'ai fait une grande liste. J'allais écrire sur l'armée. Mettre au jour la brutalité, l'injustice, la stupidité, l'arrogance de la guerre et des hommes qui la font. J'allais régler mes comptes avec certains gars, dévoiler le caractère maléfique de mes sergents instructeurs avec une telle puissance que le jour où ils iraient en enfer, ils se lamenteraient d'avoir cherché des noises au soldat O'Brien. J'allais mettre au jour l'insouciance avec laquelle des gars comme Reno mettaient ma vie en danger. Je partirais en croisade contre cette guerre, et si je tombais sur d'autres guerres, après ma libération, je ferais tout mon possible pour savoir si elles étaient justes, nécessaires, et si je découvrais que ce n'était pas le cas, je mènerais une nouvelle croisade.
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Ça m'a rappelé un vieux dessin animé avec Daffy Duck. Un chasseur extrêmement bien équipé – casquette rouge, fusil à calibre de dix, panier-repas – est tranquillement allongé derrière un filet de camouflage des plus sophistiqués, en train de glousser parce qu'il se dit qu'il est vraiment trop fort. Et pendant tout ce temps, le bon vieux Daffy est en train de se pavaner derrière ce pauvre bougre condamné, et il trimballe des masses et des bâtons de dynamite rouge qui ne demandent qu'à être utilisés. Tout le cinéma, rempli de préados sadiques, s'est mis à hurler d'un rire perçant lorsque Daffy a bazardé dans le décor ce chasseur complètement naze, l'air ahuri, et tout ça dans un raffut aussi gratifiant qu'assourdissant. C'est moi qui rigolais le plus fort. J'ai toujours été pour le gibier et contre le chasseur. Ça paraissait tout simplement normal.
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On a fait venir des avions de combat. Le village a été rasé ; ils ont fait ça au napalm. J'ai entendu des hurlements dans les décombres qui brûlaient. J'ai entendu les mitraillettes AK-47 de l'ennemi péter contre les avions, comme des petits pistolets à bouchon impuissants. Il y avait des Viêt-congs dans ce hameau. Et puis il y avait aussi des bébés, des enfants, des personnes qui n'en avaient rien à faire de la guerre.
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Le sergent-chef m'a expliqué qu'il fallait oublier toutes ces conneries selon lesquelles on allait filer directo sur le terrain. Il s'est étiré sur sa chaise, devant un ventilo ; il ne portait qu'un slip (teint en kaki, apparemment pour pas se faire repérer par un Viêt-cong super-sournois).
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C'est triste, le jour où tu te rends compte que tu n'as plus grand-chose d'un héros.
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— Vous êtes des gars sur pattes, à partir de maintenant, et on n'a carrément pas besoin d'infanterie à Piccadilly ou à Southampton. En plus, le Viêtnam, c'est pas si mal que ça. J'y suis allé deux fois, maintenant, et j'suis toujours en vie, toujours prêt à baiser tout ce qui bouge. Vous, les gars, vous faites gaffe à ce qu'on vous dit pendant l'entraînement, et toutes les bites qui pendouillent dans le coin vont revenir en un seul morceau, vous pouvez me faire confiance. Faites juste gaffe à ce qu'on vous dit essayez d'apprendre quéqu'chose. Le 'Nam, c'est pas si mal que ça, pas si vous avez un peu la tête sur les épaules.
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Les Grecs avaient fait le siège de Troie à cause d'une belle petite nana. Et bon Dieu, Hélène, c'était le genre de nana que la plupart des Troyens crasseux et couverts de verrues n'arrivaient jamais à toucher ; le genre de nana qui n'allait sûrement pas sourire au soldat qu'elle croiserait dans la rue. On avait fait le siège du Viêtnam parce qu'on était à la recherche d'un type de gouvernement et de style qui correspondait au modèle américain, un modèle gentil, mignon et aux moeurs plutôt légères.
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